Sho s’interpose et insulte Reino. Il le saisit par le col et s’apprête à le frapper, mais Ogata arrive, et tel un enfant, lui tambourine le dos en lui demandant de ne pas le faire.
Reino en profite pour reculer. Sho, rageur, ordonne à Ogata de le laisser, lui disant qu’il a le droit de frapper ce type jusqu’à ce qu’il soit KO. Il doit le frapper au visage jusqu’à ce qu’il soit si défiguré qu’il ne puisse plus jamais se montrer dans le monde du show-business. Mais Ogata est toujours agrippé à son bras, et lui répond qu’il ne peut pas faire ça, car s’il le fait, la situation ne va que s’empirer, et ça lui retombera dessus. Quelque soit l’enjeu, il ne doit pas avoir recours à la violence ! Ils devraient juste appeler la police. Reino, silencieux jusque là, déclare que ça lui est égal. En une demi-journée, il n’a même pas pu embrasser Kyouko (il utilise son nom, ce qui la surprend, et Sho aussi, car jusqu’à maintenant, il la désignait par « elle »). Il n’a rien fait de mal. De plus, s’ils le font, l’affaire va devenir publique. Il imagine les gros titres : « la fille de bonne famille de Dark Moon (les médias ne connaissant pas encore Kyouko, c’est ainsi qu’ils la désigneront), victime d’harcèlements par Reino de Vie Ghoul ».
Kyouko, bouche grande ouverte, s’énerve d’un coup : personne ne m’a harcelé ! Sho et Ogata, à côté, ont du mal à croire qu’elle réagisse ainsi, alors que la fermeture éclaire de sa robe est encore grande ouverte.
Reino, le regard mince, lui rappelle que la presse people ne s’embête pas de savoir si ce qu’elle publie est vrai ou non. Tant que ça se vend. Tout le monde la verra comme l’actrice souillée par Reino. Au final, si cette histoire venait à se savoir, c’est elle qui en payera le prix. Si ça lui est égal, elle peut toujours aller se plaindre à la police. Kyouko n’en croit pas ses oreilles. Ogata non plus : ce gars sait que ce qu’il fait ! Mais partir maintenant sans rien dire, c’est comme s’ils considéraient que Reino n’avait rien fait de mal. Ogata regarde Kyouko, tendue. Et s’ils vont se plaindre, s’ils font ce qui est juste, la carrière de Kyouko pourrait être ruinée à jamais… Qu’est-ce qu’ils devraient faire ?
Kyouko sert son poing. Et secoue sa tête de droite à gauche. Puis dit d’une voix étrange qu’elle ne peut pas laisser ternir l’image… Sho s’énerve alors : idiote ! Si elle se tait, elle va laisser ce type s’en tirer ! Elle n’est même pas encore célèbre, quel importance que son nom soit un peu souillé ! Mieux, elle pourrait se servir de ça pour vendre son nom !
Non, elle ne peut pas. Jamais. Sho a du mal à y croire.
Kyouko continue : qui a-t-il de mal à ce qu’un acteur essaye de garder une bonne réputation ? La diffusion télé de Dark Moon n’a pas encore commencé… son image à elle n’a pas d’importance, mais le rôle qu’elle joue, l’image de Mio, elle ne peut pas permettre cet imbécile de la ternir !
Kyouko, sérieusement en colère, crie ces derniers mots sur Reino. Les trois hommes, surpris, l’observent un instant. Kyouko est tellement en colère qu’elle tremble et qu’elle a les larmes aux yeux : Mio doit être une personne intouchable, élégante, forte et pleine de confiance en elle. Elle est née avec la confiance et la stature d’une princesse !
En entendant ces mots, Sho repense à la Kyouko qu’il a vu ce matin, en costume de Mio, qui s’est approchée de lui avec un air noble, sûre d’elle.
Kyouko passe en mode enragée : pointant tour à tour Sho et Reino du doigt, elle déclare qu’elle préfère encore cacher tout ce qui s’est passé que de laisser imbécile n°1 et imbécile n°2 ruiner l’image de sa précieuse Mio. Et elle éclate en sanglot assise par terre comme une gamine dont on viendrait de casser la poupée. Elle ajoute qu’elle préfère encore passer sa nuit à serrer son oreiller dans ses bras et à pleurer. Ogata ne sait pas trop quoi faire pour la calmer.
Reino a un petit sourire en coin… et tourne les talons. Mais Sho n’en a pas fini avec lui, et lui ordonne de s’arrêter. Il ose s’enfuir ? Reino se retourne, et laisse un instant de silence s’installer, avant de déclarer que que Kyouko pleure toute la nuit sur son oreiller n’est pas suffisant pour lui. Puisqu’elle vient de dire que l’image de Mio est ce qu’il y a de plus important pour elle, il préfère avertir les médias de toute cette histoire. Ainsi, elle sera obligée de penser à lui jour et nuit. Kyouko et Sho sont surpris et choqués.
Pendant ce temps, sur le lieu de tournage de Dark Moon, Yashiro, tout joyeux, salue le staff et les acteurs. Tout le monde s’étonne de sa présence : Ren n’était pas censé les rejoindre qu’à partir de demain ? Yashiro répond que suite à certaines circonstances, il est venu ici seul, en avance. Pour lui même, il ajoute qu’il est ici, mais qu’en réalité, il ne sait même pas pourquoi. La veille, Ren est venu le voir dans sa chambre…
Flash-back : Ren et Yashiro sont assis, face à face. Ren dit à son manager que malgré tous les changements d’emploi du temps qu’il a réussi à obtenir, il ne pourra quitter cet endroit avant demain. Donc, il voudrait que son manager s’y rende avant lui. Yashiro accepte, et lui demande pourquoi il est si pressé d’aller à Karuzawa (lieu de tournage de Dark Moon). Après un petit silence, Ren avoue qu’il ne le sait pas vraiment, mais il a l’impression que quelque chose ne va pas. Peut-être qu’il s’est passé quelque chose là-bas… Il a l’air sérieusement inquiet, alors Yashiro ne peut que sourire, et accepter. Il lui dit qu’il ira, et qu’il découvrira ce qui se passe. Et qu’il lui ferra un rapport. Ren lui sourit sincèrement, soulagé. Il s’excuse ensuite de lui demander des choses aussi bizarres. Et que tout était entre ses mains désormais.
Fin du flash-back.
Yashiro trouve encore que l’expression de soulagement de Ren incroyable. Mais bon, en regardant le staff occupé ainsi, on dirait que Ren n’avait aucune raison de s’inquiéter. Et d’un coup, il se rend compte qu’il n’a pas encore vu sa « cible ». Il s’approche de Momose et lui demande où est Kyouko. Momose et sa manager se regardent en silence. Yashiro commence à se sentir mal à l’aise : qu’est ce qui se passe ? Momose hésite un peu à parler, en vérité, elle ne sait pas trop ce qu’il en est…
Sho stoppe Reino en coinçant une partie de son long manteau noir contre entre un arbre et son pied. Reino qui sent bien la tension se permet une petite blague : il n’aurait pas cru que les jambes de Sho étaient aussi longues. Sho lui retourne le compliment : il est plus fort qu’il n’en a l’air. Retour en mode sérieux, Sho lui dit qu’il est sa proie, pourquoi viser Kyouko ? Il commet une erreur là ! Reino répond qu’il ne se trompe pas, qu’il a juste changé de cible. Que pour le moment, Sho ne l’intéresse plus du tout. Que là, son but, c’est de trouver une façon de se faire haïr de Kyouko.
Sho=> O_O … ce type… son cerveau marche à l’envers ! o_O
Sho lui demande ce qu’il fabrique. Reino répond que la haine et le désir de vengeance sont les deux sentiments qui marquent le plus profondément le cœur d’une personne. Donc s’il réussit à se faire haïr par Kyouko, peu importe qu’elle dorme ou pas, il est certain qu’elle pensera toujours à lui. Il pourra contrôler ses pensées et son cœur. S’il y arrive, alors il pourra voler la place que Sho tient dans son cœur.
Sho le regarde, sérieux et surpris. Reino décide alors de s’expliquer : à cause de Sho, Kyouko s’est complétement laissée dépasser par ses émotions tout à l’heure (on voit la Kyouko entourée de ténèbres tourbillonantes du chapitre précédent). Quelle scène ! Si seulement Sho avait pu voir ça… son aura extraordinaire, son esprit, ce visage diabolique et pourtant gracieux… c’est pour ça qu’il veut la torturer, pour qu’elle devienne cette femme hors d’atteinte pour les hommes ordinaires… et dans hommes ordinaires, il inclut Sho. Il tire alors son manteau, se libère et recommence à marcher. Sho ne bouge pas. Reino lui dit alors qu’à partir de maintenant, il va entraîner Kyouko, puisqu’il est le seul à sa hauteur dans le monde. Sho peut se reposer, il se charge de tout, c’est lui qui va prendre soin d’elle.
On entend un bruit dans les arbres : Sho a à nouveau piégé le manteau de Reino contre un arbre, ce qui l’empêche d’avancer. Reino commence à être lassé de ce petit jeu, et se retourne pour le lui faire savoir. Mais Sho l’agrippe à nouveau par le col, fermement, et avec un regard assassin, lui demande s’il a fini. Et s’il comprend bien ce qu’il veut dire par « avoir fini ». Reino se permet un petit sourire. Oui, il comprend : s’il a fini = « voler mes chansons ne te suffit pas, il faut aussi que tu me prennes ma femme. Je ne te laisserai pas faire ! », c’est ça ?
Oui, c’est ça. Et peu importe ce qu’il fait, Sho sait qu’il est impossible que quelqu’un prenne sa place dans le cœur de Kyouko. Mais les types dans son genre (Reino), qui rêvent de lui prendre se qui lui appartient, ça le met dans une colère noire ! Et sur ces mots, il met un coup de genou puissant dans le ventre de son rival.
Reino est à genou, le souffle coupé. Mais Sho n’a pas fini : ne crois pas que parce que tu as la moitié du morceau, tu as la chanson en entier. S’il croit que simplement parce qu’ils ont réussi à se procurer ses affaires, il va les leur laisser, il se trompe. Il attrape Reino par le col, le redressant pour pouvoir le regarder dans le blanc des yeux. Et avec un visage encore plus menaçant et plus sûr de lui que jamais, Sho lui dit que ça vaut aussi pour Kyouko.
Reino se reprend : est-ce que Sho se rend compte de ce qu’il est en train de faire ?
Oui, il l’est.
Reino toujours mal en point lui dit qu’il est encore plus déterminé à détruire le futur de la Mio de Kyouko, parce que Sho a osé porter la main sur lui.
Sho : auncun problème.
Reino est surpris par cette réponse, et le calme de l’homme qui le fixe, si sûr de lui.
Sho ajoute : peu importe que ce soit à la police ou à un magasine, qu’il aille se plaindre de ce qu’il vient de lui faire. Mais bien sûr, il ne peut le faire que s’il en a encore la force.
Reino dévisage Sho, incrédule : ce dernier sourit avec un regard si fin, qui ne laisse rien présager de bon…
Dans un taxi, le chauffeur demande à son passager s’il doit le déposer à l’aéroport de Naha. Ce dernier porte lunettes et casquette, et fixe son téléphone portable dans sa main gauche. Il les enlève. Et Ren répond que c’est bien la destination où il veut aller.