Sho court à travers le parc, à la recherche de Kyouko. Mais il ne la voit nulle part. Il s’arrête soudain, comme s’il avait ressenti quelque chose. Et il crie son nom.
Kyouko est toujours prise au piège. Mais sa frayeur est pour l’instant en retrait par rapport à sa surprise : pourquoi ? Pourquoi, l’espace d’un instant, elle a espéré que Sho soit là ? Pourquoi ? C’est impossible… espérer que ce type vienne la sauver !
Sa main tremble toujours, ce qui plaît beaucoup à Reino. De son autre main (la main droite tenant Kyouko par son poignet), il ouvre lentement la fermeture éclaire de la robe de Kyouko, glissant le long du coup. Il lui dit qu’il est impatient, car il sait que Sho sera furieux quand il la découvrira ainsi, incapable de réagir. C’est comme quand ils lui volent les chansons qu’il vient juste de créer… sauf que cette fois-ci, ce qui va se passer ne se réparera pas juste en écrivant un nouveau morceau.
Kyouko repense alors à sa rencontre avec Sho ce matin, quand elle s’est étonnée qu’il cherche l’inspiration pour une nouvelle chanson, et quand Shoko est venue le chercher et qu’elle a appris qu’il avait fuit le studio, le regard et les sous-entendus de la manager, qu’elle n’avait pas compri à ce moment là… du plagiat ?
D’une voix tremblante, elle réalise à voix haute que Vie Ghoul ne se contente pas de copier Sho, mais qu’ils le volent. Reino le reconnaît sans une once de culpabilité.
La fermeture éclair est maintenant grande ouverte, on peut voir le dos de Kyouko, et son soutien-gorge. Reino ajoute, alors qu’il approche sa main de son cou, que c’est la faute de Sho, qu’il n’aurait pas du leur laisser l’occasion de lui voler ce morceau. Sa main droite sur le ventre de Kyouko, pour la serrer contre lui, la gauche sur son visage, pour tendre son coup, on dirait un vampire qui s’apprête à sucer le sang de sa victime, laquelle est figée, les yeux grands ouverts. Il poursuit : il n’a qu’à pas se soucier de détails, il aurait du s’attaquer aux plus grands problèmes, c’est entièrement de sa faute…
Soudain, Kyouko agrippe la main droite de Reino, et le bloque. Ce dernier est surpris de la réaction de sa proie. Il s’arrête et la fixe, mais la tête de Kyouko est penchée de sorte à ce qu’on ne puisse pas déchiffrer son expression.
Sho court toujours dans tous les sens, on aperçoit vaguement Ogata dans le fond, qui essaye de le suivre.
Kyouko demande à Reino, sans avoir bougé, pourquoi il fait tout ça. Considérant le risque encouru… il veut vraiment détruire la carrière de Sho ? Est-ce qu’il le hait, d’une haine débordante ?
Reino, après un petit silence, sourit : haïr ? Non, pas vraiment.
Quelque chose dans l’attitude de Kyouko change.
Reino continue : il ne fait ça que parce qu’il se trouve qu’une agence cherchait des musiciens pour dépasser Sho. Et que de leur côté, Vie Ghoul voulait devenir très vite célèbre. Donc chacun y trouve son compte. En ce qui le concerne lui, il se moque assez d’être célèbre. Il trouve ça juste très amusant.
Là encore, on sent que quelque chose change chez Kyouko.
Reino s’amuse de la situation. Quand il voit Sho à la télé, ce dernier pâlit. Est-ce qu’il va peu à peu révéler son visage terrifié, parce que tout ce qu’il aime est voué à être détruit ? Est-ce qu’il va montrer sa haine à l’égard de Vie Ghoul, qui lui a pris ses fans ? Quelles autres expressions exécrables pourrait-il leur montrer ?
Sho court encore, cherchant partout.
Reino veut voir ce Sho tomber de son piédestal. Que ce soit à cause de son travail, ou de sa vie privée, ça lui est égal. Tant qu’il peut voir Sho Fuwa pleurer.
Kyouko sert sa main droite. Et d’un coup, saisit Reino au poignet et laisse s’échapper des trombes de ténèbres.
Sho sent ce changement dans l’atmosphère derrière lui. Ogata aussi s’en est rendu compte, et regarde les ondes démoniaques bouche-bée.
Reino est lui aussi bouche-bée : Kyouko a échappé à sa prise, et lui fait face, majestueuse dans son côté obscur. Le regard haineux qu’elle lui lance ne l’impressionne qu’un instant. Il apprécie le spectacle : une aura meurtrière aussi puissante, alors qu’elle et Sho ne sont pas sensés être en très bon terme… malgré ça, elle ne tolère pas qu’on s’en prenne à son ami d’enfance ?
Kyouko, le regard fin, lui répond : elle ne supporte pas que ce type se soit fait prendre sa place de numéro un par des musiciens de seconde zone comme Vie Ghoul.
Sho escalade un muret, et découvre derrière Kyouko, face à Reino. Il entend aussi le discours de celle qu’il a cherché partout, inquiet.
Tant que ce type demeure dans le monde du spectacle, il doit être le plus populaire. Qu’il soit battu sur le terrain de la musique est inacceptable !
Reino lui demande, souriant, pourquoi. Parce qu’il est son prince ?
Tous crocs dehors, Kyouko lui crache qu’elle ne dirait jamais quelque chose d’aussi ridicule.
Reino lui demande à nouveau pourquoi. C’est sa façon à elle de soutenir Sho ?
Réponse immédiate de Kyouko : non !
Puis : Je ne permettrai jamais à quiconque de battre Sho, parce que la personne qui lui ferra mordre la poussière, celle qui deviendra l’être qu’il craint le plus dans le monde du spectacle, cette personne-là, ce sera elle !
Kyouko prononce ce discours avec une telle volonté, une telle intensité, que Sho, qu’il l’a voit entre les arbres, en reste sans voix, comme sous le choc.
Kyouko poursuit : Elle et Vie Ghoul sont très différents. Que ce soit pour le motif, ou pour la détermination, elle ne perdra pas face à des gars qui ne font ça que pour s’amuser. Ce type est SA proie !
Sho ne bouge toujours pas.
Reino, après un petit silence, casse toute l’ambiance sérieuse de cette déclaration en lui disant que ce n’était pas la peine de crier que Sho lui appartenait, parce qu’il n’a absolument pas l’intention de se battre avec elle pour récupérer Sho. En plus, il a décidé de ne plus embêter Sho.
Kyouko est dépitée, et incrédule. Son challenge à sens unique tombe à plat, et en plus, ce Reino, son attitude est encore plus gamine qu’elle ne l’imaginait.
Ogata a enfin rattrapé Sho, et s’arrête à ses côtés pour reprendre son souffle. Il lève ensuite la tête pour lui parler, mais s’arrête en découvrant son visage (que le lecteur ne peut pas encore voir).
Reino réaffirme son intention de ne plus torture Sho. A compter de ce jour, c’est elle qu’il va torturer.
Kyouko : ????!!!! Elle a du mal à y croire. D’une voix hachée, elle lui signale qu’il n’y a rien à gagner à la torturer elle.
Mais Reino n’est pas de cet avis. Il tend la main vers elle, et on a l’impression que de sa main sort des liens blancs transparents, qui s’enroulent autour des bras, des jambes et du coup de Kyouko. Elle hait vraiment Sho, n’est-ce pas ? Il s’approche d’elle, qui est à nouveau incapable de bouger, et soulève son visage de sa main droite. Il ne sait pas pourquoi elle déteste autant Sho, mais si elle pouvait le haïr lui, comme elle hait Fuwa, alors peut-être qu’elle se montrera aussi passionnée à son égard. Il évoque sa haine, qui l’a fait réagir tout à l’heure. Il saisit maintenant son visage à deux mains. Et lui déclare que s’il peut espérer réveiller de pareils sentiments chez elle, il travaillera dur, pour lui faire quelque chose d’encore plus cruel que ce que Sho a fait, et qui a causé un tel sentiment chez elle. Et il rapproche son visage du sien pour l’embrasser. Kyouko a les yeux grands ouverts, paniquée, mais ne peut rien faire.
Ogata crie le nom de Sho.
Reino glisse ne regard dans cette direction.
On entend un bruit, comme un coup porté.
Ogata ferme les yeux un instant, puis se risque à les ouvrir. Et découvre que Reino a arrêté le poing de Sho qui s’apprêter à le frapper grâce à sa main, lâchant momentanément Kyouko, qui a les yeux grands ouverts, mais de surprise sincère et non plus de frayeur.
Reino commente l’arrivé de Sho comme celle d’un héro, qui viendrait casser l’ambiance. Un héro qui a l’air encore plus féroce que le vilain.
Et effectivement, Sho a une expression de colère et de fureur qu’on ne lui connaissait pas.