résumés

Volume 12 chapitre 68

Comme prévu, le président Takarada est revenu sur le plateau de Dark Moon. Ogata essaye tant bien que mal de lui cacher la vérité, mais il sait qu’il ne pourra pas continuer ainsi. Il va devoir le lui dire. Mais pour le moment, le président semble accepter le fait que l’acteur principal n’est pas là. Il lui laisse même trois jours de plus. Mais si dans trois jours, Ren n’a pas trouvé son personnage, on le remplacera. Choc pour tout le staff présent. Il ajoute qu’il prendra la responsabilité du retard et des pertes que ça entraînera. Ils peuvent dès maintenant lui chercher un remplaçant.
Ogata n’accepte pas cette idée : le président a-t-il vraiment conscience de ce qu’il dit ?
Oui, il sait ce qu’il fait.
Ogata ne veut pas lâcher, il n’accepte pas l’idée de remplacer Ren. Le président lui demande alors quelle est la raison pour laquelle il veut tourner Dark Moon.
Ogata est surpris par la question et ne répond pas.
Le président, avec un regard perçant, lui demande si c’est pour dépasser son père.
Ogata est percé à jour, il s’en rend compte.
Le président continue : il veut que son téléfilm dépasse celui de son père. Il parie sa carrière là-dessus, non ? Dans ce cas, il ne doit pas hésiter. Si, pour dépasser l’original, il veut que chacun de ses acteurs crée un personnage meilleur que l’original, alors ce type ne lui sert à rien, et il devrait s’en débarrasser. Le regard du président est très dur quand il prononce ces mots. Bien loin de l’homme qui chante les louanges de l’amour dans le show-biz. Ogata le trouve même très effrayant.

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Il y pense encore quand il marche sur le parking. Il n’arrive toujours pas à croire que le président puisse suggérer de jeter Ren aussi froidement.
Il se rappelle sa conversation au téléphone avec Ren, lequel lui a dit que le président est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Personne ne peut s’opposer à ses décisions. Mais Ren n’a pas l’intention d’obéir gentiment.
Ogata est toujours inquiet. Le jugement tombera demain.

Ren a à nouveau les écouteurs sur les oreilles. Mais son expression reflète une grande détermination. Yashiro l’observe de loin, et s’inquiète. Il vient même s’excuser auprès de lui. Ren s’étonne, ne voyant pas de raison pour laquelle son manager devrait s’excuser. Yashiro répond que c’est parce qu’il ne sait pas conduire. S’il savait conduire, Ren n’aurait pas à le faire, et il pourrait se concentrer sur son personnage pendant les trajets. Ren, avec un petit rire, et un sourire rassurant, lui dit de ne pas s’en faire, ça n’a pas d’importance.
Intérieurement, il se dit que ce temps-là ne lui aurait de toute façon pas suffit. Parce qu’il a beau essayer de jouer Katsuki, quand il est avec Mizuki, il n’arrive qu’à un résultat banal, issu de son imagination. Si c’est banal, si c’est ce à quoi n’importe qui penserait, ça veut dire que c’est creux, que son personnage n’a pas sa propre personnalité. Il voudrait jouer un Katsuki que lui seul peut interpréter, son Katsuki.
Subitement, Ren s’arrête de marcher, et pense à sa conversation avec Bo. Il commence à faire le rapprochement entre sa situation, et celle de Katsuki. Si comme son personnage, ses sentiments pour Kyouko continuaient à grandir… et si le Katsuki qui doit réfréner ses sentiments, c’était lui ?
Ren vient de comprendre quelque chose, mais Yashiro le tire de ses pensées en laissant échapper un « eh » de surprise. Il regarde alors dans la même direction que son manager, et découvre… Kyouko ! Assise sur des marches, elle se lève et vient à eux. Elle s’incline et les salue. Elle porte son uniforme de lycéenne. Yashiro se précipite vers elle, tout joyeux. Ren reste en retrait, étonné et silencieux.

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Alors qu’elle parle avec Yashiro, Ren l’observe de loin. Et se souvient de son expression quand il l’a ramené chez elle. Ce qui le fait rougir. Il tourne la tête.
Yashiro courre vers lui, tout affolé. Bégayant, il lui dit que Kyouko a séché les cours. Et avec un sourire en coin, il se rapproche de lui et finit : spécialement pour lui amener un bento (panier-repas). Ren est surpris. Kyouko s’avance, hésitante, et lui explique qu’elle a demandé à Yashiro son emploi du temps de la matinée, qu’elle a vu qu’il serait ici pour le déjeuné… et donc, s’il est d’accord… il peut le prendre.
Ren est si surpris qu’il ne dit rien. Il ne comprend pas pourquoi Kyouko fait ça.
Kyouko se méprend sur son silence, pense que son geste le gêne, et s’excuse. C’est vrai qu’il ne lui a rien demandé, et qu’elle l’a fait sans son accord, mais même si ce n’est pas grand chose, c’est sa manière à elle de le soutenir… elle voudrait devenir sa force.
Ren est toujours silencieux et surpris.
Elle ajoute que c’est tout ce qu’elle a trouvé à faire pour l’aider. Elle se sent vraiment inutile… En pensée, elle se dit qu’elle est très inquiète pour lui depuis hier. Elle conclue par une « j’espère que ça vous remontera un peu le moral », et d’une petite voix, « On pourrait considérer cela comme de l’autosatisfaction ».
Ren n’a pas changé d’attitude.
Kyouko lève timidement le regard. Elle se demande si son absence de réaction signifie qu’il est en colère.
Mais soudain, un sourire apparaît sur son visage. Un sourire d’une grande douceur, qui surprend ses deux compagnons. Il ajoute même qu’il est très content. Intérieurement, il se demande ce qu’il va bien pouvoir faire si ses sentiments continuent à grandir.

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Ce sourire est d’ailleurs si sincère que les démons de Kyouko gisent au sol, grillés par sa lumière. Elle-même est parcourue de frissons, et c’est tremblante et bégayant qu’elle lui tend la boîte de repas.
Ren change à nouveau, serrant le poing, il affiche un air déterminé. Il a une requête : pourrait-elle lui donner son corps et de son temps ce soir ?

Dans l’immeuble de Ren, la nuit est tombée.
Kyouko, air noir et énervée, mais comique, demande à Ren de ne plus utiliser des expressions qui pourraient créer un malentendu : s’il voulait qu’elle l’accompagne pour s’entraîner, pourquoi ne le lui a t’il pas dit clairement ?

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Ren, sourire innocent, s’étonne : ses mots lui ont fait penser à autre chose ?
Kyouko nie. Effectivement, c’est plutôt Yashiro qui a mal interprété. Sur le coup, il est devenu tout rouge et agitée comme une adolescente, tournant la tête dans tous les sens, avec des « kyahhhhh » et la mettant en garde. Kyouko, froidement : en garde contre quoi ?
Ren trouve justement qu’elle a été trop impassible, ce n’est pas drôle. Elle aurait au moins pu prétendre être un peu mal à l’aise.
Il se traite intérieurement d’imbécile : si ses mots l’avaient touché, c’est lui que se serait senti mal à l’aise.

Ils sont désormais tous deux assis dans le canapé de l’appartement de Ren. Kyouko demande si tout ce qu’elle a à faire, c’est interpréter Mizuki. Il confirme. Elle demande à partir de quelle scène, et là, Ren s’empare du script et lui dit qu’ils feront de l’improvisation. Qu’il sera Katsuki, elle Mizuki, et qu’ils devront agir comme tel dans cet appartement, vivre leur personnage. Une sorte d’imitation de « Dark Moon ».
Il est tout sourire, mais pas Kyouko. Dubitative, elle ne peut cacher son doute sur le bien fondé de cette idée. Ren la provoque alors, lui demandant si elle est incapable de jouer Mizuki parce qu’ils ne sont pas entrain de tourner. C’est vrai aussi qu’elle n’a pas encore eu le temps de saisir ce personnage. Elle réagit du tac au tac, répliquant qu’elle peut le faire, et qu’elle a parfaitement compris qui était Mizuki. D’ailleurs, elle a toujours préféré Mizuki à Mio. Et puis, ce qui l’inquiète, c’est plutôt lui. Surprise de Ren. Elle lui demande si lui n’a pas de problème. Et puis cette improvisation, c’est très différent du téléfilm… ça peut vraiment l’aider ?
L’air insouciant de Ren disparaît, et très sérieux, il lui dit que ça suffira pour faire son Katsuki.

Kyouko range son script dans son sac, tout en se faisant la réflexion qu’elle ne comprend pas Ren, ce qu’il pense… mais il y a une chose dont elle est sûre : il va rapidement trouver son personnage, son Katsuki.
Ren la met à la porte de l’appartement : ils vont commencer au moment où Mizuki vient visiter Katsuki chez lui.

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