résumés

volume 11 chapitre 66

Yashiro regarde l’heure : 21h. Ren doit être en train de dîner. Il sourit, de son plan.
Flash-back sur le coup de téléphone de Kyouko. Ce que Yashiro a demandé à Kyouko en échange du planning de Ren, c’est de lui faire la cuisine. Il lui explique que Ren est trop du genre à tout prendre sur lui. Mais là, c’est pire que d’habitude, il ne mange même plus. Il doit penser qu’en discuter avec son manager ne règlera rien.
Il confie donc à Kyouko la tâche de 1) manger avec Ren, 2) parler du boulot avec lui.
En pensée, il se dit que si Ren est avec Kyouko, il va sûrement manger… et parler. C’est faire d’une pierre deux coups.
Un silence suit à son offre, puis une réponse qui surprend un peu Yashiro : Kyouko dit pouvoir accomplir la première mission, mais la deuxième… elle ne voit pas pourquoi Ren se confierait à une débutante comme elle.
Yashiro essaye de trouver un argument pour la convaincre du contraire, sans dire que c’est parce que Ren l’aime qu’il se confiera sûrement… il n’en trouve pas, et finit par dire que rien que de la voir devrait lui faire du bien. Si elle est là, Ren arrivera sûrement à se détendre. Mais Kyouko interprète cette phrase différemment : il va se détendre en passant ses nerfs sur moi ? Un nouveau malentendu qui surprend Yashiro : mais pourquoi tout ce qu’il dit est interprété à l’envers ??
Il essaye de s’expliquer, disant qu’il ne pensait pas à « détendre » dans ce sens, mais plutôt qu’elle serait un support pour lui. Le problème, c’est que Kyouko ne voit pas la différence entre « être son support » et « être son défouloir ». Mais peu importe, elle accepte ce marché. Elle finit à 19h aujourd’hui, et Ren ? Yashiro réfléchit un cours instant, et répond « pareil, pareil !! ». Pas de problème alors. Yashiro fait un signe de victoire, tout content, en lui disant qu’il lui confie Ren. Il est persuadé qu’une fois que Ren aura fini son dîner, il ne laissera pas Kyouko partir.
Fin du flash-back.

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Yashiro est maintenant dans son salon, a dégusté son propre repas, tout sourire, et riant. Il imagine ce qui se passe actuellement chez Ren. Il donnerait n’importe quoi pour voir la réaction de Ren en trouvant Kyouko devant chez lui. Petite scène imaginaire, d’un Ren au visage heureux qui ouvre la porte à Kyouko… mais quelque chose cloche : l’expression sur le visage de Ren n’est qu’un gribouillage… parce qu’en fait, Yashiro est complètement incapable de s’imaginer Ren avec un visage rayonnant de bonheur, c’est trop surréaliste !
D’ailleurs, maintenant qu’il y pense, même quand Kyouko a confessé ne pas vouloir perdre l’estime de Ren, il est resté impassible et a à peine murmurer quelques mots.
Yashiro est maintenant très très inquiet : et si Ren gardait son visage froid et impassible… et agissait comme d’habitude avec Kyouko… alors ?!

Kyouko, sourire forcé, apporte les plats sur la table.
Yashiro a raison de s’inquiéter… et la situation est même pire qu’il l’imaginait : Ren affiche son sourire commercial, celui qu’il a quand il est en colère. Et que Kyouko sait parfaitement reconnaître. Elle lui demande pourquoi il est énervé, mais toujours souriant, il nie. Pourquoi serait-il en colère alors qu’une jeune femme est venue spécialement pour lui faire la cuisine ? Ce serait manquer de savoir-vivre. Il aimerait bien savoir qui pourrait faire ça.
Kyouko se dit que c’est à lui-même qu’il devrait faire cette réflexion. Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Il était tout à fait normal quand elle l’a retrouvé à sa voiture. Et même plus, le sourire qu’il a eu en la voyant, même si c’était un simple « bienvenue », c’était si brillant qu’éblouie, elle a du reculer, et que ses démons se sont sentis fondre. Incapable de le regarder en face, elle lui a tendu un sac plastique, demandant si elle pouvait lui préparer son dîner. Et a ajouté que c’est Yashiro qui le lui a demandé. Et brutalement, le sourire sincère a disparu, laissant place au sourire commercial.
Ils sont dans son salon, le repas sur la petite table, et Ren s’apprête à commencer à manger, alors que Kyouko se retourne encore le cerveau pour comprendre comment elle en est arrivée là. Peut-être qu’elle a dit quelque chose qu’elle n’aurait pas du dire ? Peut-être… qu’il se défoule sur elle selon son humeur ?

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De son côté, Ren a un visage sérieux et penseur.
Ils sont face à la télévision, devant une émission qui parle de couples. Kyouko se dit que c’est une bonne chose que la télé soit là, ça masque l’ambiance bizarre qui s’est établie entre eux. Elle ne sait vraiment pas quoi dire à ce lugubre Ren.
D’un coup, tous les deux fixent la télé : le présentateur de l’émission annonce l’arrivée d’un couple très amoureux, mais leur amour est du genre interdit : celui d’un professeur et de son élève ! Maintenant, ils ont respectivement 20 et 39 ans, mais ils ont commencé à se fréquenter quand elle était au lycée. Ils ont du surmonter beaucoup d’obstacles, mais tout le monde a fini par l’accepté.
Kyouko lance un regard discret à Ren… il s’en rend compte, et hésitante, elle lui demande ce qu’il pense de ce genre de couple. Ren l’air insouciant, répond qu’il trouve ça bien.
Ce n’est pas ce que Kyouko voulait dire, aussi elle insiste : quand cette fille avait 16 ans, il en avait 35. Ren répond que c’est vrai, ajoutant qu’en plus l’homme n’avait qu’un an de moins que le père de sa petite-amie.
Justement, qu’est qu’il en pense ?!
Il applaudit : je leur souhaite bonne chance.
Décidément, il ne comprend vraiment pas où elle veut en venir ! Kyouko s’énerve, et se levant d’un coup, le pointant du doigt, elle s’exclame : mais c’est bizarre comme relation ! Pourquoi il leur apporte son soutient ?! C’est comme si lui, qui a vingt ans, sortait avec un bébé d’un an !!
En réalité, Kyouko ne s’est pas levée, et n’a pas déclamé tout ce discours. Elle enrage intérieurement, et tremble de colère, mais se retient. Elle n’est pas censée savoir que cet écart d’âge est ce qui gêne Ren dans son rôle de Katsuki.
Le couple à la télé continue à parler. L’homme précise que au début, ils se sont servis de cette différence d’âge comme excuse pour ne pas aller plus loin. Mais dès qu’elle a fini le lycée, cette chaîne là qui les retenait s’est brisée. Cette excuse de l’écart d’âge a disparu.
Ces mots ont l’air d’avoir un impact sur Ren. Il fixe la télé, pensif, puis tourne la tête vers Kyouko.

chap66c

Laquelle se tient droite, les mains sur les genous, le regard baissé. Elle pense à tout ça, sans comprendre : pourquoi Ren encourage un couple avec une grande différence d’âge, quand il ne l’accepte pas pour lui-même ? 19 ans de différence, à côté, ses 4 ans, ce n’est rien. Et puis du point de vue de la société, personne n’y verrait quelque chose à redire. Ou alors… ce qui gêne Ren, ce que ce soit une lycéenne ?
Elle sent alors qu’on l’observe, et relève la tête. Ren, appuyé sur sa main gauche, la fixe, pensif. Et ça la met très mal à l’aise. Ses battements de cœurs s’accélèrent, et elle est tendue. Elle lui demande si quelque chose ne va pas.
Ren se rend alors compte qu’il la fixait. Il se retourne alors, et baisse le regard, balbutiant un vague « rien ». Puis laisse échapper un très long soupir, à la surprise de Kyouko.

Suite à ça, il n’a plus eu l’air en colère, et ils ont fait la vaisselle sans parler. De même, il l’a raccompagne en voiture, toujours silencieux. Et au moment de partir, il la remercie et lui dit au revoir, sans la regarder dans les yeux.
Kyouko=> O_O
Ren ne l’avait jamais traité comme ça jusqu’à présent ! S’il n’est pas énervé, alors pourquoi il réagit ainsi ?
Hésitante, elle lui dit que c’est à elle de le remercier, pour avoir pris sur son temps précieux pour dîner avec elle. Elle sait qu’il avait sûrement mieux à faire, comme travailler. Ren réagit instinctivement à cette phrase, s’apprêtant à la contre-dire. Mais il a baissé la tête, et croise son regard… et en une seconde, s’enferme dans sa voiture, en disant qu’il s’en va. Pourtant, Kyouko aurait juré qu’il s’apprêtait à lui dire de ne pas se soucier de ce genre de détails, que ce n’était rien, comme le Ren « normal » aurait fait. Vraiment, Ren est très bizarre en ce moment.
Il lui dit au revoir, ce qui l’arrache à ses réflexions. Elle se précipite en avant, et se penchant pour être à hauteur de la voiture, elle s’apprête à lui parler… et ne trouve plus ses mots : qu’est-elle censée dire dans ce genre de situations ? Elle ne peux pas lui dire « faites de votre mieux » alors que tout le monde sait qu’il fait déjà tout ce qu’il peut. Elle repense à la réflexion de Momose, qui disait que son jeu en tant que Mio était bien meilleur… elle voudrait tant que Momose voit le vrai Tsuruga, un acteur qui surpasse tout le monde.
Face à son silence, Ren se décide à se tourner vers elle, toujours un peu hésitant. Ce qu’il voit le surprend.
Kyouko, rougissant et l’air sincèrement inquiet, lui dit qu’elle l’attendra. Elle attendra son Katsuki, car elle veut le voir, plus encore que ne le voudrait Mizuki.
Ren ne peut rester insensible face à une telle déclaration… pourtant, tout ce qu’il arrive à répondre, c’est « Je ferai de mon mieux ».

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Et il s’en va, laissant une Kyouko assez déboussolée : elle vient de dire quelque chose de si embarrassant ! Mais Ren n’a même pas rougi. Il est resté calme, et est parti… Ren doit être le genre de personne à qui il faut en dire plus pour pouvoir l’émouvoir… il doit avoir l’habitude d’entendre ce genre de chose.
Un instant, Kyouko se sent mal à l’aise, avec l’impression d’avoir fait quelque chose de mal… comme si elle avait mis les pieds dans le plat, et retourner le couteau dans la plaie.
Catastrophe !… … .. mais fixant la rue par laquelle la voiture de Ren est partie, elle se dit que même si c’est le cas, il lui a quand même dit qu’il ferait de son mieux. Qu’est-ce qu’il pensait quand il lui a dit ça ?
Elle repense aussi à ce qu’il lui a dit à propos de l’amour, qu’il ne pouvait pas tomber amoureux maintenant… il y a sûrement une raison à ça !
Kyouko retrouve toute sa force et sa détermination : elle y arrivera ! Elle ferra en sorte qu’il comprenne ce que c’est que l’amour ! Pour son jeu d’acteur ! D’ailleurs, c’est pour ça qu’elle a demandé son emploi du temps à Yashiro ! Si ce n’est pas à cause de la différence d’âge, mais juste parce que cette personne est encore au lycée, alors elle saura le convaincre de passer outre !

Plus loin, à un feu, Ren repense à ce qui vient juste de se passer… et contrairement à ce que croit Kyouko, ça ne l’a pas du tout laissé indifférent, bien au contraire. Il agrippe le volant d’une main, et se tient la tête penchée en avant de l’autre. Il revoit la Kyouko qui disait ne pas vouloir perdre sa confiance… et relève la tête, rougissant et l’air confus : il a perdu !

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