Dans l’appartement de Ren, des vêtements éparpillés, des bouteilles d’alcool vides traînent par terre. Un verre plein à la main, Ren est seul, adossé à son lit, sombre, son téléphone portable gisant sur le sol, éteint.
Ce qui n’arrange pas les affaires de Yashiro, qui essaye désespérément de le joindre, mais tombe toujours sur son répondeur. Il commence à sérieusement paniquer : Ren, le bourreau de travail, celui qui n’est jamais en retard, absent ?! Et il est censé participer à une émission en directe ce soir… panique !!!! C’est pire que pire !!! Que faire ???
L’air désespéré, seul dans son bureau il hurle : à l’aide !!!!!
Sur le tournage de Dark Moon, les assistants s’activent pour préparer les scènes. Kyouko est avec Ogata. Calme, il lui explique qu’il a arrangé son planning pour qu’elle soit libre ce soir. Elle s’excuse de lui causer des ennuis ainsi, mais Ogata lui répond en souriant que ce n’est rien. De toute façon, il est fort probable qu’ils ne puissent pas tourner les scènes comme prévu.
Kyouko baisse la tête, l’air triste. Mais quand elle la relève, elle découvre Ogata en larme et panique. Elle essaye de le rassurer : il n’a pas à s’en faire. Peu importe les contre-temps, ils travailleront tours ensemble, et ils réussiront à tout faire dans les temps ! Ils doivent tenir bon jusqu’à ce que Ren revienne !
Son discours n’a pas l’air très efficace, parce qu’Ogata se noie littéralement dans ses larmes.
Tout le monde est un peu perdu.
Ogata, un peu calmé, culpabilise parce qu’alors qu’il savait que Ren avait des difficultés avec son rôle, tout ce qu’il a pu faire, c’est lui laisser un peu plus de temps pour travailler. Et la façon dont il l’a fait….
Flash-back. 2 jours plus tôt.
Tout le monde est inquiet de voir Ren si bloqué, incapable de jouer. Il s’excuse et demande à Ogata s’il peut rejouer la scène. Celui-ci ne répond pas, mais son visage reflète bien son inquiétude.
Retour à Ogata, il se dit qu’il s’y est mal pris pour gérer cette crise. Il lui a dit « ce n’est pas grave si tu ne viens pas sur le plateau »… ça ne doit pas être terrible d’entendre ça, quand on est acteur. Le problème, c’est qu’hier encore, Ren avait l’air perdu. Ca faisait mal à voir.
Kyouko réalise qu’Ogata et elle ressentent la même chose.
Ogata continue à culpabiliser, parce que même en sachant qu’il avait des ennuis, il n’a pas été capable de l’aider comme lui l’a fait pour lui (cf la scène où Ren lui maintient la tête en l’air pour l’aider à respirer, et lui murmure à l’oreille). Il ne peut rien faire, alors qu’il souffre tant.
Il se remet à pleurer en se traitant de bon à rien de réalisateur.
Kyouko lui dit que ce n’est pas sa faute, laisser du temps à Ren était une bonne décision. Elle pense elle aussi que Ren a des difficultés parce qu’il ne sait pas exprimer les sentiments de Katsuki. Il faisait de son mieux, elle l’a bien vu, scène après scène, essayant de jouer différents sentiments. Comme s’il cherchait son propre Katsuki. Elle même a du mal à croire que ce genre de choses puisse arriver à Tsugara Ren.
Ogata se dit qu’il aurait du lui dire « reviens quand tu auras trouvé ton Katsuki ! », plutôt que de laisser Ren partir comme ça. Lui donner une direction. Venant du réalisateur, ce genre de remarque aurait pu l’aider. « Son propre Katsuki ».
Ogata tilte : c’est bizarre. Jusqu’à il y a deux jours, Ren n’avait aucun problème pour jouer Katsuki. Un rôle qu’il a maîtrisé… et qui lui échappe soudainement… qu’est-ce qui a bien pu se passer ?
Kyouko partage son soucis, et réfléchit seule, en attendant son tour. Une raison… une raison si profonde qu’il n’a pas pu en parler avec Ogata. Elle aussi se sent coupable de ne pas pouvoir l’aider alors que lui l’a défendu, face à Iizuka. Mais une novice comme elle… comment pourrait-elle l’aider ? Faire face à un vétéran tel que lui, et lui parler de ces problèmes d’acteur… et puis ce n’est pas rien, c’est quelque chose de grave, qui peut influencer sur sa carrière. Elle s’imagine un Ren au regard méchant qui l’envoie balader, en lui disant « Pourquoi je devrai en parler avec toi ? ». Ou encore se faisant marcher dessus par lui, criant « Qu’est-ce qu’une débute comme toi peut bien y connaître ? ».
L’imagination de Kyouko continue, mais elle est maintenant dans son costume de Bo, sur le show de Bridge Rock. Alors qu’elle cherche une solution, une jeune fille, l’invité du jour, joue à un jeu où l’on doit manger ce qu’on aime le moins.
L’émission se termine sans qu’elle n’est avancée d’un chouilla. Elle salue les membres de Bridge Rock, le staff, et s’en va se changer. Dans les couloirs, elle pousse un chariot contenant son costume, qu’elle doit envoyer à laver. Elle cherche encore : qu’est-ce qu’elle ferait à sa place, si d’un coup, elle n’arrivait plus à jouer Moi ? Est-ce qu’elle accepterait l’aide de quelqu’un ?
Si au moins elle était plus âgée que Ren, elle aurait pu le forcer à dire ce qui n’allait pas. Si elle avait plus d’expérience que lui, il serait obligé de lui répondre. L’idée de donner un ordre à Ren la fait sourire d’embarras.
Elle tourne dans un couloir et…. Blocage. Yeux grand ouverts. Mâchoire prête à tomber par terre. 1 seconde…. 2 secondes… 3 secondes… finalement, il vaut mieux faire demi-tour.
Elle tire son chariot et revient en arrière. Puis s’adosse au mur pour récupérer de ce choc. Son cœur bat encore à la chamade, et elle essaye de se calmer : c’est une punition de Dieu ? Parce qu’elle a eu l’impudence de s’imaginer donner des ordres à son aîné ?
Elle jette un coup d’œil, sur ses gardes : oui, l’homme perdu dans une aura plus sombre que les plus profondes ténèbres, c’est bien Ren !
Tu parles d’un mauvais timing ! Il ne doit absolument pas la voir trimballant le costume de Bo !
Sa décision est prise, elle fait s’en va en courant dans la direction inverse. De toute façon, l’atmosphère qui l’entoure est si oppressante que personne ne peut l’approcher.
Non, dans ce genre de situation, c’est à Yashiro d’intervenir…
Kyouko s’arrête d’un coup. Elle se souvient que la dernière fois, quand il avait des ennuis avec son scripte, il n’a pas fait appel à Yashiro, il est resté seul, frustré, dans son coin.
Il est exactement comme la dernière fois, assis seul, dans un couloir désert. Comme si il voulait tout résoudre par lui-même. Peut-être qu’il est le genre de personne qui n’aime pas parler de ses problèmes ? Ou alors il ne veut pas que les autres voient ses faiblesses. C’est vrai qu’il ne dit jamais ce qu’il ressent vraiment. Il utilise toujours son sourire pour masquer son vrai visage. Elle revoit un instant le regard noir, meurtrier, qu’il lui avait lancé quand elle était dans son costume de Bo, et avait par hasard découvert ce qu’il pensait vraiment.
Elle comprend…
Ren est assis sur un rebord, et repense à Ogata, qui lui demande ce qui ne va pas. Ren s’est excusé, disant qu’il ferait mieux à la prochaine prise, mais Ogata lui a répondu que c’était impossible. Tel qu’il est là, peu importe combien de fois ils rejouent la scène, ils en arriveront toujours au même point. Ren est trop anxieux, trop renfermé. Il faudrait peut-être mieux qu’il se détende et se repose quelque temps. Pas besoin de se presser. Il n’aura qu’à revenir quand il aura trouvé un Katsuki satisfaisant.
Ce congé forcé, ces mots, tout ça a eu un grand impact sur Ren, et rien que d’y repenser, sa main tremble et il sombre encore plus.
Heureusement, quelque chose vient le distraire de ses sombres humeurs. Un bruit bizarre, qui le fait se retourner d’un coup. Et il se retrouve face à… Bo ! Qui le salue, en lui disant que comme d’habitude, il a l’air soucieux. Une invitation à parler.
Et déjà, les ténèbres se sont dissipés pour laisser place à l’étonnement. Il pensait que Bo avait été viré.
Bo enchaîne : pourquoi vous êtes assis tout seul, sombre. Il y a quelque chose que vous n’avez pas compris dans votre scripte ?
Les ténèbres reviennent d’un coup, et Ren ne répond pas.
Mais Bo ne va pas se laisser intimider pour autant. L’air sûr de lui, il lui dit que pour célébrer leur retrouvaille, Ren devrait tout lui dire. Alors, qu’est ce qui vous ennui cette fois ?
