résumés

volume 10 chapitre 60

Ogata et Asami sont à une terrasse. Il lui explique pourquoi il a décidé de changer le titre de ce téléfilm, de l’appeler Dark Moon : parce qu’il veut faire quelque chose de totalement différent, le faire de sa propre manière. Comme ça, plus personne ne pourra dire qu’il copie le style de son père.
Le flash-back s’estompe sur une pensée d’Ogata : à ce moment là, il avait déjà bien en tête la manière dont il voulait tourner son film. Mais plus maintenant. Il ne sait plus précisément où il va.

Quelqu’un donne le clac de fin, en criant « coupez ! », comme si on venait de tourner une scène. En réalité, l’assistant fait ça pour que Kyouko redevienne elle-même. Elle se « réveille », surprise, face à un groupe de gens bien silencieux.
Coup d’œil à Iizuka, qui affiche une mine peu aimable, à Ren, au visage sérieux, et à un Ogata, souriant. Et là, Kyouko réalise ce qui vient de se passer… et panique totalement, grosse sueur et bouche ouverte. Elle se jette sur le sol et s’incline en criant « Je suis désolée ! », ce qui surprend/effraye tout le monde, sauf Ren, qui savait déjà ce qui allait se passer.

chap60a

Ogata s’approche, avec quelques mots hésitant, et essaye de la rassurer : il sait pourquoi elle est partie, et pourquoi elle a changé de coupe de cheveux, il comprend très bien. C’est vrai que sur le coup, il avait trouvé ça impardonnable, mais il a compris que c’était ainsi qu’elle concevait son personnage. Et c’est aussi ainsi qu’il veut tourner Dark Moon. Kyouko, les larmes aux yeux, remonte la tête, étonnée qu’on ne la punisse pas. Ogata, maintenant agenouillé lui aussi, donc à son niveau, lui dit, le visage serein, qu’il veut utiliser cette Mio qu’elle a créé. Kyouko est très surprise, tout comme Iizuka. Mais si pour Kyouko, la surprise fait place à une joie fragile, hésitante, chez Iizuka, elle déclenche une nouvelle colère : « Vous n’êtes pas sérieux ??? Utiliser une Mio de ce genre dans le film, non mais vous avez totalement perdu la tête ! »
Souriant, et se relevant, il lui répond que même si cette Mio est différente, elle n’a pas perdu son trait de caractère le plus important, et elle, qui vient de jouer avec Kyouko, a du aussi s’en rendre compte.
Oui, Iizuka s’en est rendue compte : la haine de Mio est intacte.
Il enfonce le clou, demandant à Iizuka si, pendant qu’elle jouait la mère de Mio, elle n’avait pas trouver la haine de sa fille très effrayante. Iizuka n’arrive pas à répondre. Lui reconnaît que ça lui a donné la chair de poule. Mais pas parce qu’il avait peur, non, une chair de poule due au choc et à la joie ressentis à ce moment là.
Iizuka est surprise. Il continue, expliquant que quand il dit qu’il veut tourner un Tsukigomori différent de l’original, il ne parle pas simplement de changer le titre, et l’environnement de l’histoire. Il veut aussi des personnages différents. Sinon, il lui sera impossible de s’éloigner du drama original. Ca, il l’a compris en regardant Kyouko jouer. Il ne veut pas qu’on compare sa version à l’ancienne. Et encore moins qu’on la trouve inférieure. Ogata a un air très sérieux et volontaire en prononçant ces mots, il est très différent du réalisateur fragile et hésitant qu’on a vu jusqu’à présent, Iizuka et Kyouko, bouche-bées, s’en rendent parfaitement compte.

chap60b

Il continue : s’ils veulent dépasser l’original, il n’y a pas que Mo qui doit être différente, tous les personnages sont concernés. Y compris la mère de Mio, jouée par Iizuka. Il espère qu’elle pourra créer une mère qui écrasera l’original. Il lui demande si elle s’en sent capable.
Sur le coup, Iizuka est si surprise qu’elle ne peut que balbutier quelques mots. De la sueur sur le front, on la sent perdue, acculée par le regard insistant d’Ogata. Elle finit par dire qu’évidemment, elle en est capable. Ogata lui sourit alors sincèrement, lui disant qu’elle n’a plus qu’à s’en charger. Iizuka a perdu la bataille face à ce réalisateur qu’elle trouvait si faible.
Les assistants présents ont bien vu ce changement dans l’attitude de leur patron.
Même Yashiro est sous le choc. Ogata est devenu quelqu’un de vraiment différent. Il a réussi à tenir tête à Iizuka, et non seulement lui a fait abandonner son projet de changer de Mio, mais aussi la fait prendre la voie qu’il voulait. Ren lui répond qu’il a gagné en confiance parce qu’il a trouvé comment réaliser son projet, et est sorti de l’ombre de son père. Yashiro acquiesce, tout sourire. Ren, un instant plus sombre, dit qu’il doit lui aussi se dépasser. S’il ne peut dépasser le personnage original, il y a fort à parier qu’Ogata va lui crier « coupez » à tue-tête. Pour Yashiro, voir Ren manquer de confiance en lui est une première, et ça l’inquiète. Ren le rassure, il n’a pas de problème de confiance. Il repense néanmoins à ce que lui a dit le président, sur le fait qu’il ne sait pas jouer les amoureux. Il a la tête un peu ailleurs, Yashiro s’en rend compte, mais a à peine le temps de s’inquiéter : Kyouko s’approche d’eux, le regard plus noir que jamais. Ren soutient ce regard sans problème, et l’air de rien, lui demande si elle a quelque chose à lui dire. Etonnement de Kyouko : c’est plutôt l’inverse, c’est lui qui devrait avoir quelque chose à lui dire. Ren cherche sans comprendre.
Mini flash-back de Kyouko, quand elle s’imaginait le Ren qu’elle aurait à affronter après avoir fui du studio, plus flippant que jamais. Fin du flash-back.
Elle dit donc que son attitude égoïste ne lui a pas valu de reproche du réalisateur, mais que lui a sûrement quelque chose à lui dire. Elle s’est préparée à recevoir sa punition. Yashiro se dit que c’est une drôle d’expression pour quelqu’un qui se dit prêt à être puni. En effet, son visage est assez effrayant. Ren et lui se font la même remarque : on dirait plutôt qu’elle cherche la bagarre.
Elle insiste, lui disant qu’il peut utiliser ses mots pour la mettre en pièce.
Il lui répond « non ».
Kyouko => …
Ren => …
Kyouko, un peu surprise : « vous n’êtes pas en colère ? »
Il lui répond que non, bien qu’il l’ait été sur le coup. Elle est à genou par terre, il s’accroupie donc, et le visage paisible, commence à lui dire qu’elle s’est enfuie, ce qui a inquiété tout le monde. Son expression change, pour un visage d’apparence sérieuse. Il lui dit que si la Mo qu’elle avait ramené s’était révélée nulle, il l’aurait sans aucun doute fait pleurer jusqu’à la dernière larme de son corps, le tout avec un petit rire sadique. On sent bien qu’il la taquine, mais elle le prend très au sérieux, elle lui tourne le dos d’un coup, terrorisée. Rien que d’imaginer ce qui lui serait arrivé si sa Mio ne lui avait pas plus… non, elle ne veut même pas y penser !!

chap60c

Son oreille capte alors quelques mots qui chassent immédiatement tout sentiment de terreur : « Mais tu as ramené une Mio qui dépasse toute mes attentes…». Elle se retourne alors, pour découvrir un sourire et un regard d’une grande gentillesse. Elle est touchée plus que jamais : Ren a reconnu la valeur de son travail. C’est comme un rêve. Elle qui pensait que personne n’accepterait sa Mio.
Ogata la tire de ses rêveries : ils s’apprêtent à tourner une scène dans la salle de classe. Et elle n’a pas l’air d’être dans son personnage. Elle le rassure, tout va bien, elle est prête à tourner !

Flash-back, Ren lui dit que son personnage et le sien sont ennemis. Et lui rappelle que quand ils sont dans leur personnage, ils doivent redoubler d’effort. Kyouko, si heureuse qu’il ait reconnu sa Mio, lui agrippe la main et la secoue frénétiquement, en acquiesçant.

Fin du flash-back. Ren fixe sa main du regard, silencieux. Un assistant l’appelle : ils vont tourner. Il est hors de la salle de classe, et dit qu’il est prêt.
Kyouko, dans la salle, sert son poing : elle aussi est prête !

Ailleurs, Sho, dans son costume de démon, aperçoit l’affiche de Dark-Moon, avec Ren et l’actrice principale, Momose. Il est dans les couloirs, et un homme en costume (peut-être un assistant), lui demande s’il va vraiment partir habillé ainsi. Il lui répond qu’il le garde parce qu’il veut s’en aller rapidement, l’air est sale par ici.
Il fait bien sûr référence aux multiples affiches de Dark Moon placardées ici et là dans le couloir du bâtiment. L’homme regarde dans toutes les directions, sans comprendre de quoi il parle. Shoko, quant à elle, se rassure : elle pensait que c’était à cause de Kyouko, mais il n’y a pas d’image d’elle sur les affiches, et son nom est écris en toutes petites lettres, personne ne peut le voir s’il ne lit pas attentivement. Comme en plus Sho n’est pas du genre à faire attention à ces détails, parce qu’il ne s’intéresse pas aux dramas, tout va bien. Avec un peu de chance, une fois la promo pour le drama terminé, on pourra faire comme si rien ne c’était passé. Manque de chance pour Shoko, l’homme en costume aborde le sujet, sans savoir que c’est un terrain miné : il se dit que cette fille n’a pas de chance. Si le clip de Sho était sorti plus tôt, elle aurait eu le droit à plus d’égards. Bien que le casting soit bon, et que la promotion se passe bien, elle n’a pas eu le droit à des interviews rien que pour elle.
Shoko, totalement paniquée, les cheveux hérissés, les mains entourant la bouche grande ouverte, les yeux exorbités, crie un « ahhhhhhh », et se jette sur l’homme (appelé Kaolin), lui mettant la main sur la bouche pour le faire taire.
Trop tard cependant, car Sho vient de comprendre : il lance un regard vers une des affiches, et marche dans sa direction. Shoko essaye de l’arrêter, mais il n’y a rien à faire. Elle se poste alors silencieuse, derrière lui, attendant la tempête. Il s’arrête devant l’affiche… et aperçoit le nom de Kyouko.

chap60d

chapitre suivant