Le drama auquel Kyouko va participer est l’adaptation d’un roman intitulé Tsukigomori. Elle marche dans les couloirs, tenant le livre dans ses mains, heureuse et excitée. C’est Sawara qui lui a conseillé de la lire. Elle impatiente de voir le scripte aussi.
D’après Sawara, elle jouera Mio, la petite sœur de l’héroïne, Mizuki, laquelle est liée au personnage joué par Ren. Mio est une jeune fille de bonne famille. Kyouko feuillette rapidement le livre, pour en apprendre plus, mais un son bizarre attire son attention : snif, snif. Elle en cherche l’origine, en espérant que ce ne soit pas un fantôme. Et découvre un jeune homme, assis sur un banc, qui essaye de pleurer en silence. Un garçon beau, d’apparence frêle, habillé tout en blanc. Le cœur de Kyouko se met à battre plus fort : ce n’est pas un fantôme… n’est ce pas ? Elle se tient cacher contre un mur et l’observe de loin. Sa crainte disparaît quand elle voit Yashiro s’approcher de lui, l’appeler Ogata et lui proposer de boire quelque chose.
Kyouko est épatée : ça existe vraiment ce genre d’hommes ? Pâle, beau, sensible… il a tout d’une princesse. Elle se reprend et secoue la tête : qu’est-ce que je raconte. C’est une insulte pour un homme d’être comparé à une princesse.
Elle entend malgré elle Yashiro prononcer le nom de Ren. Celui-ci tente de rassurer Ogata, en lui disant que Ren lui-même veut ce travail. Kyouko se dit qu’elle ferrait mieux de partir, avant d’avoir l’air d’écouter aux portes. Mais la réponse d’Ogata la retient : peut importe la détermination de Ren… Yashiro dit qu’il était assez surprise lui aussi. Ren ne lui avait rien dit, alors il avait déjà inclus le drama dans son planning. Il demande à Ogata pourquoi le président s’est opposé à ce projet. Ogata répond qu’il n’a pas donné d’explications, seulement insisté sur le fait que Ren ne pouvait pas jouer dans ce drama. Triste, il ajoute que si Ren ne joue pas, ça ne marchera pas. Il ne pourra pas dépasser le drama original d’il y a 20 ans.
Kyouko arrive alors de nulle part, et s’agenouille devant eux, avec un regard sérieux/solennel. Les deux hommes, surpris, ne disent rien. Puis comme elle-même demeure silencieuse, Yashiro lui demande ce qui se passe. L’air toujours on ne peut plus sérieux, elle s’excuse, expliquant que bien que sachant qu’ils discutaient de quelque chose d’important, elle n’a pas réussi à faire taire sa curiosité et à partir. Elle ne voulait quand même pas avoir mauvaise conscience en jouant les indiscrètes, donc elle préfère écouter la suite de la conversation devant eux.
Yashiro et Ogata=> O_O
Yashiro tourne la tête, pour cacher qu’il a du mal à retenir ses rires. La franchisse de Kyouko est incroyable.
Elle continue, avec un air de petite fille qui essaye de se justifier : en plus, ce n’est pas comme si ça ne me concernait pas du tout.
Ogata est surpris, et remarque le roman « Tsukigomori » posée devant elle. Yashiro aussi, et comprend ce qu’elle sous-entend. Ogata fait alors le rapprochement entre son nom, Mlle Kyouko, et le livre.
Dans le bureau du président, on assiste à un face à face intense mais silencieux. Ren affiche tout son sérieux et sa volonté, mais ça n’impressionne pas le président. Tu veux que ce nouveau drama surpasse l’ancien, comme Ogata ?
Ren acquiesce.
Le président lui dit clairement de laisser tomber. Il sait que ça ne marchera pas. Et Ren sait très bien pourquoi.
Ren : vous voulez dire que mon manque d’expérience sera révélé au grand jour ?
Le président : c’est exact. Il n’y a aucune vérité, aucune profondeur dans la performance de Ren quand il doit jouer des scènes romantiques. Pas étonnant, vu que lui-même n’a jamais été amoureux.
Ren n’est pas d’accord, il a déjà été amoureux. Il commence à compter sur ses doigts le nombre de filles avec qui il est sorti, mais le président l’arrête tout net. Ce n’est pas ça dont il parle. Le nombre importe peu, c’est la profondeur de ses sentiments pour ces filles qui comptent. Combien les a-t-il aimé ? La question laisse Ren perplexe. Il répond qu’il a aimé toutes les filles avec qui il est sorti et qu’il les a toute bien traité.
Le président lui dit que c’est vrai, mais parce qu’il traite en ami tous les gens qu’il ne considère pas comme un ennemi. C’est d’ailleurs exactement pour ça que toutes ces filles ont fini par le jeter. « Tu ne ressentiras jamais rien pour moi » « On ne conçoit pas l’amour de la même manière ? » « Quand je suis avec toi, je me sens plus seule que jamais ». A chacune des phrases prononcées par le président, Ren tressaille : c’est exactement ce qu’elles lui disent. Comment il a fait pour le savoir ?
En un mot, ce que Ren croit être de l’amour n’en n’est pas. Quand une fille lui dit qu’elle le quitte parce qu’elle en aime un autre, est-ce que Ren croit vraiment qu’elle veut partir ? Qu’a-t-il vu dans son expression, son attitude, ses mots ?
Ren se rend compte qu’effectivement, les filles qui lui ont dit ça avaient toutes l’air plein d’espoir. C’est vrai que c’est bizarre qu’une fille sur le point de rompre regarde son ex avec tant de passion. Normalement, elle devrait éviter de le regarder directement dans les yeux, non ?
Le président lui explique alors qu’en fait, elles ne voulaient pas rompre. Elles espéraient juste qu’il deviendrai jaloux et essayerait de les retenir. Elles voulaient voir la profondeur de ses sentiments à leur égard.
Ren est à nouveau surpris par la révélation.
La leçon n’est pas finie : plus on est amoureux, plus on a du mal à garder son calme. L’amour vous transforme en parfaite idiot. Avoir l’air stupide nous devient égal. Quelqu’un comme Ren, qui a laissé partir ses petites amies le cœur léger, serait incapable de jouer ce rôle. Le rôle d’un homme qui aime une femme plus que tout au monde, et qui malgré tout, essaye de toutes ses forces de contenir ce sentiment.
Ren ferme la porte, et marche dans le couloir, perdu dans ses pensées. Il veut jouer, il veut surpasser l’original, peu importe le prix. Les arguments du président n’y font rien. Il lui a dit qu’il atteindra ses limites, qu’il n’aura plus d’autre choix que de copier l’original, et que donc, il ne pourra le surpasser. Ca, il le sait mieux que personne. Mais il ne laissera pas les choses se dérouler ainsi. Il battra l’original, par sa propre force ! Ren est plus déterminé que jamais… jusqu’à ce qu’un hurlement le projette contre le mur. Il se redresse, et se dit qu’il a déjà entendu un cri comme ça quelque part.
Le dit-cri vient de la bouche de Kyouko, désespérée par une horrible découverte. Elle est en larme, et crie que c’est injuste. Ren l’aperçoit de loin : il savait que c’était elle.
Yashiro et Ogata ne comprennent pas la réaction de Kyouko. Le manager essaye de la calmer.
En fait, Mio Hongo, le personnage qu’elle doit interprêter, a un complexe vis à vis de sa belle et gentille sœur. Elle est devenue quelqu’un d’associal. Un jour, elle a un accident, qui lui laisse une horrible cicatrice sur le visage. Elle devient donc encore plus introverti. Elle ne sourit plus jamais. L’histoire commence à ses 16 ans. Mio, pleine de rage vis à vis de sa sœur, n’a plus qu’une envie, séparer Mizuki de Katsuki, l’homme qu’elle aime (joué par Ren).
Et cette méchante Mio, c’est Kyouko qui doit la jouer. Un torrent de larmes coulent de ses yeux.
Elle était si contente à l’idée de jouer une élégante demoiselle. Elle ne veut pas jouer ce personnage sombre et hostile, ça n’a rien d’une jeune fille de bonne famille. Yashiro, le roman dans les mains, reconnaît que Kyouko n’a pas le beau rôle. Kyouko continue à dire que c’est trop méchant, et qu’elle ne mérite pas ça, surtout après tout ce qu’elle a enduré pour en arriver là (c’est à dire, faire ses excuses à Ren). Si elle avait su qu’elle allait jouer ce rôle de méchante, elle aurait refusé tout de suite. A ces mots, Ogata panique. Il lui dit, l’air inquiet mais sincère, qu’elle ne devrait pas penser ça de son personnage. Mio est quelqu’un de très important. Ce n’est pas un rôle à la portée de tout le monde. Elle est la seule à pouvoir jouer une Mio meilleure que celle du drama original ! Ces phrases stoppent les larmes de Kyouko, et lui remonte un peu le moral.
Ren, descendu à leurs niveaux, est très étonné : est-ce que ça veut dire que Mogami (Kyouko) va jouer dans Tsukigomori ?
Dans un café, le verre dans les mains, Ogata explique que quand il a vu Kyouko en ange dans le clip de Sho Fuwa, il a tout de suite su qu’elle était celle qu’il cherchait. Les mains jointes comme pour prier, et le regard transporté, tourné vers le haut, il montre toute son admiration pour l’aura diabolique encore plus sombre que celle des démons, plus sombre que les ténèbres même.
Yashiro et Ren qui n’ont pas vu le clip lancent un regard incrédule à Kyouko : démoniaque ? Un ange ?
Kyouko, elle, ne prend pas la déclaration d’Ogata comme un compliment. De nouveau les larmes aux yeux, elle lui dit qu’il est méchant. Alors c’est ça qui lui plait chez elle ? Pas son jeu d’actrice. Comme une gamine déçue, elle boude et dit qu’elle préfère reconsidérer le fait de jouer dans ce drama.
Ce n’est pas ce qu’Ogata voulait comme réaction, il s’élance après elle, la suppliant de s’arrêter. Déjà que Ren va peut-être l’abandonner, si en plus elle part, que va-t-il faire ?
Ren rassure le réalisateur : il va jouer Katsuki. Ogata est si heureux qu’il a les larmes aux yeux. Kyouko reste plantée sans rien dire.
Ogata demande si le président est d’accord. Ren se souvient alors des paroles de Lory : « Idiot ! Ne vient pas me voir si les choses tournent mal. ». Donc oui, le président a accepté, à contre-cœur, mais il a accepté.
Ogata et Yashiro sont tous les deux soulagés. Ogata remercie Ren, lui disant qu’ensemble, ils réussiront à battre l’original. Puis lui sert la main. Les trois hommes tournent alors la tête vers Kyouko, qui n’a toujours pas bougé : Ren va jouer aussi ? Ren va jouer devant moi !
Ren lui tend alors la main, en lui disant de les rejoindre. Elle avance alors, comme hypnotisée, et touche cette main tendue. Elle veut voir Ren jouer !
Ogata prend alors leurs mains et les joint. En unissant leur forces, ils vaincront ! C’est là que Kyouko se réveille de sa transe et se rend compte de ce qu’elle a fait. Elle va jouer Mio.
