Des juges étonnés, des piles de billets avec une chaussure en style croco, et les serviteurs d’Erika qui reculent, effrayés : ils ont essayé de soudoyer Kurosaki, mais celui-ci, qui a plus un look de gangster que de réalisateur, les jambes allongés sur l’argent, une cigarette à la bouche, leur fait clairement comprendre que ce cadeau n’est pas le bien venu. Et leur demande de passer le message à leur miss.
Au téléphone, Erika reçoit bien le message. Elle murmure parce qu’elle se trouve dans la salle de l’audition, avec les autres candidates. Elle n’arrive pas à croire que son plan à échouer, ce réalisateur est un crétin ! Et leur ordonne de réessayer, ce à quoi ils répondent qu’ils ont peur de se faire tuer avant même d’avoir pu lui parler. Cette fois, Erika ne chuchote plus. Quelle bande de mauviettes ! Kanae arrive par derrière et lui demande s’il y aurait un contre-temps dans ses plans. Serait-il possible que… son « pouvoir » ne fonctionne pas cette fois-ci ? Erika, la voix d’abord hésitante, fait la fière : elle a toujours utilisé ses propres talents pour battre Kanae ! Quoi qu’elle fasse, elle est toujours la meilleure. Pas la peine de prendre la grosse tête parce qu’elle l’a battu une fois. Elle, elle a de l’expérience ! Et en pensée, se dit que même si le réalisateur a refusé son argent, son talent est bien supérieur à celui de Kanae, elle n’en doute pas une seconde. Du coup, elle se permet de défier Kanae : elle la battra en utilisant son propre talent. Ce à quoi Kanae répond avec un petit sourire et un air très confiant. On va voir ça…
Les candidates doivent tirer un numéro pour affronter la prochaine épreuve. Kyouko est face à la boîte, tremblante, trouvant que c’est cruel de baser tout ça sur la chance, le destin, bref, prenant tout ça très au sérieux. Au point de ne pas oser tirer le papier, de peur de se retrouver avec un « vous avez perdu, vous ne passerez pas le second tour ». Kanae la rammène sur terre : non mais qu’est-ce que tu fais ? Tu n’as pas encore tiré ton papier ? Elle plonge la main dans la boîte. Comme il ne reste que deux papiers, elle donne le premier à Kyouko, qui la traîte à nouveau de cruelle, des larmes plein ses énormes yeux, et prend le dernier. Elle se retrouve avec le numéro 3-A. Kyouko se décide à regarder le sien : 3-B. Les deux comparses restent perplexes face à leur bout de papier.
Avant même d’avoir pu émettre la moindre hypothèse, elles sont interrompues par un rire énorme, qui fait sursauter Erika, et laissent Kyouko et Kanae sans voix : Kurosaki vient d’apparaître à la porte, avec deux juges, et n’a pas pu s’empêcher de rire à la vue de leur uniforme. C’est incroyable, un tel rose. On dirait une paire, c’est la première fois qu’il voit quelqu’un porter quelque chose comme ça pour une audition ! Toujours hilare, il rejoint sa place parmi les juges. L’un d’entre eux le présente aux candidates, toutes choquées : réalisateur ? On dirait un gangster ! Erika sert les dents de colère : c’est ça le type qui a refusé ses 2 millions de yens ???
Apparemment, le dit-réalisateur est plutôt célèbre, il a déjà fait des apparitions à la télévision, et la publicité serait faite par lui et lui seul. Kurosaki, accoudé sur le juge qui l’a présenté, ajoute que pour lui, les publicités sont une forme d’art. Il n’a que 10 secondes pour que le message de la compagnie touche l’esprit des téléspectateurs, c’est quitte ou double. Il leur parle ensuite des changements qu’il vient de faire : chacune d’entre elles a tiré un papier, ceux qui ont le même numéro forment une paire. Les candidates se lèvent, à la recherche de leur partenaire. Kyouko et Kanae sont ensemble, et Erika se retrouve avec une candidate aux cheveux longs qui la regard avec un air de défiance.
Kurosaki continue son discours : A et B font toutes les deux parties du scénario, donc ils n’ont plus besoin d’une candidate, mais de deux. Par contre, ça ne signifie pas qu’il prendra forcément une paire. Il choisira les meilleures A et B.
Kyouko est contente : Kanae et elle sont dans le même groupe. Erika, elle, est en panique. Elle doit jouer avec cette partenaire ? Donc même si elle fait de son mieux, il se peut que cette fille soit horrible et que ça altère sa performance ! Elle lance un regard méchant à cette dernière, qui pour sa part à les yeux pleins d’étoiles.
Pour le deuxième tour de l’audition, A et B doivent arriver à se disputer en moins de 60 secondes. Le scénario est le suivant : A et B sont toutes les deux amoureuses du même garçon. A lui a avoué ses sentiments, mais ce garçon aime B. D’où leur dispute. Il leur laisse 20 minutes pour imaginer un scénario. Mais elles ne doivent pas oublier que A et B sont meilleures amies. Erika intervient : elle trouve injuste que Kyouko et Kanae soient ensemble alors qu’elles viennent de la même agence. Elles se connaissent déjà, contrairement au reste des candidates qui ne se sont rencontrés qu’hier. Ces dernières sont assez d’accord. Erika ajoute que Kanae et Kyouko sont plus à même de communiquer entre elles. Donc elles ne devraient pas avoir le droit de se préparer pour leur interprétation, pour que ce soit plus juste.
Kyouko n’est pas d’accord : elle n’a jamais pu obtenir de Kanae qu’elle lui parle avant hier, alors comment pourraient-elles jouer ensemble sans en avoir discuter, faut pas les surestimer. Erika rétorque que ce petit discours de Kyouko, ce n’est qu’une mise en scène. Mais Kurosaki lui rappelle que c’est par hasard qu’elles se sont retrouvées dans le même groupe, en posant la main sur la boîte utilisée pour le tirage. Kanae semble alors avoir une idée : d’accord. On le fera sans s’être parlée. Kanae est peut-être d’accord, mais pas Kyouko, qui panique sérieusement.
Un peu plus tard, mais toujours sous le choc, assise seule sur une chaise, Kyouko se demande bien comment elle va faire. Et si Kanae perdait face à Erika à cause d’elle ? Non, non, elle ne doit pas penser comme ça ! Et se triture à nouveau le cerveau pour savoir comment réagir face à Kanae. Kurosaki l’observe de loin. C’est courageux pour ces filles d’accepter d’improviser… mais celle-ci a l’air un peu paniqué. Et s’allumant une cigarette, se fait la réflexion que la chance est aussi une chose nécessaire dans le monde du spectacle.
Plus tard, dans la salle d’audition, Erika et sa partenaire viennent de finir leur dispute en 60 secondes, exténuées. Tout le monde est impressionné. Les filles discutent : on voit bien que Erika n’est pas une débutante. Si ça se trouve, elle a déjà joué dans une série avant. Kyouko panique de plus en plus. Et c’est son tour. En passant devant Kanae pour retourner à sa place, Erika ne peut s’empêcher d’avoir un sourire triomphal et de lui lancer une petite pique.
Kanae a l’air un peu inquiète.
L’un des juges essaye de promouvoir Erika auprès de Kurosaki. Il admet lui même, intérieurement, que jusqu’à présent, personne n’a joué mieux qu’elle.
Kyouko et Kanae se font face. Kyouko se répète le scénario : une simple dispute. Parce que A a avoué ses sentiments au garçon… c’est normal de se disputer.
Puis se bloque : ce n’est pas une simple dispute, elles sont amies ?! Kyouko ne sait plus quoi faire. Kanae lui dit alors d’arrêter de réfléchir, et le regard sérieux, lui dit de simplement suivre son jeu. Elles saluent les juges. Et on leur donne le départ des 60 secondes. Pendant un certain temps, elles se font simplement face, sans rien dire. Les candidates sont étonnées : elles ne vont pas parler ?
Kyouko sent la tension de Kanae, et aussi qu’elle n’est pas dirigée contre elle, mais contre B. Kanae a une expression de colère calme. Kyouko aussi. Et soudainement, Kanae gifle Kyouko ! Tout le monde est surpris, même Kyouko. Et sans réfléchir, elle lève la main pour la gifler en retour. Mais arrête son mouvement : Kanae fixe sa propre main, et se met à pleurer, comme si elle regrettait son geste.
Face à ses larmes, l’expression de colère de Kyouko disparaît, pour laisser place à une mine triste, et elle finit par un simple « Désolé ».
Kurosaki est tellement surpris qu’il en lâche son stylo.
Kanae se redresse d’un coup, sans son masque de larme, remercie le jury avec Kyouko, et s’en va tout simplement, comme si rien ne s’était passé. Les commentaires vont bon train parmi les candidates : toutes se sont disputées en utilisant des mots, mais là, la colère sur leurs visages, et l’expression de regret de A (Kanae), et B qui finit par s’excuser, le tout sans mot. Leurs visages ont suffit à faire passer tout ce flot d’émotions.
Erika n’en revient pas.
Et Kurosaki enlève ses lunettes : ces filles, qui sont-elles réellement ?