résumés

Volume Chapitre 160

Ren et Kyoko, à nouveau dans leurs rôles respectifs, sont dans leur chambre d’hôtel. Setsu a étalé sur le lit tous les vêtements achetés par son frère. Elle réprimande son frère : il en a acheté des tonnes ! Sans le moindre sentiment de culpabilité, il réplique qu’il a rendu tous les pantalons, comme elle le lui avait demandé, il n’a gardé que les hauts. Elle n’a donc rien à dire. Setsu n’est pas de cet avis, elle ne lui a pas demandé de ramener la tonne de pantalon pour se retrouver avec une pile de hauts, c’est encore un gâchis d’argent ! Cain répond que ce ne sera pas un gâchis, si elle les porte tous avant qu’ils ne soient dévorer par les mites. Setsu est toujours aussi en colère : tous ?!! Oui, tous, il suffit qu’elle en porte un différent chaque jour, facile pour une fille ! Cain accompagne ses paroles d’un petit regard en coin, un petit sourire malicieux : il sait que Kyoko ne pourra refuser, Setsu étant effectivement du genre à porter un vêtement différent chaque jour. Mais ça met à mal sa fierté, et c’est à contrecœur qu’elle accepte, intérieurement, car extérieurement, elle est obligée de jouer les filles satisfaites à l’idée d’avoir chaque jour une tenue différente. Cain a gagné. Il se permet même le luxe d’ajouter qu’il sait qu’en réalité, il n’y a pas assez de vêtements pour la satisfaire pleinement. Malheureusement, elle devra s’en contenter. Mais elle a un tel goût fashion, elle devrait s’en sortir. Puis il la plante là, décrétant qu’il doit aller prendre un bain.
Kyoko enrage intérieurement, ayant le sentiment d’avoir été manipulée. Il a dépensé encore plus que pour les pantalons. Finalement, elle aurait mieux fait de les accepter, il y aurait eu moins de gâchis ! Cain couve sa petite sœur, avec un air de petit chiot adorable, on a du mal à dire non… mais elle aurait dû dire non ! Rester ferme. Cain Heel et Ren Tsuruga, du pareil au même ! Alors qu’elle replie les vêtements pour les ranger, elle repense à la bagarre. A l’expression de Ren, à ce moment là. Est-ce que… est-ce qu’il était vraiment Cain, est-ce qu’il jouait vraiment ? Ca la travaille… c’est vrai qu’il l’a appelé « Setsu », ce qui tendrait à prouver qu’il était bien dans son personnage mais…

Flash-back.
Cain et Setsu rentrent à l’hôtel après l’altercation. En marchant, Cain la remercie : si elle ne l’avait pas arrêté, il aurait réduit la tête de ce type en bouillie. Intérieurement, Kyoko espère qu’il dit ça pour rigoler, qu’il ne l’aurait pas réellement fait. Cain ajoute que peu importe les circonstances, les gens comme eux, travaillant dans leur milieu, ne peuvent se permettre ce genre de bavure. Ca mettrait le film en danger. Quand il a repris ses esprits, l’idée d’avoir frôlé cette catastrophe l’a fait frémir. Il la remercie donc pour l’avoir stoppé à temps. Setsu affiche un petit air satisfait, espiègle : c’est naturel, c’est son job de s’occuper de son grand-frère.
Fin du flash-back.

« Quand j’ai repris mes esprits »… hein… Alors que Kyoko accroche ses vêtements dans la penderie, elle se remémore cette phrase. Sur le coup, elle n’a rien dit mais cette phrase… ça veut dire « quand je suis redevenu moi-même en temps que Cain Heel »… c’est bizarre. Si Ren était bien en train de jouer Cain Heel pendant toute l’altercation… Non, elle n’arrive pas à se débarrasser de cette drôle d’impression… il était choqué, sans voix, il avait totalement perdu le contrôle…

Flash-back.
Juste après ses remerciements, Cain attrape une poche qu’il avait mis de côté pour ne pas l’abîmer pendant la bagarre. Il agit comme un gamin insouciant, lui disant qu’elle a oublié de prendre la poche, laquelle contient tous les vêtements qu’il a acheté. Setsu a du mal à croire qu’il s’agisse de la même personne, le type violent, macho, qui s’est frotté aux voyoux.
Fin du flash-back.

Ren a joué comme si de rien n’était, comme s’il contrôlait parfaitement son personnage. Du coup, elle s’est dit que tout allait bien. Son soupçon s’est atténué. Mais maintenant… s’il s’est vraiment perdu dans son jeu, au point de l’inquiéter elle, sa sœur, alors peut-être que… peut-être… que ce n’était pas Cain Heel, qui s’est battu, mais bel et bien Ren.
Ren est justement dans la salle de bain. L’eau coule dans la baignoire, mais lui est encore tout habillé, penché sur l’évier. Il repense à ce qui s’est passé. A l’instant où il s’est saisi de son adversaire, et qu’il a failli lui porter un coup fatal. Il ferme fortement ses yeux, se saisit le poignet droit. Il enlève son gant droit et dessous, au son poignet, on découvre une montre. Il la regarde avec un air de douleur dans les yeux. Il l’agrippe et se laisse tomber au sol, à genou. La montre portée à son front, il ferme à nouveau les yeux, avec la même expression de douleur, de mal être.

chap160a

Setsu est devant la porte de la salle de bain et s’inquiète car elle trouve que le bain de Cain traîne un peu trop en longueur. Elle qui croyait que les hommes passaient moins de temps dans la salle de bain que les femmes… peut-être que c’est différent pour Ren ? (Sho y passait entre 15 et 20 minutes, le matin et le soir). Peut-être qu’il a un rituel particulier pour le bain… comme se préparer un bain avec des pétales de roses, un truc dans le genre. Elle colle son oreille à la porte. Elle n’entend rien d’autre que le son de l’eau qui coule… et ça l’inquiète encore plus. Si ça se trouve… il s’est endormi ! Elle panique ! Il risque d’attraper froid !!!
Setsu ouvre donc violement la porte de la salle de bain, se précipite dedans en hurlant : « grand frère ! » et tire d’un coup sec le rideau de douche… et se retrouve nez à nez avec Ren, nu sous la douche.
Gros blanc.
Les deux frères et sœurs se fixent, surpris.
Gros blanc.
Puis Cain sourit et lui demande ce qui se passe. Elle veut prendre sa douche avec lui ?

chap160b

Setsu sourit et répond que oui, elle l’aurait bien fait, si elle n’était pas en train de préparer leur repas (elle a une louche à la main), elle l’aurait rejoint avec plaisir. Elle s’excuse aussi, elle a cru qu’il s’était endormi, de toute évidence, elle s’est trompée. Elle se retire en concluant qu’il peut prendre tout le temps qu’il veut pour sa douche. Cain la regarde partir sans un mot.
A peine la porte fermée, Kyoko tremble de tout son corps. Et son cœur hurle un immense « Noooooon ! » tout en se roulant par terre dans tous les sens, essayant de justifier son acte qui la fait passer pour une perverse ! Cette attitude, bien que justifiée en tant que Setsu, est inacceptable pour une jeune fille japonaise ! Elle pensait qu’il dormait, elle n’avait pas d’arrière pensée impure !!! Elle n’a pas regardé parce qu’elle le voulait ! Et puis, elle n’a rien vu ! Rien du tout, elle n’a vu que son visage !
A cette pensée, Kyoko s’arrête. Puis fond en désespoir : quelle erreur lamentable !! Elle n’aura jamais plus la chance de voir de ses propres yeux le corps de Ren. Elle aurait dû jeter un coup d’œil au reste, si elle l’avait fait, elle aurait pu rendre ses poupées Ren encore plus réalistes ! Si seulement elle était plus courageuse, elle l’aurait scruté de la tête aux pieds ! Kyoko, tu n’es qu’une idiote !!!

chap160c

Ren sort de la salle de bain, en peignoir. Kyoko a tout juste le temps de se redresser, de s’assoir au bord d’un des deux lits et de faire comme si de rien n’était. Elle s’étonne qu’il soit sortir si vite. Enfin, bon, peu importe, il peut manger sa soupe maintenant, il n’aura même pas besoin de la réchauffer. Cain s’installe dans un fauteuil face à une table basse sur laquelle trône son repas. Il y jette un coup d’œil en silence… puis se glisse dans les draps de son lit, choisissant d’aller se coucher sans manger. Setsu n’apprécie pas du tout son attitude : il doit manger, même s’il n’a pas faim ! Il rétorque qu’il n’en a pas envie, parce qu’il est trop tard (le réveil indique 23h45). S’il mange maintenant, il va devenir gros. Setsu n’est pas prête à gober cette excuse digne d’une adolescente. De toute façon, elle savait qu’il utiliserait cet argument, c’est pourquoi elle lui a préparé quelque chose de léger à manger. Qu’il mange au moins sa soupe, pendant qu’elle prend sa douche. Et il a intérêt à l’avoir fini quand elle sortira de la salle de bain. Sur cette menace, elle ferme la porte.
Cain, seul dans son lit, les cheveux mouillés sur son visage, sourit doucement.

Kyoko, dans la salle de bain, n’a pas son calme. Au contraire, elle est accroupie, tentant de calmer son cœur. Il battait si fort il y a quelques instants ! Elle espère qu’elle a bien joué son rôle de Setsu, parce qu’elle était complètement paniquée ! Elle est si gênée ! Elle espère que Ren ne s’est rendu compte de rien. Elle était si mal à l’aise, elle n’aurait pas pu manger avec lui, face à face. Elle a du faire appel à son expérience de serveuse (à l’auberge des parents de Sho) pour ne pas perdre la face. Un parfait discours de serveuse face à un client saoul, modifié quelque peu pour les circonstances. Elle se relève, toute rouge, se demandant comment elle a fait pour devenir aussi perverse. Elle remarque alors les vêtements de Cain dans un bac à linge… un message subliminal pour lui dire de les mettre à laver ? Ok. Elle s’en charge, c’est son boulot après tout. Alors qu’elle attrape un gant, elle voit une montre en tomber. Elle se dit que Ren a dû l’oublier… puis remarque que c’est la montre que Ren porte en permanence. Si elle est là, c’est qu’il la portait aujourd’hui aussi. Pourtant, porté un objet personnel quand il joue un personnage, ce n’est pas le genre de Ren. Alors pourquoi ? … peut-être parce que le tournage n’a pas encore vraiment commencer ? Elle prend la montre dans ses mains et la fixe, étonnée : la montre indique 2h13. Elle s’est arrêtée à une heure étrange.
Dans la chambre, sur le lit, Ren a l’air sombre.

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