Ren se sent vexé qu’on ne lui fasse pas confiance pour se nourrir correctement. Il assure avec aplomb qu’il mange quand il a faim. Il est bien sûr tout sauf convaincant. Et plus Ren argumente, disant qu’en tant que Cain Heel, il peut manger où il veut sans se soucier des gens qui l’entourent, plus Kyoko est convaincue du contraire : Cain Heel est le genre de type à se soucier encore moins de sa santé que Ren ! Il sauterait aisément ses repas, la cigarette étant sa nourriture. Aucune chance qu’elle le croit ! Elle intervient donc, déclarant, l’air sûr d’elle, qu’elle se charge du bien être de son frère. Le président est ravi : bien, bien, on sent vraiment l’amour de Setsu pour son frère. Il sort alors de sa manche une clé magnétique qu’il lui tend, précisant que c’est la clé de la chambre qui a été réservée au nom de Cain Heel, pour son séjour au Japon. Et bien sûr, son rôle est de rester avec son frère à l’hôtel durant ce séjour. Kyoko est pétrifiée, les yeux grands ouverts. … QUOI ??
Dans un restaurant, la manager de Chidori passe la porte en s’excusant de l’avoir laissé seule, le temps de répondre à un appel. Chidori secoue la tête en souriant, ce n’est rien. Elles reprennent le cours de leur conversation : l’émission à laquelle Chidori est censée participer. Chidori ne peut pas aller contre le souhait du président. Elle a donc besoin du soutien de sa manager. Cette dernière le lui donne sans hésitation, pour elle, Chidori, une actrice, n’a rien à faire dans une émission de variété où on se moque des invités. Mais Chidori la détrompe immédiatement : en fait, finalement, elle va participer au jeu. Sa manager est surprise : elle est allée voir le président, elle a même réussi à lui faire changer d’avis, en arguant des problèmes de planning. Chidori s’excuse, après tout ce que Yoshimoto a fait pour elle, elle change d’avis. Mais c’est parce que cette émission, c’est une manière pour le président de tester sa détermination à intégrer la Love Me Section. Et elle, elle voudrait retrouver l’amour du jeu qu’elle avait quand elle était petite. Elle a sa propre vision de l’actrice parfaite et elle pense que c’est une bonne idée de suivre les mesures drastiques du président Takarada pour s’en approcher. C’est risqué, mais c’est pour devenir une actrice aimée de son public, peu importe pour quelle raison, quel aspect de son être les gens l’aiment. Un instant, l’image de Natsu traverse son esprit. Et l’air déterminé et serein, elle demande à Yoshimoto de lui prêter sa force. Cette dernière rayonne, heureuse et apaisée face à une demande aussi sincère. Evidemment qu’elle l’aidera, c’est son rôle en tant que manager. Chidori sourit doucement. Elle se revoit parler au président : il lui dit qu’elle doit rassembler son courage, car tant qu’elle ne ressent pas le désir insoutenable de jouer, elle doit s’abstenir d’être une actrice.
Dans un grand hôtel, dans une chambre, Kyoko/Setsu et Ren/Cain découvrent qu’il n’y a qu’un lit dans la chambre qu’on leur a réservé. Kyoko est bloquée, sous le choc, et Cain lui dit qu’il a honte, bien que ce genre de chose arrive. Intérieurement, Ren ne se fait aucune illusion : c’est un coup du président, il teste son self-control. Kyoko s’excuse d’avoir dit amen à tous ce que le président disait. Cain lui dit que ce n’est pas complètement de sa faute. En pensée, il sait que c’est à cause de lui et du président. Il lui a assuré que personne ne découvrirait sa véritable identité, même si Kyoko l’a percé à jour, et le président veut en être sûr : on ne sait jamais ce qui peut se passer. Kyoko lui sert de talisman. C’est le talisman le plus puissant qu’il puisse avoir. Cain est sombre et sceptique, dans la chambre d’hôtel : il ne fait pas confiance à Takarada. Il a commis une erreur, certes, mais c’est parce que c’est Kyoko…
Cette dernière interrompt justement le cours de ses pensées. Elle suggère de louer une deuxième chambre. Evidement, elle payera pour cet extra, même si ça l’endette encore plus auprès du président. Cain lui répond qu’elle en fait trop. Setsu le reconnaît, elle a déjà tant de dette envers le président, elle va finir par se noyer (elle a emprunté pour payer l’école et les cours de théâtre). Mais ce n’est pas la peine de le dire aussi froidement ! Cain lui dit qu’elle se méprend sur le sens de ses mots. Il lui montre où il veut en venir : quel est son caractère, en tant que Setsu, la sœur de Cain ? Kyoko répond scolairement « Mon frère passe en premier. Mon frère passe en second. Mon frère passe aussi en troisième, en quatrième et en cinquième. Autrement dit, seul mon frère compte ». Le tout avec un petit cœur. Elle ajoute qu’elle a un brother complex tellement immense que s’en est écœurant. Cain lui dit qu’elle a raison, et que donc, elle pense vraiment qu’une fille ayant une telle obsession pour son frère irait dormir dans une chambre séparée ? Kyoko est obligée d’admettre que non. Cain ajoute qu’en fait, une fille comme Setsu irait même jusqu’à vouloir dormir dans le même lit que son frère.
Pause.
Et d’une voix tremblante, Kyoko propose de dormir dans un sac de couchage sur le sol. Cain refuse aussi sec, il ne peut laisser une fille faire ça. Kyoko réagit au quart de tour : hors de question que son frère dorme sur le so… Cain la coupe : on n’a qu’à dormir ensemble.
Gros blanc.
Avec un regard fin et tendre, Cain propose à Setsu d’utiliser son bras comme oreiller. Kyoko, interdite, ne peut que fixer les yeux de Ren et son regard si intense. Elle est surprise. Elle s’apprête à répondre quand on sonne à la porte.
Quelques instants plus tard, Kyoko et Ren sont dans une autre chambre, avec deux lits séparés, et deux garçons d’étage qui s’excusent profondément d’avoir mélangé les clés des chambres. Kyoko leur répond que ce n’est rien mais ils insistent et finissent par lui donner toutes une foule d’objets en dédommagement. Ren, pour sa part, est assis sur un des lits, silencieux, sa main droite tenant son cou. Il repense à ce qui s’est passé. Il a l’impression qu’au moment où ils ont été interrompus, Kyoko s’apprêtait à répondre qu’elle ne pouvait pas faire ça. Il l’imagine, bras croisés sur sa poitrine, comme pour protéger sa pudeur, rouge pivoine, rétorquer qu’elle ne peut dormir dans le même lit qu’un homme. Si ça s’était passé ainsi, il aurait été obligé de lui dire quelque chose de vexant, pour qu’elle s’en aille. Quelque chose comme : « Tu n’es pas assez sérieuse dans ton jeu. Tu crois vraiment que tu peux travailler avec moi, telle que tu es là ? » La main de Ren remonte à ses cheveux, soulevant ses mèches, nous laissant voir un visage sérieux et triste. Si seulement il était plus calme en sa présence… à vrai dire, il devrait être plus calme, posé, après tout, c’est lui l’aîné. Il a plus d’expérience du jeu qu’elle. Mais quand il pense qu’ils vont devoir vivre ensemble, sa confiance en lui s’effrite par endroits. Qu’il ne s’en sorte qu’en la blessant, c’est pathétique. Plutôt que de la blesser, il ferait mieux d’améliorer son propre jeu. Il doit garder le contrôle de lui-même en toutes circonstances.
Des petits cris interrompent sa réflexion : Kyoko a les bras chargés des cadeaux offerts par les garçons d’étage, tellement qu’elle ne peut les contenir et qu’ils tombent les uns après les autres sur le sol. Elle leur avait bien dit de ne pas lui en donner autant ! Elle savait qu’elle n’arriverait pas à tout porter. Elle se met à genou sur le sol pour ramasser ce qui est tombé. Dans une position où Ren, de son lit, a une vue plongeante sur son décolleté et sur le haut de ses jambes que la mini-jupe, remontée au maximum, cache à peine. Une telle tentation !!! Ren se tient la figure des deux mains, désespéré. Oh mon dieu… Kyoko est totalement inconsciente des sentiments qu’elle provoque chez lui, elle continue à s’affairer sur le sol à rassembler ce qui est tombé.
Elle regarde plus attentivement ce qu’on lui a offert et repense à l’embarras des deux employés. Ils ont du avoir peur de son frère… à l’instance où elle pense à Cain, elle relève la tête et découvre qu’il est là, planté devant elle. Il la fixe, le regard fin et très sérieux, silencieux. D’un coup, il saisit sa main et la tire en avant. Tous les cadeaux retombent sur le sol.