résumés

Volume Chapitre 152

Kanae et Kyoko sont assises face à une Chiori passablement énervée qui vient de leur dévoiler la mission qui lui a été confiée : participer à une émission télévisée où des co-animateurs font rire le public aux dépens de l’invité. Chiori demande pourquoi elle devrait s’y rendre, être la risée de tous et donc creuser sa propre tombe. Déjà qu’elle se paye un rôle morbide dans un drama, si en plus elle se ridiculise dans cette émission, qu’est ce qu’elle va devenir ? Kanae vient à sa rescousse, avec son calme habituel : il paraît que cette émission a permis à des acteurs qui avaient des rôles de méchant d’être perçus par le public sous un angle différent, de casser cette image négative. Kyoko s’enthousiasme : c’est une grande opportunité pour Chiori ! Elle va pouvoir se défaire de la mauvaise image de Yumika, son personnage dans Box ‘’R’’ ! Si les gens la voie souriante et un peu bébête, ils feront forcément la part entre elle et son personnage. Et cerise sur le gâteau, ils réaliseront à quel point Chiori est une actrice de talent ! Finalement, le président prend bien soin de nous ! Chiori ne partage pas l’enthousiasme de Kyoko, et pour Kanae, le président n’a pas vu aussi loin dans son plan, il a juste fait ça parce qu’il trouvait ça drôle.
Chiori finit par réagir et pas dans le sens que Kyoko espérait : elle jette un « non » net et définitif. En colère, elle refuse de participer à cette émission, elle déteste ce genre de show, et par-dessus tout, elle déteste les stars qui pensent qu’ils peuvent faire n’importe quoi du moment que ça fait rire ! Kanae essaye de souligner, sans grande conviction, le côté « soignant » du rire sur les âmes en peine. Ce qui fait penser à Kyoko que peut-être que si Chiori est si opposée à ce projet, c’est parce qu’elle n’arrive pas à oublier ce qui lui est arrivée quand elle était enfant-star.
Kanae dévie le sujet en faisant une constatation : aucune d’entre elles n’a eu un travail digne de ce nom. Elle-même est sensée jouer dans un téléfilm historique. Son personnage est ridicule : une fille issue d’une famille de samouraï qui ont tous été tués, et qui tombe amoureuse de l’homme d’âge mûr qui l’a sauvé. Elle le suit partout… ou dirait une fanatique ! C’est stupide, débile ! Comme si c’était normal pour une fille d’agir de la sorte ! Kyoko regarde son amie s’énerver et bien que les filles de samouraï sont en quelque sorte des nobles, elle se dit qu’elle ne l’envie pas du tout. Kanae reprend son calme en admettant qu’en tant qu’actrice, elle doit pouvoir jouer tous les rôles qu’on lui confie et qu’elle n’a pas le droit de faire la fine bouche.
Kyoko conclue que finalement, elle ne s’en sort pas si mal comparé à ses deux compères, c’est elle qui a eu le job le plus facile : elle doit rencontrer le président d’une autre agence à la place du président de la LME, parce que ce dernier a une histoire urgente à régler. Kanae se méfie quand même, son job était marqué comme « dangereux », peut-être qu’elle prend vraiment un risque. Kyoko balaie l’idée d’un mouvement de main : bien que n’étant pas quelqu’un qu’on pourrait qualifier de raisonnable, le président n’est pas du genre à envoyer une jeune fille fragile au devant d’un grand danger. Kanae reste sceptique. Kyoko voit qu’il est presque 14h, il est temps qu’elle aille à son rendez-vous : à 15h à la gare de Tokyo. Elle dit au revoir à Chiori, en lui souhaitant bonne chance, salue Kanae et part en leur disant que peu importe ce que complote le président, elles ne doivent pas se laisser déstabiliser.

Le président, toujours en tenue de marajah, les bras croisés dans le dos, se dit qu’il est temps de rentrer chez lui… et de voir sa Natsuko. Il part en sautillant et chantonnant.

A l’extérieur de la gare de Tokyo, Kyoko, en uniforme LME, attend son rendez-vous, un panneau marqué « Bienvenue Mr Cain Heel » en main. Elle semble un peu perturbée : l’homme ne semble pas être là. Pourtant, il n’a pas pu la rater (au passage, tous les voyageurs passant dans le coin la regardent avec de grands yeux). Elle sent qu’on lui met la main sur l’épaule, elle se retourne donc, rassurée… jusqu’à ce qu’elle se retrouve nez-à-nez avec un policier qui lui demande ce qu’elle fait dans la station dans une tenue aussi outrancière. Qu’est ce qu’elle cherche à obtenir ? Un de ses collègues s’apprête à les rejoindre, dans le but évident de l’arrêter. Il est temps de prendre la poudre d’escampette ! Kyoko court se réfugier sur les sièges arrières de la voiture de l’agence. Les policiers la cherchent partout, en vain.

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Elle demande au chauffeur de démarrer et commence à s’énerver : il arrive quand ce Cain Heel ?! Elle décide d’appeler le président.
Ce dernier nage avec Natsuko dans la piscine du gymnase du personnel de la LME. Il demande à Kyoko ce qui se passe, si elle a un problème. Elle répond qu’elle ne trouve pas Cain Heel alors que l’heure de leur rendez-vous est dépassée. Elle ne le voit nulle part à la gare de Tokyo. La gare ? Pas étonnant qu’elle ne le trouve pas. En fait, le président a changé le lieu de rendez-vous… et a oublié de le lui dire. Le point de rendez-vous est la statue Hachiko, à la sortie de la station de métro Shibuya. Kyoko panique totalement, au point de devenir chauve : pourquoi avez-v ous choisi cet endroit ? Le président répond que c’est un des meilleurs points de rendez-vous dans Tokyo, il faut y aller au moins une fois, non ? Bien que retournée intérieurement à l’idée de se rendre dans un lieu aussi fréquenté, à une heure où tout le monde est dehors, dans sa tenue maudite, elle ne peut qu’obéir avec le sourire aux ordres du président. Cependant, avant de se rendre sur place, elle voudrait savoir à quoi ressemble Cain Heel. Aurait-il un signe distinctif, quelque chose qui le différencieraient des autres étrangers, s’il y en a ? Mais la réponse du président est évasive : aucun souci à se faire, elle le repérera tout de suite. Il dégage une aura bien particulière, de plus c’est quelqu’un de volontaire, déterminé. Il est aussi assez impulsif, il pourrait bien lui mettre un pain dans la figure en signe de bienvenue, même si Kyoko est une fille.
Kyoko traduit toute la description faire par le président, en enlevant les enjolivures : Cain Heel est quelqu’un de nerveux, violent et sans aucune patiente ! Panique ! Et colère face au président ! Ce dernier lui a conseillé d’être à l’heure, si elle le peut. Qu’elle se rassure, en changeant le lieu de rendez-vous, il a aussi changé l’heure : c’est à 16h. Merveilleux pour Kyoko car il est…. 15h45 !!! Alors que la voiture démarre en trombe, Kyoko s’imagine sur un lit d’hôpital, plâtrée de la tête au pied, avec Kanae à ses côtés qui lui dit qu’elle l’avait prévenue : il y avait écrit « dangereux » sur sa carte, ce n’est pas pour rien ! Kyoko s’imagine pleurnichant qu’elle avait à peine vu Cain Heel trois secondes qu’il l’a balancé violement. Elle s’imagine aussi Kanae, compatissante, qui lui tapote la tête : l’extase !

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Kyoko est maintenant à Shibuya, toujours en plein délire d’amitié merveilleuse avec Kanae, souriant bêtement dans le vide, se disant que ça en vaudrait la peine finalement. Et c’est d’un pas déterminé qu’elle s’avance vers la statue du chien, Hachiko. Elle a 30 minutes de retard, Cain Heel doit bouillir de rage, mais peu importe, dans trois secondes, ce sera l’extase !
Malheureusement, une fois face à la statue du chien, elle est seule. Elle tourne la tête dans tous les sens, se demandant si, lassé d’attendre, l’homme serait parti. Elle ne sait pas si elle doit en être soulagée, ou déçue. Elle commence à marcher un peu, tout en le cherchant et en se disant qu’il est peut-être allé directement chez le président. Elle entend alors des murmures et réalisent que les regards des patients sont tournés dans une direction particulière. Les gens ont l’air très inquiet. Et Kyoko devient toute blanche et avale de travers.
Quelqu’un fait peur aux gens. Quelqu’un qui écrase violement un tas de cigarettes à moitié consommé du pied et sert les dents sur une autre cigarette, allumée. Quelqu’un habillé d’un long manteau noir, les mains dans les poches, les cheveux noirs cachant son visage, assis un banc. Quelqu’un qui donne l’impression d’avoir déjà tué une ou deux personnes. Un éclair de panique traverse Kyoko. Est-ce que… c’est… lui, Cain Heel ? Non… non ! Ce n’est pas lui, elle devrait continuer à chercher, il est sûrement quelque part, par là.

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Elle s’éloigne ou plutôt fuit l’homme sombre, les larmes aux yeux, un faux sourire sur le visage, désespérée car les paroles du président lui reviennent à l’esprit. Elle finit à prostrée à genou, pleurnichant. Ce type correspond parfaitement à la description. Au désespoir ! Elle aura à peine eu le temps de voir Hachiko avant de pousser les portes du Paradis. Adieu monde cruel… Kyoko se redresse en si disant qu’elle est en retard, et bien que ce ne soit pas de sa faute, les erreurs de son patron sont ses erreurs, elle doit assumer. Elle va s’excuser, en proposant sa vie en échange. Elle est debout, déterminée à affronter la mort. Elle marche vers l’étranger en se disant que si elle est sincère, si elle le regarde droit dans les yeux, il ne peut pas être à ce point incapable de compréhension ? Bon, ok, on peut voir ses muscles faire saillis sous ses vêtements… mais il y a beaucoup de monde autour d’eux…
Kyoko s’arrête de marcher. Au milieu de la foule, elle fixe l’homme, étonnée. Ses yeux glissent de ses bras à son buste, ses jambes, ses pieds, remontent à ses oreilles, elle le déchiffre plus qu’elle ne le regarde. Cet homme si sombre…
Sa bouche s’entrouvre. Sous les yeux ahuris des passants, elle marche, comme hypnotisée, vers le dangereux personnage. Elle s’arrête à ses côtés, assez proche pour pouvoir distinguer tous les traits de son visage. Et croisant son regard assassin. Tout le visage de Kyoko reflète la stupéfaction. Ren … ?

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