résumés

Volume Chapitre 150

Le blondinet est hors de lui. Il menace d’appeler Kanae « la pédophile ». Tout aussi énerve, elle rétorque qu’elle préfère « la pédophile » au « ma petite Kanae » qu’il utilise tout le temps, comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde. Elle tourne les talons et demande à Hio de la suivre. Un peu plus loin, Hio, qui marche derrière Kanae, l’air un peu mal à l’aise, lui signale que les gens risquent réellement de l’appeler « la pédophile », à cause de ce type, mais aussi parce qu’elle lui a offert des chocolats.

Flash-back.
Sous le regard effaré du blondinet, et à la grande surprise d’Hio et de sa manager, Kanae se met à genou, l’air très sérieux, et tend une boîte ronde joliment décorée avec fleurs et ruban et contenant des chocolats en forme de cœurs. L’air anormalement joyeuse, elle annonce fort et fièrement qu’elle n’avait jamais donné de chocolats de Saint-Valentin à qui que ce soit, elle n’avait même jamais fait de chocolats. Et c’est certainement la première et la dernière fois qu’elle le fera. Elle insiste très lourdement sur le côté unique et exceptionnel de la chose. Elle ajoute, avec des petits cœurs, qu’elle aimerait vraiment qu’il accepte ses chocolats. C’est trop exagéré pour que Hio s’y laisse prendre, Kanae faisant plus peur qu’autre chose. Le blondinet lui n’y voit que du feu. Hio sait que Kanae ne fait que l’utiliser pour enfoncer le blondinet et accepter les chocolats dans ces circonstances… et bien, ça lui brise le cœur à lui aussi.
Fin du flash-back.

Le blondinet tombe en arrière sous l’assaut de colère de Kanae. Elle lui hurle qu’il ne devrait pas sous-estimer les talents d’acteurs d’Hio. Tout le monde sait que les acteurs sans talents, même avec un patronyme célèbre, ne font pas long feu. Le public ne soutient pas les acteurs de bas étage. Alors même si le monde entier lui pardonne d’avoir pris de haut Hio alors que lui-même est un acteur plus que médiocre, elle, elle ne le lui pardonnera jamais ! Hio est l’un des rares acteurs qu’elle respecte !
Fin du flash-back.

Kanae dit à Hio qu’elle pense réellement ce qu’elle a dit. Elle a même pensé « il est meilleur que moi ». Kanae baisse les yeux vers le sol en faisant cet aveu, alors que Hio lève la tête vers elle, surpris. Puis elle s’arrête de marcher, tourne sa tête vers lui et le regard doux, sincère, elle lui avoue qu’elle avait toujours pensé que personne ne pouvait la battre quand il s’agissait de pleurer. Mais quand elle l’a vu jouer Makoto, dans cette scène où posé comme un pantin contre le rebord du lit, choqué parce qu’il a vu ses parents mourir sous ses yeux, lui qui paraissait vider de toutes émotion, quand elle a vu ses larmes couler, en silence, pour la première fois, elle s’est laissée envahir par la tristesse qu’elle voyait sous ses yeux. C’est là qu’elle a pris conscience que les scènes où elle pleure, ces scènes dont elle était si fière, étaient d’une banalité affligeante. Tout le monde pouvait effectivement voir qu’elle pleurait, mais aucune émotion ne ressortait. Il n’y avait que les apparences de la tristesse.
Le compliment est trop fort pour Hio qui devient rouge écarlate. Il baisse la tête, bafouille et recommence à marcher d’un pas qu’il voudrait ferme.

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Il écarte le compliment en disant qu’il ne pensait pas à ce que les gens pouvaient ressentir pendant qu’il jouait. En pensée, il se rappelle que s’il a si bien joué cette scène, c’est parce qu’il repensait à la mort de sa grand-mère. Il se trouve que ces sentiments correspondaient à ceux qu’il devait exprimer dans cette scène, c’est tout. Kanae rit et en remet une couche en lui disant que c’est encore plus impressionnant quand la personne le fait sans en avoir conscience. Elle ajoute que si ce n’était pas grâce à Hio qu’elle avait pris conscience de sa faiblesse, elle n’aurait sûrement pas été capable de l’accepter aussi facilement. Elle s’arrête à nouveau, puis avance de quelques pas pour se placer juste devant Hio, qui rougit encore. Elle s’agenouille pour être à sa hauteur et le visage sincère le remercie de lui avoir offert une chance de s’améliorer. A partir de maintenant, elle va travailler dur pour que son talent d’actrice satisfasse autant les autres qu’elle. D’abord surpris, Hio lui lance un regard confiant. Il répond que lui aussi va travailler dur, pour qu’on ne lui dise plus jamais qu’il doit sa carrière à sa famille. Kanae lui tend la main : « Faisons de notre mieux ! ». Hio acquiesce. Ils se serrent la main, signe de leur détermination.

Dans les studios de Dark Moon, Yashiro ne lâche pas l’affaire. Le regard plein de soupçon, l’air de faire des reproches, il dit à Ren qu’il trouve cela très étrange qu’après le déjeuner, Kyoko et lui se soient isolés dans sa loge et que comme par hasard, maintenant, elle agit bizarrement. N’importe qui en conclurait que Ren lui a fait quelque chose. Et il imagine très bien ce que ce quelque chose est. Le point serré, l’air en colère, il traite Ren d’irresponsable et d’être sans aucune morale. Ce dernier l’écoute sans un mot, se disant simplement que l’imagination de Yashiro dépasse sans aucun doute la réalité des faits. Néanmoins… Souriant, il admet à son manager que bien qu’il n’ait pas fait un geste justifiant une telle colère, c’est effectivement probablement de sa faute si Kyoko réagit ainsi. Donc il va aller lui parler. Ren s’éloigne.
Yashiro est surpris par sa réaction… qu’est ce qu’il a pu bien faire « qui ne justifie pas une telle colère »… ça veut dire… il a vraiment fait quelque chose d’immoral !!!!
Alors qu’il se rend vers Kyoko, Ren se dit qu’il va devoir changer ses plans. Pourtant, tout ce qu’il voulait, c’était faire la même chose que Sho, pour que Kyoko sorte ce baiser de ses pensées. Il voyait bien qu’elle ne pouvait s’empêcher d’y penser, encore et encore. Il pensait juste effacer ce mauvais souvenir. Parce que tant qu’elle serait obséder par ce type, elle ne penserait jamais à lui… à être avec lui… Il n’avait jamais pensé qu’il obtiendrait un tel résultat. Or il ne veut pas qu’elle garde une telle image de lui. Et surtout, la laisser dans un tel état de confusion, juste pour flatter son égo, c’est injuste.
Il arrive devant Kyoko, laquelle effectue un tourbillon infernal d’où s’échapper des images du baiser de Ren. Ce dernier se dit qu’elle a une réaction vraiment excessive, tout ça pour un simple baiser sur la joue. Qu’est-ce qu’elle aurait fait s’il avait suivi son plan original… heureusement qu’il s’est retenu.

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Kyoko a enfin fini de tourner, ses yeux sont un vrai tourbillon, ses jambes flageolantes et sa coiffure ressemble à la touffe d’un caniche. Elle se répète à elle-même que ça ne va pas et qu’elle doit se concentrer sur son rôle. Concentrer… contact… baiser… l’image du baiser de Ren surgit dans sa tête. Et c’est reparti pour un tour. Ren la regarde en silence. Son but était de sortir Fuwa de sa tête, mais à ce rythme, elle va être incapable de jouer son rôle correctement.
Kyoko a fini de tourbillonner, elle est à genou, en larme parce qu’elle n’arrive pas à devenir Mio. Ren culpabilise. Il l’interpelle. En entendant sa voix, Kyoko sursaute, rougit et tremble. Ren est surpris, puis sourit un peu, heureux de sa réaction. Mais il secoue la tête et se reprend. Il s’approche, l’air de rien, lui demandant si elle pense encore à ce qui s’est passé tout à l’heure. Kyoko sursaute. Ren fait comme s’il se parlait à lui-même, mais à voix haute : « Vraiment ? Comment peut-elle se prendre la tête pour quelque chose d’aussi trivial. Ce n’était qu’un remerciement. Si elle a une réaction aussi excessive juste pour un baiser sur la joue, alors le sentiment de gratitude qui accompagnait ce geste n’a pas pu l’atteindre. Franchement… je n’arrive pas à croire qu’elle ait une réaction si extrême qu’elle soit incapable de faire son travail correctement. »
Kyoko, yeux grands ouverts, l’écoute parler et finit par lui signaler qu’elle peut l’entendre. Ren joue les innocents. « Vraiment ? Désolé, désolé, je n’essayais pas de te faire la leçon. Non, c’est juste que franchement, tu perdes ton temps à te prendre la tête pour quelque chose d’aussi banale et c’est tout le staff de Dark Moon qui en pâtit. Pourquoi tu ne te dépêches pas de passer à autre chose ? Tu es une professionnelle, non ? » Chaque phrase est une pique qui transperce férocement Kyoko, qui était déjà à terre. Elle finit par lui lancer un regard sombre et plein de reproche : « Vous n’essayez pas de me faire la leçon, hein ? … Vous me faîtes la leçon !!! » Ren joue à nouveau les innocents alors Kyoko enchaîne, lui reprochant d’agir comme si tout était de sa faute à elle, alors que s’il n’avait pas fait ça, elle ne serait… ne serait… Elle n’arrive pas à le dire. Ren balaie toute sa tirade d’un « ouais, ouais ». Alors même s’il n’a pas voulu que les choses en arrivent là, c’est quand même de sa faute ? Ok, d’accord. Il s’agenouille face à Kyoko et s’excuse dans toutes les langues possibles. Problème, il n’a pas du tout l’air désolé, au contraire, et ça agace fortement Kyoko. Elle le regarde l’air comiquement soupçonneux et dit qu’elle vient d’apercevoir une facette de la vraie personnalité de Ren.< /p>

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Et déclare de but en blanc que c’est un Don Juan. Après un court silence, Ren lui demande pourquoi elle pense ça. Elle répond qu’il doit sûrement passer ses journées à embrasser les filles pour que ce baiser lui semble si trivial. Ren admet qu’il le fait de temps en temps. Mais précise que c’est quand il travaille avec des mannequins étrangers. Kyoko le regarde, étonnée. Il lui explique qu’un baiser sur la joue n’a rien de tabou pour eux, ils le font sans réfléchir. Avec le temps, c’est même devenu un geste quotidien. Alors effectivement, peut-être qu’il est un misérable Don Juan. Il a l’air si (faussement) navré que Kyoko recule et dit qu’elle retire ce qu’elle a dit, il n’est pas un Don Juan. Mais qu’à partir de maintenant, il devra faire plus attention. Les japonais n’utilisent pas ce genre de geste pour montrer leur joie et leur gratitude ! Il devrait faire attention à qui il a en face de lui ! Ren répond qu’il le sait bien. Il ne le ferait pas avec n’importe quelle partenaire japonaise. La subtilité de la réponse de Ren a-t-elle atteint Kyoko ? En tout cas, quelque chose l’a faite réagir… Malheureusement pour Ren, pas dans le bon sens. Elle interprète sa réponse comme étant une déclaration qu’il embrasserait n’importe quelle étrangère. Donc c’est vraiment un Don… Ren la coupe en disant qu’il a précisé «partenaire ». Kyoko rétorque que c’est un bon menteur. Il répond qu’il ne briserait jamais le cœur d’une femme avec un mensonge. Et ils continuent de bel à se disputer pour savoir si oui ou non, Ren est un Don Juan.

A la grande surprise de Yashiro, Kyoko est redevenue elle-même. Ren avait bien dit que ce n’était pas grand-chose. Yashiro est obligé de l’admettre. Ren ajoute qu’il y a eu un petit malentendu, mais que c’est réglé maintenant. Yashiro accepte de ne pas demander ce qu’était ce « petit malentendu ». Ren rit et l’en remercie. Il regarde Kyoko s’incliner devant Momose et Ogata, en signe d’excuse. Il ne voulait pas la blesser, il a donc du effacer le message qu’il voulait transmettre à travers son baiser. Effacer ses sentiments. Malgré tout, il espère que ce baiser laissera une trace dans un recoin du cœur de Kyoko. Il la regarde sourire et se dit que ce souhait fait certainement de lui un Don Juan.
Kyoko regarde un bouquet de fleur et sourit avec du rouge aux joues.

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