résumés

Volume Chapitre 147

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Stupide ?! Momose, Ohara et Yashiro sont bouche-bée : comment Ren peut il être aussi cassant ?? Comment peut-il se moquer ouvertement de quelqu’un qui vient de se faire voler son premier baiser ?? Yashiro prend la défense de Kyoko : elle est en état de choc, c’est pour ça qu’elle pleure !!
Tout sourire, Ren réitère ses propos : justement, c’est bien pour ça que c’est stupide. C’est stupide de pleurer pour quelque chose d’aussi trivial. La mâchoire de Yashiro est pendante : Ren vient d’enfoncer le clou en répétant trois fois le mot « stupide » ! Catastrophe !
Mais à la surprise générale, Kyoko ne le prend pas mal du tout. Elle est au contraire attentive et étonnée : c’est stupide ? Ren la fixe avec assurance : oui. D’ailleurs, peut elle vraiment parler de baiser ? Un baiser, c’est seulement quand deux personnes qui s’aiment touchent leurs lèvres. Si on s’en tient à la définition de Kyoko du premier baiser, alors celui de Ren date de l’école primaire et ça s’est fait avec un parfait inconnu : il courrait dans la rue parce qu’il était en retard et au moment de tourner à droite, il est rentré dans un homme qu’il n’avait pas vu. Leurs lèvres se sont touchés et voilà, le premier baiser de Ren. Il raconte ça tranquillement, l’air détaché, alors que l’assistance a tellement de mal à s’imaginer une scène aussi peu romantique pour un shojo qu’elle a été censurée. Pour en remettre une couche, Ren précise que s’il ne se souvient pas du tout de la tête de cet homme, il se souvient encore de ce qu’il avait mangé au petit-déjeuner. Yashiro est si choqué qu’il hurle un « noooooooooonnn » en pensée, les larmes aux yeux, alors que les filles regardent Ren, mal à l’aise.

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Une cascade de larmes s’échappe même des yeux de Kyoko, qui compatie ouvertement avec Ren, lui disant qu’il peut pleurer, ça le soulagera. Un premier baiser aussi tragique, pour un garçon si jeune, c’est affreux ! Mais Ren lui répond, tranquillement, qu’il n’a aucune raison de pleurer : cet accident ne peut être considérer comme son premier baiser. Il a pris du recul avec cet évènement, il le considère avec détachement, comme tout bon acteur le ferait. « C’est mon boulot », même si on déteste son partenaire, même s’il est du même sexe, on doit le faire, avec sérieux. Autrement, on ne peut pas se considérer comme étant un professionnel.
Ce point de vue sur le baiser fait son chemin dans l’esprit de Kyoko. Elle trouve la manière de penser de Ren parfaitement logique. Si elle veut devenir une actrice renommée, alors forcément, un jour, elle aura à tourner des scènes où elle devra embrasser des gens pour qui elle n’a aucun sentiment. Que ce soit un baiser, ou plusieurs, peu importe, il faudra qu’elle voit ça comme un travail, rien d’important.
Ren la tire de ses pensées en précisant que dans ce genre de situation, l’importance du baiser n’est pas liée au partenaire. Que le baiser compte ou pas, c’est à Kyoko et à Kyoko seule d’en décider. Si elle veut voir ce baiser comme son premier baiser, alors c’est son premier baiser. C’est « la règle du cœur » : un sentiment n’est vrai que si on croit qu’il l’est. C’est comme ça que font les pros. Ohara et Momose hochent la tête, confirmant les dires de Ren. Il conclut sa tirade en disant à Kyoko qu’elle doit commencer à mettre cette règle en pratique. Kyoko sourit, requinquée et répond par un « oui » plein de volonté.
Yashiro se dit que vu comme ça, on croirait vraiment entendre le discours d’un vétéran à un débutant….
Ren, tout sourire, déclare que ce qui vient de se passer ce n’est rien de plus qu’un insecte essayant de lui arracher de la nourriture de sa bouche. Kyoko sert les poings, enthousiaste, et partage son point de vu.
… mais pour Yashiro, en vérité, Ren voulait juste effacer ce mauvais souvenir de la mémoire de Kyoko.
Ren a une dernière chose à ajouter : « la règle du cœur » marche autant de fois que l'on veut dans un cadre professionnel, mais dans la vie privée, elle ne marche qu’une fois par personne. Kyoko, naïve, s’étonne de ce détail mais l’accepte sans seconde pensée. Ren se rapproche d’elle, se penche sur son visage et s’arrête à quelques centimètre pour lui dire d’une voix très menaçante qu’elle n’a donc pas intérêt à ce que cet incident se répète une deuxième fois. Puis il se redresse et recule en affichant à nouveau le visage souriant et détendu qu’il avait quelques secondes plus tôt.

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Yashiro a tout entendu et yeux et bouche grands ouverts, comprend bien le sous-entendu, qui échappe complètement à Kyoko : Ren vient de lui dire que si elle laisse à nouveau Sho l’embrasser, il ne le lui pardonnera jamais !
Kyoko, pour sa part, se redresse et tendue, la main au front en signe de salut militaire, confirme qu’elle a bien reçu son ordre et qu’elle l’appliquera au péril de sa vie !
Yashiro regarde Ren : cette fois-ci, il l’a vraiment fait, il a laissé entrevoir le vrai Ren. Avoir vu Ren si sincère et si dure, avoir senti sa colère sous les mots, tout ça en une seule phrase… ça met le manager plutôt mal à l’aise. Cependant, il voit Ren discuter en souriant sincèrement avec Kyoko, serein. Tout va bien… enfin… à condition que Kyoko ne lâche pas une nouvelle bombe sur le cœur de Ren.

Et justement, une bombe attend tranquillement son heure, dans un sac posé dans la loge de Kyoko.

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