Retour un peu avant le baiser. D’une voix qui ne présage rien de bon, Sho avait demandé à Kyoko ce qu’elle avait donné à Ren à la place des chocolats. Kyoko avait éludé en disant que ce n’était pas son problème, mais le rouge à ses joues et ses oreilles avaient trahi son embarras et fortement agacé Sho.
Sa main se crispe, puis il attrape quelque chose dans la poche de son manteau et bat en retraite : « ok, ce n’est pas grave ». Kyoko ouvre les yeux, l’air soupçonneux. Sho sort un chocolat, enlève le papier et le fourre dans la bouche de Kyoko en lui demandant ce qu’elle en pense. Kyoko est d’abord interdite : qu’est ce que c’est ? Un bonbon ? C’est empoisonné ??? Mais finit par se laisser gagner par le délicieux goût sucré qui envahit sa bouche : du chocolat, l’extase ! Sho lui demande si ça lui plaît mais Kyoko est tellement occupée à savourer ce met qu’elle répond vaguement quelque chose d’incompréhensible, la bouche pleine.
Ogata interpelle les acteurs qui se tournent vers lui.
Sho demande à goûter lui aussi ce chocolat, puisqu’il est si bon. Kyoko sursaute : qu’est ce qu’il vient de dire ? Je lui ai servi de goûteur ????
Ren se retourne pour appeler Kyoko.
Et tout le monde la regarde, choqué.
Sho embrasse Kyoko, laquelle prise par surprise est incapable de réagir. Mais ça ne dure pas : elle agrippe la tête de Sho et essaye de le repousser avec force. Lui s’accroche fermement à ses hanches, l’empêchant de reculer. Le baiser se transforme en véritable champs de bataille, une lutte acharnée entre celle qui voudrait se dégager et celui qui la tient de force. On peut voir ce qui se passe dans leurs têtes : sous les traits d’un soldat, Kyoko canarde Sho, en lui disant : « mais qu’est ce que tu crois que t’es en train de faire, crétin !!!!! » De l’autre côté, lui aussi en uniforme, Sho répond qu’il fait ça juste par curiosité, pas de quoi en faire un plat !
La lutte dans le réel est aussi acharnée que dans le mental, les deux ex-amis sont dans une position improbable, qui pourrait paraître passionnée s’il ne se dégageait pas une telle tension. Yashiro et les autres se méprennent justement, voyant le baiser durer, encore et encore, ils sont entre rouge, épatés ou, dans le cas de Yashiro, totalement catastrophé.
Ren devient de plus en plus sombre, le regard très dangereux. Il fait un pas dans leur direction, mais Kyoko réussit à prendre le dessus face à Sho et le repousse violement. Elle se penche, le temps de reprendre son souffle, puis se redresser, enragée. Elle redemande à Sho ce qui lui est passé par la tête. Impassible, Sho lui répond qu’il n’avait jamais dit qu’il lui donnait le chocolat, il voulait juste le lui faire goûter. Et montrant triomphalement le dit chocolat dans sa bouche, se félicite de l’avoir récupéré.
Kyoko : Non mais quel radin !!!!! Il est riche comme Crésus et il ne me laisse même pas un carré de chocolat !
Sho déclare qu’il a fait tout ce qu’il avait à faire ici, il s’en va. Mais Kyoko ne compte pas le laisser partir aussi facilement : il doit récupérer son extravagant bouquet d’abord ! Les mains sur les hanches, les crocs sortis, elle lui dit qu’elle n’a aucune raison de l’accepter, puisqu’il n’y a rien entre elle et Reino. Sho, d’abord silencieux, lui dit qu’il vient de lui donner une autre raison d’accepter le bouquet.
Kyoko : ???
Sho : Ce baiser… c’était bien son premier baiser, non ?
Kyoko est sans voix, les yeux écarquillés, choquée.
Sho dit qu’il n’a pas envi qu’elle vienne se plaindre qu’il ait pris son premier baiser, même s’il ne l’a pas fait exprès. Le bouquet est là, une sorte de compensation pour qu’elle se taise.
Kyoko est toujours en état de choc.
Sho la regarde, puis sourit. Il s’éloigne et en passant au niveau de Ren, affiche un petit air triomphant et très satisfait de lui. Il le provoque, Ren s’en rend bien compte. Il le laisse néanmoins partir sans rien dire. Yashiro se tient silencieux, derrière l’acteur. Il l’entend soupirer, ce qui le fait sursauter. Ren secoue la tête, puis tourne son regard vers Kyoko. A sa grande surprise, Kyoko n’a pas bougé d’un poil. Elle est toujours figée, choquée et très abattue.
Shoko attend Sho dans une voiture, devant l’immeuble où se tourne Dark Moon. Elle écrase sa cigarette quand elle le voit ouvrir la portière et s’installer dans le siège. Souriante, elle lui demande comment les choses se sont passées avec Kyoko. Il répond qu’il l’a perturbé. Shoko le félicite, ce qu’il a fait demande beaucoup de courage, après tout, il l’a jeté et là, il est retourné la voir pour lui dire qu’il aime, ce n’est pas simple.
Sho : « Hein ? » Pourquoi il ferait une chose pareille ? C’est débile.
Shoko est perdu : Sho lui a pourtant dit qu’il allait récupérer Kyoko. Il lui a même acheté un bouquet et des chocolats très chers dans ce but.
Sho, la tête appuyée sur sa main, sourit.
Quelque chose résonne chez Shoko. Elle se revoit, avec Asami, face à Sho, tenant l’énorme bouquet. Il leur a annoncé qu’il allait récupérer Kyoko. Elle lui a dit de donner tout ce qu’il avait. Il ne peut pas la laisser à Vie Ghoul.
D’où la méprise de Shoko. Mais pour Sho, tout est clair. Il ne le confie pas à sa manager, mais pour lui, Vie Ghoul n’était qu’une excuse. Tout ce qu’il a fait, la raison pour laquelle il a acheté ce bouquet, ces chocolats, c’est uniquement pour semer la confusion chez Kyoko. Pour être sûr que, peu importe à quel titre, il soit toujours ce qu’il y a de plus important pour elle.
Les pensées de Sho se superposent à ce qui arrive à Kyoko après son départ.
Elle est complètement choquée, ses cheveux sont même devenus tout blancs. Momose et Ohara se penchent vers elle, inquiète.
Je ne te laisserai jamais m’échapper.
Ren a un regard fin, colérique.
Kyoko pleure en bégayant « mon premier baiser… pas romantique du tout ». Elle dit qu’elle av ait toujours espéré qu’un prince, sur son blanc destrier… sans vraiment y croire mais… pas de cette façon là… Ohara compatit, pour une fille, un premier baiser est quelque chose de très important.
A partir de maintenant, tu ne pourras plus m’oublier.
Un petit rire narquois retentit. Ohara et Momose relèvent la tête, surprises. Ne me dites pas que… Ren… il vient vraiment de rire ? Même Yashiro le regarde, surpris. Un rire aussi méprisant…
Ren, d’apparence détendu, les mains dans les poches, dit qu’il ne voit pas en quoi un premier baiser est si important. C’est volontairement moqueur et vexant, ce qui surprend encore plus les personnes présentes. Mais pas Kyoko, trop à l’ouest pour réagir.
Ren continue : « A te voir, on croirait que c’est la fin du monde. Tu ne trouves pas que ta réaction est stupide ? »
Kyoko se reprend et regarde Ren, étonnée.