résumés

Volume Chapitre 127

Kyouko attend Ren au pied de son immeuble avec un grand sourire… crispé. Sorti de sa voiture, Ren réalise que Kyouko tremble de froid, de la tête au pied. Elle l’accueille d’une voix étrange, incapable d’aligner correctement les mots.

Une fois dans son appartement, Ren lui prépare du café pour se réchauffer. En le versant dans la tasse, il hume le parfum et se dit que ça sent bon. Il ne manque plus que le sucre et le lait. Il se reproche d’avoir raté l’occasion de gronder Kyouko pour l’avoir attendu toute seule dans la rue à une heure aussi tardive. En la voyant frissonner à ce point, il a compris qu’elle l’a attendu longtemps dans le froid. Et comme en plus, elle l’a imploré à genou puis à terre de l’aider, il n’a pas pu se mettre au contraire, il l’a immédiatement invité à monter.
Kyouko, portant toujours son manteau, boit le café préparé par Ren. Après une gorgée, elle lui dit qu’elle se sent revivre et le remercie très poliment. Ren lui dit que ce n’est pas nécessaire, ce n’est que du café instantané. Mais Kyouko insiste que malgré tout, c’est très bon. Puis, avec un petit air gênée, elle s’excuse de débarquer si tard à l’improviste. Ren lui répond que ça ne le dérange pas, mais que tout de même, une fille ne devrait pas rester seule dans la rue la nuit. Encore plus une personne du show-biz. Elle devrait faire plus attention.
Kyouko lui explique qu’elle travaille le lendemain matin, or elle voudrait apprendre au plus vite à se tenir comme un mannequin, les trucs à savoir. Ren médite cette phrase quelques instants puis demande à Kyouko si elle voudrait apprendre à marcher comme un mannequin. Kyouko s’exclame « oui ! ». Ren lui dit qu’elle veut donc apprendre la technique d’un mannequin pour défilé. Ou bien son objectif est d’agir comme un mannequin de magazine ? Devant l’incompréhension de Kyouko, il explique que le mot mannequin fait référence à deux métiers différents : un mannequin pour défilé ne fait pas la même chose que les mannequins qu’on voit dans les pages de magazine. Kyouko est surprise, elle pensait que les mannequins de podium étaient les même que ceux des publicités. Ren lui dit que certains mannequins peuvent faire les deux (comme lui), mais ce n’est pas le cas le plus courant.
Cependant, il y a un point plus problématique que de savoir si elle veut apprendre des trucs de mannequin de défilé ou de magazine. Ren lui fait remarquer qu’il est… un homme. Kyouko en a bien conscience et ne voit pas où est le problème.
Ren=> Euh…
Il lui dit que les poses et les attitudes sont différentes entre un mannequin homme et un mannequin femme. Kyouko vient juste d’y penser. Mais résout le problème vite fait : elle s’incline en demandant à apprendre à se tenir comme un mannequin femme, bien sûr. Ren essaye de l’arrêter : ce n’est pas ce qu’il sous-entendait. Le problème, c’est qu’en tant qu’homme, il va avoir du mal à lui enseigner comme une femme agit. Ce serait mieux qu’une femme mannequin le lui enseigne.
Kyouko lui demande s’il a déjà travaillé avec des modèles féminins. Ren répond que oui. Les yeux de Kyouko commencent à briller un peu : dans ce cas, tout ira bien. Ses yeux brillent encore plus : un acteur aussi talentueux que Ren se souvient forcément de ce qu’il a déjà vu, même une seule fois.
Ren, en pensée : « forcément » ? C’est un peu exagéré…
Les yeux de Kyouko sont de plus en plus lumineux : Et il n’y a aucune chance que Ren soit bloquépar ce problème de masculin/féminin.
Ren se dit qu’elle s’emballe.
Les yeux de Kyouko brillent comme le soleil, dans ses pupilles, on peut lire « vous pouvez le faire ! ». Kyouko ajoute qu’il n’y a aucune chance qu’il ne soit pas capable de donner une leçon à une débutante comme elle. Il est Tsuruga Ren après tout !
Ren est encore plus embarrassé : « oh hé, y’a quelqu’un ? »
Mais impossible de résister à un visage débordant de confiance et d’espoir.

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Dans un couloir, Ren scotche une ligne blanche au sol et, à fond dans son rôle de prof, les bras croisés, très sérieux, dit à Kyouko de commencer par se tenir sur la ligne. Très enthousiaste, Kyouko se place bien droite sur le trait blanc. Droite comme un piquet… si bien que Ren lui fait remarquer qu’elle peut se tenir normalement. Mais pour Kyouko, normalement, c’est encore plus droite et les mains jointes sur son bas-ventre. Son attitude fait sourire Ren. Il lui dit que maintenant, elle doit tendre sa jambe en avant, de sorte à avoir son centre de gravité légèrement en avant. Il ajoute qu’ elle doit aussi tendre ses bras et les positionner de façon opposée à ses jambes, puis les plier légèrement. Il faut que sa jambe arrière soit légèrement pliée aussi. Et maintenant, elle doit tenir cette position.
Ren rit franchement : la pose de Kyouko ressemble à celle des petits bonhommes blancs sur fond vert dessinés sur les sorties de secours.

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Il lui dit de sauter maintenant, comme ça elle ressemblera au cerf du panneau triangulaire signalant le passage possible d’animaux sauvage. Kyouko s’écroule et ressemble maintenant au panneau « attention, risque d’éboulement ». Ren est méchant ! Elle qui était si sérieuse ! Il s’excuse, toujours en riant, en lui disant qu’elle avait l’air trop enthousiaste et qu’il a juste voulu l’aider à se détendre. Il le faut, pour qu’elle soit capable d’apprendre.
Pour l’appâter, il ajoute qu’il s’apprêtait à lui enseigner les techniques de bases de la plus belle mannequin au monde. Ca marche ! Kyouko redresse la tête et le regarde, curieuse : « la plus belle mannequin au monde ». Cette fois-ci, Ren laisse tomber son sourire pour afficher un air sérieux : « oui, le plus beau modèle que j’ai rencontré. ». Kyouko l’écoute silencieuse. Une phrase résonne dans sa tête : « quelqu’un dont Ren reconnaît le talent ». Ren s’approche d’elle. Elle est toujours assise par terre, il la regarde de toute sa hauteur. Il lui demande si elle veut savoir comment la meilleure mannequin se tient. Kyouko le fixe, très attentive. Un instant, la surprise se lit dans les yeux de Ren, puis son regard redevient fin et il sourit, satisfait. Il lui tend alors la main pour l’aider à se relever. Kyouko la saisit.

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Alors que Kyouko marche le long de la ligne avec trois cannettes empilées sur sa tête, Ren lui dit qu’elle a de base une bonne posture. Son centre de gravité ne bascule pas quand elle marche. C’est pour ça que même quand elle marche normalement, comme là maintenant, les cannettes ne tombent pas. Kyouko, concentrée, lui dit qu’elle ne comprend pas vraiment comment elle fait. Ren lui apprend que c’est un point très important pour un mannequin, c’est la première chose que les agents repèrent et essayent de corriger, si besoin. Comme Kyouko est déjà capable de le faire, elle devrait être capable de très rapidement savoir marcher comme un mannequin, dès qu’elle aura compris le truc. Kyouko est pleine d’espoir : vraiment ? Ren retire les cannettes de sa tête et confirme.
Maintenant, la leçon la plus importante. Kyouko se remet au point de départ de la ligne, Ren à ses côtés. Il lui dit de simplement le suivre. Ils doivent démarrer ensemble. Il compte « 3, 2, 1 » et tous deux avancent le pied en même temps. Au fond du couloir, il y a une glace et Kyouko peut se regarder avancer dedans.

Yashiro marche dans le couloir de l’immeuble de Ren et note la ligne blanche au sol. Il se dit que ça donne l’air d’être dans une école primaire.
Il entre chez Ren et ce dernier lui apprend qu’ils se sont entraînés pour agir comme un mannequin. L’entrainement s’est terminé il y a deux heures. Yashiro s’étonne : mannequin ? Pour créer Natsu ? Puis il aperçoit les chaussures de Kyouko dans le hall d’entrée et se retourne immédiatement vers Ren, l’air choqué. Celui-ci avoue que Kyouko est restée ici toute la nuit. Mais bon, puisqu’ils vont au travail au même endroit, ça n’est pas grave. C’est même plus pratique. Yashiro est d’accord, mais tout de même, que Ren ait réussi à faire rester Kyouko toute la nuit ici… quel plan machiavélique a-t’il utilisé pour y arriver ?
Un autre problème surgit dans la tête de Yashiro : Ren lui a dit qu’ils avaient fini de s’entraîner il y a deux heures… il demande à Ren s’il a dormi. Il lui répond que oui, mais par contre, il n’est pas sûr que Kyouko l’ait fait. Devant l’exclamation de Yashiro, il explique que Kyouko avait besoin de quelque chose d’essentiel pour créer Natsu et que là, elle lui a dit qu’elle allait finir son personnage et le lui montrer. Yashiro lui demande ce que c’est que ce « quelque chose d’essentiel ». Tous deux marchent vers la chambre d’amis. Ren s’arrête et se tourne vers son manager. Il lui demande s’il veut le voir. Seulement, arrivés dans la chambre, ils découvrent que Kyouko s’est assoupie sur le lit. Ren la regarde avec douceur : elle a travaillé très dur la nuit dernière, pas étonnant. C’est aussi parce qu’il s’est pris dans son rôle de professeur et qu’il lui a dit de faire ci, faire ça, et d’enchaîner à un rythme infernal. Yashiro le regarde, joyeux, et lui dit que Kyouko a sûrement terminé sa Natsu alors. Ren repense au regard que lui a lancé Kyouko, avant qu’il ne l’aide à la relever. Il répond que oui, on dirait bien qu’elle a trouvé son inspiration. Yashiro est déçu : seulement son inspiration ? Alors il va lui falloir encore du temps pour finir sa Natsu. Mais Ren n’est pas d’accord, pour lui, ça ne sera pas long. Une fois que Kyouko trouve son personnage fascinant, elle est lancée. Cette fille est impressionnante quand elle s’y met.

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