Le président regarde l’horloge qui sonne minuit. Kanae aussi. Puis elle se tourne vers la foule au milieu de laquelle Kouki évolue, tenant Maria dans ses bras. On dirait que le problème est résolu. Elle réfléchit, ouvre son sac, en tire un petit papier sur lequel il est écrit « 55 », réfléchit à nouveau. Réfléchit, réfléchit, soupir, réfléchit, sombre, puis se dit qu’elle ferait mieux de rentrer chez elle. Et qu’elle devrait prévenir Kyouko pour éviter qu’elle lui fasse une crise plus tard. Elle va dans sa direction et l’aperçoit en présence de Ren.
Kyouko regarde la rose, surprise. Ren lui dit que son anniversaire est bien le 25 décembre, n’est-ce pas. Kyouko redresse la tête, toujours un peu perdue, elle confirme mais ne comprend pas comment Ren est au courant. Il sourit et lui répond qu’il l’a appris du président. Gros mensonge, mais Kyouko n’y voit que du feu. C’est vrai qu’on peut trouver sa date de naissance dans son dossier. Ren recommence depuis le début. Il lui tend à nouveau la rose en lui souhaitant à nouveau un joyeux anniversaire. La vue de la rose rappelle un souvenir à Kyouko, celui d’une dame en kimono lui offrant un paquet cadeau, et elle l’acceptant, tout sourire. Elle sourit, approche sa main avec hésitation et se saisit de la rose en remerciant Ren. Ren lui sourit en lui disant qu’il est inutile de le remercier, c’est tout naturel. Kyouko a un petit air content/embarassé et finit par sourire grandement, lumineuse. Ren la regarde avec tendresse, en se demandant quelle réaction elle aurait eu s’ils avaient été seuls. Kyouko caresse les pétales de la rose en s’émerveillant de leur largeur. C’est la première fois qu’elle voit une rose aussi grosse. Elle se tourne à nouveau vers Ren pour lui sourire. C’est le « Roi des roses », n’est-ce pas. Un peu surpris, Ren sourit et lui répond que c’est dommage, elle n’en était pas loin : en fait, cette rose s’appelle…
Kanae le coupe en plein milieu, les yeux écarquillés, elle s’incruste pile entre Ren et Kyouko en lui demandant si c’est vraiment son anniversaire aujourd’hui.
Kyouko commence par s’excuser de l’avoir perdu de vu pendant la soirée. Mais ses excuses, Kanae ne les entend pas du tout. Une veine sur le point d’éclater sur son front, les crocs sortis, une voix d’outre tombe, une Kanae terrifiante insiste pour savoir si c’est l’anniversaire de Kyouko. Kyouko a un mouvement de recul et l’image du diable surgit dans sa tête. Terrifiée, elle bafouille. Kanae se passe de sa réponse, un coup d’œil à la rose lui suffit. Elle lui ordonne de ne pas bouger et s’en va d’un pas plus que décidé. Kyouko la voie se diriger vers le vestiaire et en revenir avec un paquet. Qu’elle lui tend violemment sans un mot. Kyouko lui demande ce que c’est. Kanae, énervée, lui dit que c’est évident, c’est un cadeau ! Même réaction qu’avec Ren : pourquoi ? Kanae lui répond que c’est parce qu’aujourd’hui, c’est son anniversaire ! Là encore, Kyouko répond par un « pourquoi ». Kanae ne connaissait pas sa date d’anniversaire, comment ça se fait qu’elle ait un cadeau ? Kanae est prise au piège ! Elle réfléchit à toute vitesse : elle ne peut pas répondre « je l’ai acheté parce que j’ai pensé que ça te plairait », ah ça, non, c’est beaucoup trop embarrassant ! Impossible de lui avouer qu’elle a fait le tour de toutes les boutiques pour pouvoir mettre la main dessus. Elle avait si honte qu’elle aurait voulu mourir ! Quand elle pense que Ren lui a offert une rose. Ca, c’est le cadeau idéal, classe !
Finalement, Kanae s’en tire avec un : je n’ai pas vraiment réfléchi quand je l’ai acheté. Je ne savais la date de ton anniversaire, mais je me suis dit que c’était le genre de truc que tu aimes. Kyouko est toute émue. Le paquet ouvert, elle découvre un sac, des flacons avec des pierreries et une boîte ronde, le tout scintillant, un ensemble cosmétique mignon et rare. Petit silence de Kyouko, gros saignement de nez puis elle se jette dessus en criant que c’est fantastique, que ça resplendit, que c’est incroyable, en se saisissant de tous les objets un à un, en les admirant. Elle finit par se jeter au cou de Kanae en la remerciant et en déclarant qu’elle est très heureuse. Kanae a un petit sourire satisfait : elle a gagné ! Elle a battu Ren et son cadeau, Kyouko préfère le sien !
Yashiro, en retrait derrière Ren, arrive à la même conclusion et ne peut s’empêcher de sourire. Avant même qu’il dise quoi que ce soit, Ren lui dit qu’il a raison. Yashiro s’insurge. Ren lui répond qu’il s’apprêtait à lui dire des paroles blessantes du genre « Tu as perdu », n’est-ce pas ? Yashiro, rigolant, lui dit de ne pas énerver. Puis il se lance dans une des ses analyses dont il a le secret, de tout ce qui vient de se passer : de toute évidence, Ren tenait à être le premier à souhaiter un joyeux anniversaire à Kyouko. Quand Yashiro a vu la rose, avant d’arriver, il a cru qu’elle était pour Maria. Mais, quand Ren a demandé à un domestique de lui apporter la rose à minuit pile, Yashiro n’a plus su quoi penser. Maintenant, il comprend. Mais quand même, d’avoir pris tant de précaution pour être certain d’être le premier à donner son cadeau, et perdre face à quelqu’un qui ne savait même pas que c’était l’anniversaire de Kyouko, c’est… surprenant. Yashiro pouffe de rire. Ren lui fait alors la morale : une personne qui offre un cadeau n’a pas à le comparer à ceux des autres. Tout ce qui compte, c’est que la personne qui le reçoit soit heureuse. Yashiro lui lance un regard déçu : ce garçon est trop mature, ce n’est pas drôle.
Ren continue par un « et puis… » et s’arrête. Il revoit la petite Kyouko, au bord de la rivière, qui lui dit, contente, que comme la famille qui prend soin d’elle est très occupée, ils fêtent Noël et son anniversaire en même temps, le 24 décembre. Kuon lui répond que c’est triste. Kyouko est surprise et lui demande pourquoi. Il lui répond que c’est triste que son anniversaire soit confondu avec Noel. Elle le rassure, toute souriante : elle préfère que les choses soient comme ça, qu’elle soit entouré de tant de gens et dans une ambiance si festive, plutôt que toute seule chez elle.
Ren conclut sa phrase : et puis, peu importe si c’est une seule personne ou des dizaines de personnes qui vous souhaitent un joyeux anniversaire, on est heureux.
Ils regardent les patrons du Daruyama offrirent un paquet cadeau à Kyouko, qui les prend alors dans ses bras en pleurant.
Yashiro ne peut alors qu’approuver ce que Ren vient de dire.
Kyouko repense à ce qui vient de se passer. A Ren et la rose, à combien elle a été surprise, puis embarrassée et cette envie de rire.
Quelqu’un lui tapote l’épaule du bout du doigt. Kyouko se retourne et se retrouve face à face avec le président/Papa longue jambe. Ce dernier lui demande si elle est prête pour l’événement suivant. Kyouko a les yeux et la bouche grande ouverte : un gâteau immense en forme de château, amené par 7 cuistots criant un « joyeux anniversaire Kyouko », vient dans sa direction. Elle devient toute rouge. On lui remet aussi des fleurs et le staff de Dark Moon vient la féliciter. Puis un chœur se met à chanter « joyeux anniversaire Kyouko ». Elle est à la fois embarrassée, toute rouge et toute joyeuse. Tout le monde l’applaudit et elle répond par un grand sourire.
La réflexion de Kyouko se poursuit sur toutes ses pages : jusqu’à présent, ce « joyeux anniversaire », elle ne l’avait entendu que le 24 décembre, elle avait toujours célébrer Noël et son anniversaire en même temps, elle adorait ça, c’était deux fois plus de joie. Mais aujourd’hui, alors qu’elle a toujours prétendu qu’il n’y avait plus aucun sentiment de joie dans son cœur, du fin fond de ce dernier, elle peut sentir une chaleur monter. C’est un jour merveilleux, baigné de chaleur, un jour inoubliable.
