résumés

Volume Chapitre 111

Ren a les yeux fixés sur son père, la bouche entre ouverte. Le président observe la scène sans rien dire.
3 mois à vivre… C’est… c’est plutôt raisonnable comme durée.
Ren est soulagé, il a failli marcher.
Kuu hoche la tête. Il a eu la même réaction quand elle le lui a dit.
La mère de Ren a apparemment l’habitude de dire « il ne me reste plus que X à vivre », sauf qu’en général, X se compte en jour, en minute. Pour une fois, X a une valeur plus crédible. Kuu dit que c’est sûrement parce que ses sentiments ont été mis à rude épreuve que ses blagues n’ont plus l’air marrant. Il faut la comprendre, alors qu’elle était partie pour un travail, son fils en a profité pour s’enfuir sans un mot.
Ren regarde Kuu avec une expression peinée.
Kuu lui dit de ne pas le regarder ainsi. Il ne lui fait pas de reproche… non, s’il devait en vouloir à quelqu’un, ça serait à ce type qui a kidnappé Ren alors qu’il lui avait expressément demandé d’attendre le retour de Julie avant de s’en aller avec leur enfant. Reproche à peine voilé au président Takarada qui décide de se justifier en agrippant Kuu par le col et en lui rappelant que s’il l’a fait, c’est parce que Ren allait de plus en plus mal, qu’il était sur le point de se briser et que lui et Julie étaient incapables de prendre une décision. D’ailleurs, c’est Kuu lui-même qui est venu lui demander de l’aide.
Un peu réticent, Kuu l’admet. Mais Takarada a sa part de responsabilité là dedans, s’il avait fait comme Kuu lui avait demandé, alors Julie ne serait pas en train de se morfondre en permanence, de pleurer, de le supplier de la laisser voir son fils, d’aller au Japon. Elle lui dit même sans cesse qu’elle le déteste ! Kuu partage ses problèmes conjugaux avec le président avec un air comique d’enfant venu se plaindre de ses malheurs.
Ren observe la scène en silence. Son air peiné disparaît pour laisser place à un doux sourire.

Kuu se goinfre encore, tout joyeux, alors que le président résume la situation : Julie voudrait voir son fils, voir d’elle même qu’il va bien. Une lettre ou une photo ne suffiront pas pour ça. Elle veut le voir bouger, parler. Et bien sûr, c’est Kuon qu’elle veut voir, pas Tsuruga Ren.
Ren ne répond pas.
Kuu lui dit qu’il sait bien que, dans l’état actuel des choses, redevenir Kuon peut avoir l’air d’une défaite pour lui. Il comprend et accepterait sans problème qu’il refuse de le faire.

Flash-back : Un Ren plus jeune, ado, déclare au président qu’il restera Tsuruga Ren jusqu’à ce qu’il devienne un acteur célèbre et qu’il soit capable de rentrer chez lui par ses propres moyens. D’ici là, il ne sera plus Kuon, même pour ses parents !
C’était il y a 5 ans.
Fin du flash-back.

La voix du président le tire des ses pensées. Il lui demande ce qu’il compte faire. S’il veut y aller, Takarada peut régler tous les détails pour lui.
Ren regarde son père.
Puis donne sa réponse : il ne se sent pas à l’aise…
Le regard de Kuu devient triste.
… à l’idée de perturber les vacances de Miss Jelly Woods pour quelques minutes de conversation.
Kuu et Takarada sont surpris : Ren a un regard doux et heureux.
Le président sourit et lui répond qu’il ne devrait pas s’en faire pour ce genre de chose, il parie qu’à leur qu’il est, Miss Jelly doit s’être lassée des Hawaïens et qu’elle serait sûrement ravie de revenir, si on le lui demandait.
Kuu regarde tour à tour Ren et le président : il ne comprend pas du tout ce qui se passe. C’est qui cette Jelly ??
Il est totalement passé à côté du sous-entendu de Ren, du coup, c’est le président qui lui explique : Ren vient de lui dire qu’il est d’accord pour redevenir Kuon pour quelques minutes. Jelly est la maquilleuse attitrée de Ren.
Kuu est si heureux qu’il n’écoute même plus le président, il se lève et pleurant de joie, prend la pose triomphante de la statue de la liberté. Puis se retourne d’un coup pour remercier Ren. Cette réaction le surprend, alors Kuu explique que cette fois-ci, Julie a fait tout un caprice pour venir avec lui au Japon et qu’il n’a réussi à la persuader de rester derrière qu’en lui promettant de lui ramener une lettre-vidéo. Si Ren avait refusé, cette fois, c’est sûr, Julie ne lui aurait plus jamais adressé la parole.
Alors qu’il voit son père si soulagé, Ren ne peut s’empêcher de penser que son « j’accepterai sans problème que tu refuses » n’était qu’un coup de bluff.
Kuu, soupirant toujours de soulagement, ajoute que sachant à quel point Ren était buté, il s’était préparé mentalement à son refus.
Ren le regarde en souriant. Il lui dit que quand le président l’a emmené au Japon, il n’a pas eu le temps de réfléchir à ses parents, à ce qu’ils ressentiraient. Mais maintenant… si un simple message de sa part peut rassurer sa mère, il le ferra avec plaisir. Kuu, sous le regard satisfait du président, laisse échapper un Kuon accompagné d’un regard fin, heureux, aimant.

chap111a

Le président reprend les rennes de la conversation. Il déclare que c’est tout pour aujourd’hui. Demain, Ren devra se rendre immédiatement ici en sortant du travail. On le transformera en Kuon et on tournera la vidéo. Ren accepte. Kuu, très excité, dit qu’il aimerait lui aussi… le président le coupe et déclare qu’il ne viendra pas. Kuu trouve ça très injuste, alors Takarada lui explique que même si Jelly sait que Ren n’est pas japonais, on ne peut pas prendre le risque qu’elle fasse le lien avec Kuu en le voyant sur les lieux. Il rappelle à Kuu sa promesse de ne jamais faire quoique ce soit qui puisse mettre en danger le secret de son fils. En plus, ce serait injuste qu’alors que Julie doive se contenter d’une vidéo, lui ait le droit de voir le vrai Kuon en chair et en os. Kuu admet que ce serait effectivement injuste. Il accepte de découvrir le vrai Kuon en même temps que sa femme. Il se tourne vers Ren et déclare qu’il attendra que Kuon soit capable de revenir chez eux par ses propres moyens. Mais bon, puisque c’est ainsi, il aimerait bien que Kuon glisse un petit quelque chose pour lui aussi dans la vidéo, en même temps que le message pour sa mère. Ren lui sourit et accepte.

Le jour se lève et on découvre en même temps que Momose une Kyouko plus sombre que jamais, murmurante et désespérée. Momose s’en inquiète et lui demande pourquoi elle fait une telle tête.
Kyouko lui répond que c’est parce qu’elle pense à ce qui va lui arriver aujourd’hui.

chap111b

Aujourd’hui ? C’est quelque chose qui a un rapport avec le travail ?
Euh… oui... ou plutôt… non… c’est un peu comme du travail… mais c’est personnel. La réponse de Kyouko est plutôt confuse. Entourée de ténèbres déprimantes, elle déclare, désespérée et sans énergie qu’aujourd’hui est sûrement son dernier…
L’annonce de l’arrivée de Ren coupe Kyouko dans sa réponse, et dans sa torpeur. Elle est se redresse d’un coup. Le staff salue Ren qui marche dans sa direction, en compagnie de Yashiro. Kyouko aussi le salue, avec un air de condamnée à mort qui surprend les deux hommes, d’autant plus que Kyouko leur a parlé de façon très solennel. Kyouko est à genou devant eux, tête baissée. Elle parle encore plus poliment à Ren et déclare que pour son attitude totalement irrespectueuse, intolérable même, à son égard la veille, elle…
Ren la regarde de haut : de quelle attitude irrespectueuse parle-t-elle ? Il s’agenouille devant elle, et devant son air perplexe, réitère sa question : qu’a-t’elle fait d’irrespectueux ?
Kyouko est perdue : et bien, hier… quand ils se sont rencontrés aux studios… elle a été impolie, elle l’a appelé par son prénom…
Appelé par son prénom ? Ren a un regard dangereux : comment a-t-elle fait ? Pourrait-elle l’appeler à nouveau par son prénom ?
Kyouko le fixe un instant, puis en pleurant, sort son testament : elle s’y était préparée. Elle est prête à accepter sa punition, mais s’il pouvait juste attendre qu’ils aient fini d’enregistrer Dark Moon, c’est là sa seule requête.
Ce n’est pas du tout la réaction que Ren espérait. En tout cas, pas celle que Yashiro soupçonne que Ren espérait : une Kyouko, rougissante, embarrassée, qui prononcerait, hésitante « Ren ». Pour Yashiro, c’est clair, Ren l’a taquiné, mais Kyouko ne l’a pas du tout pris comme ça.
Ren essaye de calmer le jeu, en disant qu’il ne comprend pas comment elle en est venue à une telle conclusion (qu’il veut sa mort).

Plus tard, autour d’une table, Kyouko a expliqué à Ren et Yashiro ce qui s’est passé là veille, pourquoi elle a agi ainsi. Elle était en plein dans son personnage et ne pouvait s’arrêter pour le leur expliquer. Elle en est vraiment désolée.
Yashiro la rassure, ce n’est pas grave du tout. Ca a été une sacrée surprise par contre.
Ren est resté silencieux tout ce temps là, songeur. Il finit par demander à Kyouko si, en jouant le fils de Kuu, elle a réussi à résoudre son problème.
Kyouko est embarrassée et ne trouve rien à dire. Elle finit par lâcher un « euh… d’une certaine manière… un peu », pas très convainquant.
Ren lui demande alors, sans la regarder, pourquoi elle lui a caché ça. Est-ce que leur relation est si mauvaise qu’elle ne peut lui confier ses difficultés pour jouer ?
Le reproche touche fortement Kyouko, qui secoue vigoureusement la tête en signe de négation. Pas du tout !
Il lui demande ensuite si elle a réussi à comprendre les sentiments de Kuon. C’est plus une affirmation qu’une question que le regard doux et joyeux de Kyouko vient confirmer.

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Confiance, admiration, respect et cette force qui transparaissait dans ses yeux, c’était comme si Ren s’était regardé dans un miroir. Il repense à la question de Yashiro, à savoir s’il jouait aux superhéros avec son père. Pour lui, ce n’était pas un jeu, quand il était petit, son père était son héro. La main sur le menton, tranquillement posé sur la table, Ren regarde Kyouko s’exclamer et s’émerveiller à propos de Kuon. Pour elle, ça ne fait aucun doute, Kuon adorait son père, c’était un vrai fils à papa !
Ren répond en riant qu’il le pense aussi.

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