résumés

Volume Chapitre 106

5h du matin, le soleil se lève sur Tokyo.
A l’hôtel, de dos, quelqu’un portant un pantalon, une veste autour de sa taille, des bottes, une chemise foncée se rend vers l’ascenseur. Trois dames lui demandent de retenir l’ascenseur, s’excusent de l’embêter ainsi, et le remercient. Cette personne se tourne vers eux et leur sourit avec gentillesse. Cette personne, c’est Kyouko. Ou plutôt Kuon, car ce matin, en se réveillant, Kyouko s’est sentie différente. Aujourd’hui, elle est un homme.

chap106a

En anglais, elle demande aux trois dames à quel étage elles veulent monter. Ces dernières sont surprises : ce garçon n’est donc pas japonais ? En descendant de l’ascenseur, elles se demandent, excitées, si c’était vraiment un garçon… ou une fille ? C’était des vêtements de garçon, donc un garçon, sûrement ! L’une d’elle dit qu’elle adorerait avoir un fils aussi mignon.
Kyouko, face à la porte de la suite de Kuu, a l’air déterminé. Elle est Kuon. Elle regarde une carte qu’elle tient dans sa main. La veille, Kuu lui a confié cette carte, la clé de la suite, pour qu’elle puisse entrer d’elle-même. Elle fixe la carte, le regard fin, puis la porte. Elle est au Japon. Elle accompagne son père qui est venu ici pour le travail. De l’autre côté de cette porte se trouve Kuu Hizuri, son père. Elle respire profondément et ouvre la porte.

Le président Takarada est catastrophé ! Non, Seiichi, ne t’en vas pas ! Il vient enfin de terminer sa partie de jeu vidéo, malheureusement, la jeune fille qu’il incarne n’a pas réussi à séduire le beau héro. Le choc fait place à la colère : non mais, qu’est ce que c’est que ce type ? Comment ose-t-il la larguer après l’avoir embrasé ! Quel salop ! Bouillant de colère, il attrape un verre de vin et s’en prend aux créateurs du jeu : ils ont sûrement fait en sorte que ces deux là ne puissent pas finir ensemble ! Si c’est ça, qu’à cela ne tienne, il en fera un couple, de grès ou de force ! Furieux, il s’apprête à refaire une partie quand son téléphone sonne.

chap106b

Il est en pyjama, et assis par terre, il décroche le téléphone. On lui souhaite bonjour, et c’est à ce moment qu’il se rend compte qu’il est 6h du mat et qu’il a joué toute la nuit. La personne au téléphone lui dit que quelqu’un essaye de le joindre. Veut-il lui parler ? Le président accepte, tout en se demandant qui peut bien l’appeler si tôt. « Qu’est ce que vous compter faire avec elle ? » Takarada reconnaît la voix : c’est Ren. Il lui demande de quoi il parle. Il lui a déjà dit que Kyouko était en charge des repas de Kuu, non ?
Cette fois-ci, Ren ne va pas se laisser avoir aussi facilement. Il lui dit de ne pas le prendre pour un idiot, il sait qu’il y a autre chose. Quand il a vu Kyouko hier, elle avait une attitude étrange. Takarada est surpris de l’apprendre, mais n’en dit rien. En fait, il a sa petite idée à ce sujet. Il sourit. Ren lui demande s’il sait quoi que ce soit à propos de cette personne. Kyouko a prétendu le contraire, mais il sent que ses ennuis sont liés à cette personne.
Le président se dit que d’une manière inattendue, leur plan semble avoir tout de même fonctionné. Il se souvient de sa rencontre avec Kyouko la veille. Elle lui avait très poliment demandé si elle pouvait emprunter un costume. Il décide de lâcher quelques infos à Ren. Il lui dit avoir vu Kyouko la veille aux bureaux de la LME, et qu’effectivement, elle agissait de manière étrange. Il s’en était inquiété, et lui avait demandé si quelque chose n’allait pas, mais elle a répondu de manière évasive. Elle ne semblait pas vouloir en parler, alors il n’a pas insisté.
On le voit demander à Kyouko pourquoi elle avait besoin d’emprunter des vêtements de style occidental. Ce n’est pas pour usage personnel, et ça ne colle pas avec ces boulots, alors ? Un peu embarrassé, elle lui avait répondu que d’une certaine manière, c’était lié à son travail.
Il conclut pour Ren, l’air nonchalant, que peut-être que ça a effectivement quelque chose à voir avec Kuu. Ren n’aime pas cette réponse, et ce soi-disant « effectivement ». Le président lui dit de ne pas s’énerver ainsi. Il essayera d’obtenir plus d’infos de Kuu. En pensée, il ajoute que ces infos, il choisira de les partager ou non avec Ren, selon la situation. Si ce qui se passe avec Kyouko permet d’arriver à une situation où Ren demande de lui même à rencontrer Kuu, alors c’est une bonne chose.
Ren répond qu’il le laisse s’occuper de ça, et raccroche. Il soupire en regardant son téléphone, pas vraiment rassuré.
De son côté, Takarada repense encore à l’étrange demande de Kyouko. Des vêtements pour un garçon de 15/16 ans, dans un style américain. C’est donc à lui que Kyouko a emprunté la chemise sombre, la veste, le pantalon et les bottes basses qu’elle porte ce matin. Le président se dit que la façon d’être de Kyouko lui rappelle étrangement quelqu’un. S’il se souvient bien, ilse comportait comme ça quand il avait dans les 10 ans. Il était encore innocent et adorable à cette époque. Et ce que Kuu complote avec Kyouko… ça le rend très curieux.

Note pour le résumé : à partir de maintenant, quand Kyouko est en mode Kuon, j’utilise le nom Kuon, et le pronom il pour la désigner

Kuu est allongé dans son lit, en train de dormir. Quelqu’un l’appelle : « Papa. Papa, réveilles-toi. Il fait jour. » Sans ouvrir les yeux, Kuu se retourne dans ses draps. La personne lui rappelle qu’il a un travail à 8h ce matin, à la télé. Kuu demande qu’il lui accorde encore 5 minutes de sommeil. L’autre personne insiste, lui disant de se dépêcher de se lever et de déjeuner. S’ils ne partent pas dans une heure, ils seront en retard. Cette personne ouvre les rideaux de la chambre. Et d’un ton joyeux, s’étonne de voir un oiseau s’envoler juste sous ses yeux. Il demande à Kuu comment on dit « oiseau » en japonais. Kuu, toujours les yeux fermés, souriant, répond qu’il ne sait pas trop, « suzume » peut-être. L’autre personne répète le mot, mais le prononce mal. Kuu ouvre enfin les yeux et toujours souriant, se tourne vers lui et s’apprête à le reprendre… quand il découvre que la personne à qui il parle, c’est Kyouko. Kyouko, joyeuse, souriante, énergique, penchée sur la fenêtre. Il en est bouche bée.

chap106c

Du coup, Kuon s’inquiète un peu. Kuu se reprend, répond que ce n’est rien, il se lève et lui dit qu’il meurt de faim. Kuon ne s’en étonne pas, il sort de la chambre en disant qu’il va préparer le petit-déjeuner. Kuu a du mal à croire qu’il se soit laissé prendre, même s’il était à moitié endormi. Il a vraiment cru qu’il parlait avec Kuon. Kuon aimait les oiseaux, les plantes et la nature. Et puis, d’être réveillé en anglais, ça lui a fait oublié un moment qu’il se trouvait au Japon.
Kuu a pris une douche, et se dirige vers la cuisine. Kuon l’attend, le café à la main et lui demande s’il en veut une tasse. Il s’installe pour manger face à lui. Kuu a du mal à comprendre pourquoi, même après avoir réalisé que c’était Kyouko, ce Kuon lui paraît vrai. C’est comme si elle avait rencontré le vrai Kuon. Son apparence, ses manières aimables… ça ressemble à un Kuon plus jeune que ce qu’il avait demandé, mais tout de même... Ce peut-il qu’elle en ait entendu parler par le président ? Non, impossible… Kyouko a-t-elle vraiment du mal à créer des personnages ? On ne dirait pas.
Kuon remarque que son père le fixe, et lui demande ce qui lui arrive. Kuu interrompt sa réflexion, et lui sourit. Il lui demande alors ce que c’est que ça. Ca, c’est une chose non identifiée préparée par Kuon pour le petit-déjeuner, une sorte d’immense tartine, une superposition de chocolat à tartiner, de beurre de cacahouète, de confiture de fraise et quelque chose de couleur marbre, qui forme un gros bloc clairement immangeable. Kuon, l’air ingénu, lui répond que c’est du pain. Kuu lui dit qu’il aurait au moins pu le couper en tranche. Ce à quoi Kuon répond que c’est inutile, puisqu’il va tout manger, non ? Kuu laisse un silence plané, reconnaissant qu’il va effectivement tout manger… mais tout de même. Kuon ajoute que s’il l’avait coupé en tranche et grillé, il aurait perdu du temps, or il voulait préparer des œufs brouillés. Une assiette remplie d’œufs au plat peu appétissants est posée sur la table. Kuu comprend que Kyouko a choisi de créer un Kuon qui ne sait pas cuisiner. Quelque part, elle n’est pas loin de la vérité.
Kyouko attend, inquiète, la réaction de Kuu. Elle a présumé que Kuon n’avait jamais cuisiné jusqu’à aujourd’hui, elle espère ne pas s’être trompée. Elle se dit aussi qu’elle en a peut-être un peu trop fait. Rougissante, elle se dit qu’elle a cuisiné ce pain en pensant à la réaction qu’aurait son professeur, et que finalement, elle s’est laissé emporter par l’excitation. Et voilà le résultat.
Soudain, elle entend un crac. Yeux grands ouverts. Puis un croc. Et un autre crac. Elle lève la tête et se rend compte que Kuu est en train de manger les œufs, l’air joyeux. Elle se sent très mal l’aise : elle a cassé les œufs comme un enfant qui n’en n’aurait jamais cassé, ce qui veut dire que la pile d’œufs est pleine de coquille, immangeable ! Elle ne pensait pas du tout que Kuu mangerait sérieusement ce truc ! Elle essaye de l’arrêter, mais il répond, tout sourire, que les coquilles sont une source de calcium. Et le pouce levé, félicite Kuon pour avoir pensé à laisser les coquilles ! Kyouko a du mal à y croire : qui pourrait croire que le garçon Kuon aurait laissé volontairement les coquilles en pensant que c’était une source de calcium ? Personne ne pense aussi loin ! Il a juste raté son plat, c’est tout ! Kuu n’est qu’un père poule aveugle !! L’air vraiment désolé et embarrassé, elle insiste, il n’a pas à manger tout ça. Ca a sûrement très mauvais goût.
Kuu lui répond que ce n’est pas important. Kuon a travaillé très dur pour faire plaisir à son père, alors ce plat ne peut qu’être bon, non ? Kyouko est sans voix, touchée. Elle n’a pourtant rien fait pour que ces œufs aient bon goût. Et là, sous ses yeux, Kuu les mange comme s’ils étaient délicieux. Il le lui dit d’ailleurs. Face à ce mensonge si gentil, Kyouko, qui repense à sa mère qui la rejetait malgré tous ses efforts, ne peut retenir ses larmes. Elle se sent si heureuse.

chap106d

chapitre suivant