résumés

Volume 17 chapitre 99

Reino, Ren et Kyouko se font face en silence.
Reino fixe Ren avec un air incrédule, et un semblant de peur.

chap99a

Il finit par se reprendre, et lui demande qui il est vraiment. « Tsuraga Ren » n’est pas son vrai nom, n’est-ce pas ? C’est un nom d’emprunt ?
C’est au tour de Ren d’être surpris.
Reino poursuit : par le passé… ce qu’il a vu… Ren est…
Ren sourit, mais ce n’est ni un sourire sincère, ni son sourire commercial : c’est étrange que Reino utilise les mots « nom d’emprunt. Mais il a raison, Tsuruga Ren n’est effectivement pas son vrai nom, c’est son nom de scène. Ca lui pose un problème ?
Silence de Reino.
Ren, avec un regard fin et sérieux, insiste sur chaque mot : mon nom n’a pas d’importance, n’essaye pas de dévier la conversation de son vrai sujet, Mr l’agresseur.
Ce regard est si intense que Reino recule. Ren doit être vraiment effrayant, car Kyouko, sans voix, retient un de ses petits démons qui essaye de s’envoler vers Ren, tout joyeux, attiré par ses ténèbres.

chap99b

Reino n’est pas du tout à l’aise. Il cherche une échappatoire : hors de question de se battre contre Ren, il est quelqu’un de délicat, le combat serait inégal.
Ren lui répond de ne pas s’en faire, il ne compte pas le frapper… tant qu’il promet de ne plus jamais embêter Kyouko.
Kyouko regarde Ren, puis Reino. Tous deux sont on ne peut plus sérieux et se regardent fixement. Reino perd la bataille silencieuse : il accepte les conditions. Kyouko est surprise. Reino ajoute qu’il n’a pas peur de mourir, par contre, il craint la douleur. Kyouko est perplexe : mourir est préférable à être blessé ? o_O Ce type vient vraiment d’un autre monde.
Elle croise le regard de Reino. Il l’appelle alors par son prénom, ce qui fait tilter Ren. Reino conseille à Kyouko de jeter Corn, parce qu’elle est emplie de sentiments violents, ce n’est pas une pierre, c’est une arme. Kyouko, crocs dehors, réplique qu’il est chiant, et qu’elle ne jettera pas sa pierre. Elle lui jette ses démons à la figure, en lui criant de retourner dans le monde démoniaque.
Reino fait demi-tour et s’en va. Il jette tout de même un regard par dessus son épaule. Ren et Kyouko… il voit des images de sa vision. La petite Kyouko, le précédent propriétaire de Corn… c’est Ren, mais Kyouko n’en a pas encore conscience. Qu’est ce qui se passe entre ces deux là ?

Kyouko doit aussi se demander ce qui se passe, parce qu’elle fixe Ren en silence, et que celui-ci ne semble pas se calmer. Le petit démon essaye encore de rejoindre cette source de ténèbres avec joie. Kyouko est mal à l’aise, elle n’aime pas être seule avec Ren quand il est énervé. Elle le remercie de l’avoir sauvé. Ren ne voit pas pourquoi elle le fait. Kyouko, hésitante devant cette réaction, répond qu’elle parle de son altercation avec ce type. Ren coupe court à son explication, en lui demandant de quoi Reino parlait, quand il disait de « la jeter ».
Kyouko sursaute, et un peu paniquée, fait un geste de déni de la main et ajoute que ce n’est rien, c’est fini d’ailleurs, ça ne sert à rien d’en parler. Ren lui lance un regard fin : « Alors, toi et ce type, vous partagez un secret, quelque chose que tu ne peux pas dire à moi. En fait, toi et ce garçon, vous vous entendez bien. Je croyais qu’il te harcelait, donc je suis intervenu, mais ce n’était pas le cas. Il est même assez proche de toi pour pouvoir t’appeler par ton prénom ». En pensée, il ressent ça comme une injustice, car en ce qui le concerne, la petite Kyouko avait refusé qu’il l’appelle par son prénom.
Ren fait demi-tour et part. Kyouko ne comprend pas du tout pourquoi il réagit comme ça. Elle lui court après, en lui donnant des explications : ce gars l’appelle par son prénom sans lui demander son avis ! Et elle ne partage aucun secret avec lui ! Elle ne lui a rient confié, mais ce type a des pouvoirs supernaturels, il sait des choses.
« Des pouvoirs », hein ? Elle espère vraiment qu’il va gober ça ? Impossible.
Kyouko insiste, elle lui dit la vérité. Une pensée traverse son esprit : il savait que Corn avait eu un propriétaire avant elle. Son précédent propriétaire… Kyouko arrête de marcher. Les paroles de Reino résonnent dans sa tête : « Cette personne est devenue folle… ou bien elle a déjà quitté notre monde. ». Kyouko ne bouge plus.
Ren ne s’en est pas rendu compte, il continue à marcher, et à laisser libre court à sa colère : ce gars a raison, effectivement, Tsurugara Ren est son nom de scène. Mais c’est assez fréquent dans leur milieu, c’était donc facile à deviner, il avait 50% de chance de tomber juste, pas besoin de pouvoir pour ça. Elle croit vraiment aux balivernes de ce pseudo diseur de bonne-aventure? Il se retourne pour asséner sa leçon : tu es vraiment trop crédule ! Et se rend compte que Kyouko est immobile, loin derrière lui. Il revient sur ses pas, et l’interpelle. Elle réagit : Ren a raison. Il avait aussi 50% de chance de savoir que Corn avait eu un propriétaire avant elle. Et elle a essayé de se raccrocher à cette idée, d’y croire. Mais elle n’y peut rien, ce doute reste au fond d’elle : peut-être que ce qu’il dit est vrai. Pas étonnant qu’elle se soit faite avoir, qu’elle a été utilisé jusqu’à l’os et jeté comme une vieille chaussette par un gars stupide. Elle est vraiment trop crédule. Elle est pitoyable. Elle mérite de mourir.
Ren ne sait pas trop comment réagir face à cette auto-flagellation.
Kyouko, le visage triste, continue : je ne crois pas que ce qu’il a dit est vrai. Corn… n’aurait pas choisi de quitter ce monde par lui même.
Ren réagit à ces mots.
Comme il a l’air étonné, Kyouko lui explique que Reino lui a parlé de Corn. Il a dit que même s’il n’était qu’un enfant, Corn a vécu une vie triste et douloureuse. Ce ne sont pas des sentiments qu’un enfant normal devrait éprouver. Il a ajouté que si Corn a continué à vivre sa vie sans se défaire de ses sentiments, il doit être devenu fou… ou bien il est… parti.
Ren a du mal à y croire. Il commence à douter… Reino…mais quel genre de personne c’est ?
Kyouko regarde ses pieds : ce que ce type a dit… ce n’est pas comme si elle avait voulu lui cacher quoi que ce soit. Mais le dire à voix haute… c’est comme accepter que ce qu’il a dit est vrai. Les larmes envahissent ses yeux rapidement, et elle avoue être effrayée. Sa réaction est si soudaine que Ren est perdu. Entre deux larmes, elle s’exclame : que doit-elle faire ? Et si Corn avait effectivement quitté leur monde ?! Panique de Ren… mais qu’est-ce qu’il peut bien répondre à ça, lui ? (Note : Ren=Corn)
Il se penche vers elle, et essaye de la calmer : elle ne va pas croire ce que ce gars raconte, non ? Elle a dit elle-même à l’instant qu’elle n’y croyait pas.
La voix hachée, Kyouko répond : « Il ne… il ne pouvait pas voler… librement ». Elle se dit qu’il avait l’air si malheureux ! Il cachait sa douleur derrière un masque. Elle aurait du faire comme Corn, quand il l’écoutait parler de ses problèmes, elle aurait du le laisser se confier, l’écouter parler de sa peine. Elle aurait du… mais elle n’y a pas du tout fait attention.

chap99c

Au fur et à mesure que Kyouko parle, et que ses larmes tombent, le visage de Ren se modifie. Au début mal à l’aise, et surpris, il laisse place à une certaine tristesse. Puis une douleur, alors que Kyouko dit à voix haute : « Je suis désolée, Corn ».
Il lève le bras et, en même temps qu’il la prend dans ses bras, il lui dit de ne pas s’en faire. Corn est sans aucun doute heureux. Il est le prince des fées après tout. Un membre d’une famille royale ne meurt pas si facilement, n’est-ce pas ? Corn est une fée, pas un humain. C’est donc logique qu’il ne soit plus de ce monde.
Kyouko, d’abord surprise par ce geste, se laisse consoler. Ren la rassure à nouveau : Corn a grandi, il a déployé ses ailes. C’est un adulte maintenant, et il peut voler librement dans le ciel. Kyouko pose sa tête sur son épaule, et ferme les yeux. Les mots de Ren ont apaisé son cœur.

chap99d

Ailleurs dans l’hôtel, une drôle de sonnerie de téléphone retentit : un chant de prière bouddhiste. C’est la sonnerie du téléphone de Reino. Il décroche : le membre aux cheveux long lui annonce qu’il a reçu un message de leur manager. Le nouveau studio a été choisi : c’est à New York.
Petit silence de Reino, qui finit par lâcher un « c’est plutôt loin ». L’autre membre savait qu’il réagirait ainsi. La plupart des gens auraient sauté au plafond. Reino répond que vu ce qui s’est passé avec Wood Stick, le président a sûrement fait ce choix pour sauver les apparences, non ? L’autre passe sur ce détail, et répond que le président pense toujours que Vie Ghoul peut battre Sho. Il a confiance en eux.
Reino lui souhaite bonne chance, lui disant de le prévenir quand ils auront besoin de lui. L’autre trouve qu’il manque de punch… il s’est passé quelque chose ? Reino, après une courte hésitation, répond qu’alors qu’il ramassait tranquillement des pommes derrière l’hôtel, un lion est arrivé et a sorti ses crocs. Le membre s’inquiète, mais Reino précise que bien qu’il ait sorti ses crocs, le lion ne l’a pas attaqué. Un lion pacifique ? Non, pas du tout. Ce genre de type devrait être mis en cage. Reino ajoute qu’il est très fatigué. L’autre lui demande s’il a encore essayé de voir le passé de quelqu’un. Reino s’en défend, les images ont coulé vers lui, sans qu’il y soit pour quoi que ce soit. Cette personne a vécu des choses si… spéciales… pas étonnant que les images aient débordé vers lui. Reino n’aime pas avoir à faire à ce genre de personne. La prochaine fois qu’il tombera sur lui, il risque sûrement de revoir ces images.
Reino monte dans un ascenseur. Il ajoute qu’il n’a aucune envie de revoir cet homme, et encore moins de voir les détails de son passé.
Les portes de l’ascenseur se referment.

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