Dans une salle du studio d’enregistrement Wood Stick, Sho, seul, de bonne humeur, gratte quelques notes sur sa guitare et écrit sur une feuille. Il a l’air très satisfait de son travail.
Plus tard, Shoko, les yeux brillants, heureuse et soulagée, lui demande s’il a vraiment fini d’écrire sa nouvelle chanson. Sho confirme, lui tend la partition et lui demande d’en donner une copie aux musiciens, pour qu’il puisse rapidement accorder la mélodie aux paroles. L’enthousiasme de Shoko disparaît derrière une soudaine inquiétude : et si cette chanson était volée par Vie Ghoul, comme les autres ? Ils ne savent pas encore qui est la taupe. Sho la rassure, même s’ils volent cette feuille, ils ne pourront pas l’utiliser. Shoko ne comprend pas ce que Sho veut dire. Mais comme il a l’air sur de lui, elle part faire des photocopies.
Sho vient de lancer un défi à Vie Ghoul. Il compte bien montrer au monde entier que Fuwa Sho est invincible !
Le regard fin de Mio se fixe sur Katsuki et sa cousine. Un regard froid, qui fige le couple.
Coupez ! La scène est bonne.
Sur les plateaux de Dark Moon, c’est l’heure de la pause déjeuner. En entendant ce mot, Kyouko pense à Ren, espérant qu’il sera en état de manger.
Des actrices en tenue de servante demandent à déjeuner avec Ren, avec un air joyeux et des paroles entourées de petits cœurs. Mais Ren n’est déjà plus là. Yashiro s’excuse et explique qu’il a préféré faire une sieste plutôt que de manger. Les filles sont déçues, elles n’ont pas du tout pu parler à Ren aujourd’hui. Si elles avaient su qu’il était arrivé la veille à l’hôtel, elles seraient allées le voir dans sa chambre. Yashiro, en pensée, se dit que c’est bien pour ça qu’Ogata ne leur a rien dit. Il a pensé (à juste titre ?) que Ren voudrait être seul avec Kyouko, pour discuter. Il s’excuse à nouveau auprès des servantes, leur disant que même Ren peut être fatigué parfois. Elles reconnaissent qu’effectivement, ce matin dans le bus, il avait l’air fatigué, faible.
Kyouko laisse traîner son oreille, et suit la conversation de loin. Du coup, quand les actrices se plaignent qu’elle ait pu rencontrer Ren hier, seule qui plus est, et que c’est totalement injuste, elle agrippe son visage, yeux et bouches grands ouverts, cheveux hérissés. Mais les actrices n’ont pas fini : il paraît qu’Ogata qui a demandé à Ren de s’occuper de Kyouko hier, parce que tous les hommes du staff étaient restés sur les plateaux de tournages. Yashiro commence à paniquer, il essaye de leur dire qu’il était là lui aussi, que ce n’était pas un tête à tête, mais elles ne l’écoutent pas. Au contraire, toutes en cœur, larmes aux yeux, elles laissent s’échapper un « Kyouko est trop chanceuse ». L’une d’elle dit même qu’elle aussi aurait bien voulu se faire harceler par un homme, si ça permettait de passer un moment aussi magnifique au côté de Ren.
Terrible erreur ! Kyouko n’est plus en mode panique, mais en mode Kyouko d’outre-tombe. Elle se retourne, entourée de ténèbres, et s’approche du groupe par derrière. Les actrices sursautent en entendant sa voix, et reculent de frayeur en découvrant son visage : c’est celui de Mio, noir, fin et sûr d’elle, avec un petit sourire qui ne présage rien de bon. Elle les pointe du doigt et les compte : quatre. Il y’a quatre sacrifices ici. Des vagues de ténèbres (ses petits démons) s’échappent de Kyouko et s’enroulent autour des actrices, les rendant prisonnières. Elle prend le visage de l’une d’elle entre ses mains, et la menace avec un petit rire. La pauvre femme panique et demande à Mlle Mio de bien vouloir la pardonner. Elle ne veut pas mourir !
Kyouko laisse partir ses proies. Yashiro s’approche et lui dit qu’elle a été épatante : elle est vraiment douée pour les rôles de méchants. Ce compliment ne lui fait pas vraiment plaisir. Elle a un peu perdu le contrôle, en les voyants jalouses, et voulant être harcelée, ces paroles, elles les disent avec tant de légèreté, elles ne savent pas à quel point c’est effrayant d’être suivi par ce Beagle (Reino). En plus, vu l’expression de Ren la veille (son regard meurtrier), il n’y avait aucune raison d’être jalouse. Ces pensées rendent Kyouko un peu triste.
A l’extérieur du lieu de tournage, dans une caravane, Ren est allongé sur une banquette, les yeux fermés, la main sur le ventre. Dans ce silence, des pensées peu agréables remontent à la surface. On revoit les images du type à moustache et lunettes noires qui lui fait le signe qu’il est viré (cf les chapitres où Ren se confie à Bo). Ce sentiment de défaite… c’est aussi ce qu’il ressent maintenant. A l’époque, il a essayé de défier une force bien plus puissante que lui, il a été réduit en pièce, et s’est senti mal pendant très longtemps. Le souriant triomphant que lui a lancé Sho, comme un défi, fait ressurgir ce traumatisme au fond de lui.
Il se redresse et s’en veut : pourquoi il a l’impression d’avoir déjà perdu alors que le combat n’a même pas encore commencé ?
Ce trauma, ce sentiment de ne pas avoir de place dans ce monde, d’être inutile…
Ren a l’air blessé par cette pensée, et désespéré.
Un bruit dans son dos attire son attention. Il se retourne et voit… Kyouko, larmoyante qui se précipite vers lui, (exagérément) paniquée, en lui demandant s’il va bien. Ren a les yeux grands ouverts.
Au studio Wood Stick, le groupe Vie Ghoul est réuni dans une salle. Ils sont surpris par la nouvelle : Sho a écrit une nouvelle chanson, et il l’a donné à ses musiciens en premier. L’un des membres confirme, il tient une copie de la feuille que Sho a donnée à Shoko dans ses mains. Un autre membre se demande si Sho est… complètement idiot !
Celui qui a amené la copie leur dit que les musiciens de Sho sont des gens consciencieux, fières de leur travail, ils vont prendre du temps pour démarrer. Et même s’ils commencent maintenant, ça leur laisse le temps à eux, Vie Ghoul, de finir la chanson avant eux. Ils n’ont qu’à trouver des paroles qui collent avec cette mélodie.
En ce qui concerne Reino, il est dispensé de travail, les autres membres se débrouilleront pour qu’il n’ait pas à chanter tant qu’il est en anémie. Reino regarde les membres en silence, puis tape un message sur son portable et le montre au membre aux cheveux longs. Il leur demande comment ils feront s’il ne se sent toujours pas mieux au moment où il devra chanter. Rien à craindre, Sho va prendre son temps, et celui qui enregistre le premier à gagner, que ce soit un jour avant, ou une heure avant.
Retour dans la caravane.
Ren est à nouveau allongé sur la banquette, et Kyouko est assise à ses côtés, toujours paniquée. Est-ce qu’il a toujours mal à l’estomac ? Est-ce qu’il a froid ? Est-ce qu’il a besoin d’un remontant ?
Ren la rassure, il va bien. Il se demande pourquoi Kyouko est dans cet état. Il a pourtant bien dit au staff qu’il préférait faire une sieste plutôt que de manger, rien de grave.
Flash-back sur la conversation entre Kyouko et Yashiro. Elle est inquiète pour Ren, et demande à Yashiro s’il va bien. Il lui répond vaguement un « sûrement… probablement ». Il ne sait quoi dire, car pour lui, la fatigue de Ren n’est qu’une excuse pour sauter le déjeuner. Il a une inspiration soudaine. Il décide de faire culpabiliser Kyouko. Il lui dit donc la vérité, ou plutôt une part de la vérité : la sieste n’est qu’une excuse, Ren est malade parce que le mot déjeuner lui a rappelé qu’on l’a forcé à manger ce matin. Kyouko est catastrophée. Fin du flash-back.
Elle a tout expliqué à Ren, et s’incline maintenant plusieurs fois, en s’excusant. Ren en veut un peu à Yashiro, pour avoir mis Kyouko dans cet état d’esprit.
Kyouko, d’une voix timide, calme, sérieuse, mais le visage triste, comme coupable, lui demande si elle peut faire quelque chose pour l’aider.
Ren est figé, il la regarde fixement, en silence. Le silence grandit, et Kyouko se demande ce qui se passe. Des mots résonnent dans la tête de Ren : « je n’ai pas de place dans ce monde », « je suis inutile ». L’image de Sho triomphant surgit à son tour.
Le regard de Ren devient fin. Il finit par répondre : il ya quelque chose… une chose qu’il aimerait qu’elle fasse. Kyouko, accroupie au sol, penchée sur lui, est soulagée et heureuse.
Dans le studio Wood Stick, dans une salle d’enregistrement, Sho est assis sur un canapé, Shoko debout à ses côtés, et il écoute ses musiciens jouer. Ceux-ci ont fini, et tous, Shoko comprise, le fixent en silence, ne sachant que dire. Shoko parle avec hésitation : Sho… veut vraiment utiliser cette chanson ? Vraiment ?
Sho a un air sur de lui.
Dans une autre salle d’enregistrement, les membres de Vie Ghoul ont eux aussi fini de jouer la partition. Et sont tout aussi surpris que les musiciens de Sho. Il va vraiment utiliser ça pour sa nouvelle chanson ? C’est une blague ? Mais à quoi il pense, ce type ?
Reino a l’air aussi désarçonné que ses camarades.
Le chapitre se clos sur Sho, toujours tranquillement assis dans le canapé.