Les chocolats pour Reino sont prêts. Il s’agit d’une grande plaque rectangulaire, découpée en 9 petits carrés, sur l’ensemble de laquelle on peut voir deux têtes de chien Beagle, l’un moqueur, l’autre paniqué, et un message de haine. La plaque est posée dans une boîte à chocolat simple.
Kyouko la fixe, de mauvaise humeur. Elle a fini par se trimballer ce truc partout. Elle est actuellement dans une loge. Elle a maudit les chocolats ce matin-même, en y mettant les inscriptions décoratives. Elle n’a pas osé les laisser dans le frigo au Daruyama. Mais puisqu’on est la veille de la St-Valentin, elle n’a plus longtemps à tenir, elle peut bien les porter encore un peu.
Elle s’aperçoit qu’il est 17h30. Il est temps de partir pour son autre travail ! C’est aux studios Fuji, pas très loin, mais une fois sur place, il faudra qu’elle se mette dans la peau de Natsu. Elle préfère prendre une certaine marge, comme Ren, qui n’arrive jamais en retard.
Ren justement attend patiemment dans sa loge. Un homme vient le chercher. Il se lève.
Plus tard, il marche dans les couloirs à côté de son manager. Yashiro soupire : le printemps, c’est la période des promos. Il demande si Kyouko participe à celle-ci. Ren répond que non car elle est déjà engagée ailleurs : elle doit participer à un jeu télé avec le casting de BOX’’R’’. Tous ces shows, ces jeux pour faire la promo d’un film, d’un cd, ça fait réaliser à Yashiro que bientôt, Dark Moon sera fini.
Le visage de Ren devient un peu triste. Yashiro poursuit en disant que c’est un peu mélancholique… puis note l’attitude de Ren. Donc le fixe, ce qui met ce dernier mal à l’aise, et l’oblige à lâcher un « tu as surement raison ». Yashiro s’en contente, ce qui surprend beaucoup Ren, qui était certain que son manager se moquerait de lui, à son habitude. Yashiro poursuit sa réflexion : ils ont travaillé longtemps sur Dark Moon… mais au fond, peu importe le temps passé sur un projet, quand ça se termine, on a toujours cette sensation de vide, n’est ce pas ?
Ren ne répond pas.
Yashiro ajoute que ce n’est pas si grave car il y aura toujours de nouvelles offres, de nouveaux rôles pour lui faire oublier sa tristesse. Même s’il sera difficile de trouver un meilleur rôle que Katsuki. Il s’arrête alors, se rendant compte que non seulement Ren ne l’écoute pas, mais qu’en plus il est resté en arrière alors que lui avait continué à marcher.
Ren, quelques pas derrière Yashiro, devant un couloir, regarde quelque chose avec un léger sourire. Yashiro s’approche et découvre que le « quelque chose », c’est Kyouko, à genou sur le pas de la porte de sa loge, affairée à ramasser quelque chose. Tous deux marchent dans sa direction et Yashiro demande à Kyoko ce qui ne va pas.
Kyoko sursaute puis panique en voyant Ren. Par terre, on peut voir un carré de chocolat où il est écrit « haine ». Kyouko le ramasse d’un geste rapide et le remet dans la boîte de chocolat qu’elle referme tout aussi vite, avec l’espoir que les deux hommes n’aient rien vu. Crispée, elle leur explique que perdue dans ses pensées, elle a fait tomber ses affaires par terre en sortant de sa loge. Elle guette la moindre réaction chez Ren qui montrerait qu’elle est démasquée. Mais ce dernier lui sourit gentiment, acceptant son explication et lui demandant si elle va bien. Il lui fait gentiment la morale, disant qu’elle ne devrait pas se laisser perturber par ses pensées, qu’elle risquerait de se faire mal. Kyouko, déconfite, s’excuse. Ren toujours serein, attenue son reproche en disant qu’il comprend, c’est le premier jeu télévisé de Kyouko après-tout, il n’est pas étonnant qu’elle soit nerveuse.
Kyouko est perplexe, dans sa tête, elle ne pensait pas du tout au jeu. Son expression la trahit, Ren devient sombre et menaçant : c’est bien le jeu qui la met dans cet état, n’est ce pas ?
Kyouko panique, elle acquiesce immédiatement, même si c’est un mensonge. Bien sûr que c’est à cause du jeu ! Sa tête déborde des questions qu’ils se sont posés pour s’entraîner, avec le casting de BOX’’R’’. Ren n’a pas l’air dupe, mais Kyouko décide de couper court à cette situation embarrassante, elle se dresse d’un coup, prétextant qu’elle va être en retard, s’incline en s’excusant de les avoir inquiéter, et sans croiser leurs regards, s’en va en courant.
Si sa première réaction avait rendu Ren suspicieux, la couse folle de Kyouko l’a trahie totalement.
Une fois sortie de l’immeuble et bien éloignée de Ren, Kyouko ralentit. Tout en reprenant son souffle, elle se dit que Ren a agit bizarrement… ce qui signifie qu’il a du voir le chocolat. Catastrophe ! S’il découvre qu’elle va donner des chocolats à Beagle, lui qui s’était tant inquiété pendant l’affaire du harcèlement, des chocolats faits maison qui plus est, Ren va être choqué, c’est sûr !
Le regard fin, Yashiro revoit toute la scène. Les carrés sombres sur le sol, c’était des chocolats, il en est sûr ! Les bras croisés, il analyse la situation. Sur l’un des carrés, il y avait le mot « haine ». On a donc l’équation : Kyouko + haine = … L’image de Sho surgit dans sa tête, comme réponse évidente. Mais il secoue la tête dans tous les sens, niant cette conclusion. Impossible ! Kyoko ne ferait jamais ça ! Pourquoi irait-elle donner des chocolats à un homme qu’elle hait plus que tout au monde ?!
Mais d’un autre côté, on a la réaction on ne peut plus suspecte de Kyouko tout à l’heure. Elle a caché quelque chose et s’est enfuie…
Yashiro lance un regard en direction de Ren, lequel discute avec Momose et Ogata.
Le manager est sûr que Ren a vu le chocolat aussi. Et il est certain que Ren a du en venir à la même conclusion que lui. Son attitude quand un assistant est venu les chercher après leur rencontre avec Kyouko, le fait que Ren reste droit, ferme, fixant le vide, tremblant de rage en silence, c’est évident qu’il l’a vu. Et puis quelques secondes après, il s’est retourné avec son faux sourire innocent. Ca lui a pris 15 secondes. 15 secondes pour que Tsuruga Ren reprenne son calme, remette son masque d’acteur aimable.
Et là, il rit avec Momose.
Yashiro est effrayé et perdu. Mais bon sang, à qui vas-tu donner ce chocolat, Kyoko ?
Kyoko marche d’un pas énervé dans les couloirs des studios Fuji. Tout est la faute de Beagle !!!
Flash back de ce qui s’est passé plus tôt dans sa loge.
Ce beagle, il a exigé que le chocolat soit fait maison et remplis de ses sentiments à son égard… ses sentiments, hein ??? Tout ça l’agace, comme le fait qu’elle ait du dépenser autant d’argent pour lui. C’est bon, là, elle en a marre, elle n’en peut plus. Mais l’image de son petit démon prisonnier de Reino et la suppliant de venir à son secours surgit dans sa tête et Kyoko en est si paniquée qu’elle lâche la boîte, laquelle tombe sur le pas de la porte de sa loge, dispersant les carrés de chocolats dans tous les sens.
Fin du flash-back.
Rien que de repenser à tout ça met Kyoko dans tous ses états. Elle se reprend, ruminant. Bon, elle doit quand même remettre tous ces chocolats en place, que ce soit présentable. Elle regarde la boîte, blasée. Cette dernière est abîmée. Et elle est censée exprimer ses sentiments avec ce truc, ou bien son petit démon… rahh… est-ce qu’elle devrait mettre les chocolats dans une autre boîte ?
Elle s’est arrêtée en plein milieu du couloir, fixant sa boîte l’air abattu, quand quelqu’un lui rentre dedans. Son premier réflexe est de s’excuser, mais elle s’interrompt quand elle réalise que la personne qui lui ait rentré dedans n’est autre que Sho !
Ils sont aussi surpris l’un que l’autre. Sho est seul et porte des écouteurs. Il la fixe, surpris. Kyoko panique : elle n’a aucune envie qu’il voit la boîte. S’il le sait, il ne va pas la lâcher, c’est sûr. Seule solution : courir !!!
Mais Sho la saisit au vol. D’une main sur l’épaule, il l’immobilise et d’une voix d’outre-tombe, qui fait frissonner Kyoko, il exige qu’elle reste.
Kyoko, sans croisé son regard, lui demande ce qu’il lui veut. Cette attitude on ne peut plus suspecte agace encore plus Sho. Il demande à voir ce qu’elle tient dans les mains. Kyoko feint de ne pas savoir de quoi il parle, mais Sho insiste : ça, cette boîte abîmée de 17cm de longueur par 12 de largeur et 2 de hauteur. Cette taille, cette épaisseur !!!
La conclusion tombe : Chocolats !!!!!
Kyoko panique : comment il a fait pour comprendre rien qu’en voyant la boîte !!! Ca aurait tout aussi bien pu être des dango.
Sho attrape la boîte sans attendre la réponse de Kyoko. Ce qui l’agace, elle se tourne vers lui pour la récupérer, mais trop tard : Sho l’a ouvert et y lit le message : tête de chien (beagle) + homme + amour. Il envoie aussitôt la boîte valdinguer à l’autre bout du couloir, dans le parking. Kyoko hurle un « nonnnnnnnnnnnn », complètement catastrophée, elle en pleure même.
Ce qui énerve Sho. Mais d’une colère froide. Calme, il la regarde et remarque à voix haute qu’elle est si en colère qu’elle en a les larmes aux yeux. Elle tenait tant que ça à offrir ces chocolats ?
D’abord enragée, Kyoko est maintenant surprise face à la réaction de Sho.
Encore plus quand ce dernier saisit son poignet gauche, la tire vers lui et ayant rapproché son visage du sien, lui demande si elle aime ce gars à ce point.
