résumés

Volume Chapitre 122

Dans la rue, Kyouko s’incline pour remercier Ren. La journée est finie, et grâce à lui, elle a réussi à se calmer et à se remettre au travail. Elle a beaucoup appris de cet incident et désormais, elle fera de son mieux. Ren sourit, le regard fin. Il lui dit que c’est une bonne chose de se servir de ses expériences pour s’améliorer. Yashiro fait remarquer que Kyouko est du genre fiable et sérieux, elle ne refera sûrement pas la même erreur. Et puis, elle avait une excuse pour son retard. Il suppose que ce qui l’a énervé, c’est que le réalisateur l’ait quand même engueulé après avoir entendu ses explications, n’est-ce pas ?
Kyouko : « Euh… pas vraiment. ». Ce qui l’a déprimé, c’est plutôt qu’elle ne s’est pas faite engueuler.
Yashiro et Ren sont tous les deux surpris : on ne lui a rien dit du tout ?
Kyouko aussi ne comprend pas. Une heure de retard, en étant débutante dans le métier, elle aurait du se faire passer un savon, hein ? Mais quand elle est arrivée, le réalisateur s’est contenté de lui dire de s’asseoir, comme si de rien n’était. Et une fois la lecture du scripte terminé, quand elle est allée s’excusée, il lui a dit de ne pas s’en faire. Et non seulement il lui a immédiatement pardonné, mais il a tout de suite enchaîné par une discussion sur son rôle. Il lui a dit quel genre de Natsu il voulait voir, l’air décontracté. Et pendant qu’il lui parlait, tout le reste du casting est parti, du coup, elle n’a pas pu leur présenter ses excuses à eux aussi. Elle n’a pas arrêté d’y penser et elle s’est sentie de plus en plus mal.
Yashiro la reconnaît bien là, elle n’est pas du genre à être soulagé juste parce que personne ne lui en veut.
Effectivement, Kyouko aurait préféré se faire engueuler devant tout le monde. Elle a du garder ce sentiment de culpabilité à l’intérieur, ça l’a travaillé, au point qu’elle voulait que quelqu’un vienne la secouer et lui dire à quel point elle est inutile. Malheureusement, Ogata est trop gentil pour ce rôle. Du coup, elle a dit à Ren qu’elle était déprimée parce qu’elle savait que lui ne la ménagerait pas, qu’il serait sans pitié. Avec une expression souriante/embarrassée, elle ajoute que ça a très bien marché, il a même réussi à la blesser à des endroits auxquels elle ne s’attendait pas. Ses mots tranchants et mortels lui ont tout de suite remonté le moral. Ren ne trouve rien à répondre à ça. Mais Kyouko n’a vraiment aucune arrière pensée, les yeux brillants, les mains jointes, elle lui dit qu’il lui a donné de très bons conseils pour survivre dans le show-biz. Elle le compare à un jardinier taillant un arbre pour qu’il pousse correctement. La comparaison laisse Yashiro perplexe : jamais il n’aurait imaginé qu’on puisse comparer Ren à un jardinier. Mais Ren ne s’en formalise pas, au contraire, il dit à Kyouko que c’est une très bonne comparaison. S’en suit une conversation sur l’art de couper les branches. Yashiro a du mal à croire qu’on puisse avoir ce genre de discussion. Alors Ren est fan de jardinage… ce n’est pas le genre de truc à dire au public ça.
Kyouko doit partir dans une autre direction, elle s’incline pour leur souhaiter bonsoir. Ren s’en étonne et insiste pour la ramener en voiture, il se fait tard. Kyouko refuse d’un mouvement de mains, elle ne veut pas les embêter. Elle le remercie, mais elle doit aller acheter quelque chose. A cette heure-ci ? Elle veut aller à une superette ? Non, à Yorozuya, un grand magasin. Un peu embarrassée, Kyouko leur explique qu’elle avait prévu d’y passer avant le travail, mais vu ce qui s’est passé…
Yashiro lui demande ce qu’elle veut acheter.
Kyouko, tout sourire : « Je…. »

Dans le magasin, Kyouko est en admiration devant un vase d’un goût assez spécial. Des oiseaux pour anses, des dessins de fleurs, de papillon, des moulures, des fausses pierreries, on se croirait face à un vase royale.

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Ren et Yashiro sont moins admiratif : euh… ça ? Yashiro ajoute que c’est peut-être un peu trop pour une seule rose. Mais Kyouko a les yeux qui brillent et a déjà saisi le vase. Elle répond avec conviction que ce vase est parfait. Il serait tout à fait à sa place dans le palais de Versailles ! Son design, ses couleurs !! Seul ce vase est assez digne pour recevoir le roi des roses que lui a offert Ren. Elle se tourne d’ailleurs vers ce dernier, l’air très excité, pour avoir son approbation. Il la lui donne, pas vraiment enthousiaste, mais qu’importe pour Kyouko, ce vase est le bon ! Elle va l’acheter ! Elle se dirige vers la caisse.
Ren lui fait alors remarquer que la rose qu’il lui a offert n’est pas un roi. Kyouko se stoppe net. Puis se tourne vers Ren, curieuse. Il lui répète que, il en est désolé, cette rose n’est pas un roi. Kyouko a l’air très déçu. Mais il ajoute immédiatement que c’est une reine. Kyouko sursaute.
Ren lui raconte alors que cette rose est originaire d’Angleterre et qu’on l’appelle la Reine des roses. On dit qu’il y a une légende derrière ce nom. Une légende concernant la famille royale d’Angleterre. A une époque, l’Angleterre était dirigée par une reine aussi belle qu’une rose épanouie. On la surnomma la Reine des roses.
Yashiro est dubitatif, il ne se souvient pas qu’il y ait eu une reine portant un tel surnom. Puis il se rappelle que c’est une légende et qu’il ne devrait pas essayer de rattacher cette histoire à une vérité historique. Kyouko écoute le conte les yeux fermés, toute ouïe.
Ren continue : la fille de la reine était tout aussi belle. Cette princesse était aimée de tous. Les gens la surnommèrent Princesse des roses. Kyouko les yeux brillants, complètement partie dans ses fantaisies, s’imagine sans problème une belle et jeune princesse aux cheveux longs et ondulés, courant joyeusement parmi les fleurs.
Le tour tragique du récit la ramène à la réalité : un jour, il y eut un accident à la fontaine des miroirs, son endroit préféré. La princesse fut retrouvée morte. Elle avait rejoint les dieux.
Kyouko est totalement en larmes, choquée.
Tout le monde fut dévasté par cette nouvelle. La Reine des roses fut la plus touchée. Chaque jour, elle allait s’allonger à l’endroit-même où le corps de la princesse fut retrouvé, et elle y pleurait. Au point qu’elle se vida de ses forces et mourut à son tour. Le peuple avait perdu tout espoir et les pleurait tous les jours.
Là, Kyouko est tellement déprimée qu’elle ne peut même plus pleurer.
Et puis un jour, près de la fontaine aux miroirs, une simple rose apparut. A l’endroit-même où la Reine des roses était morte. Cette rose se tenait haute avec grâce et dignité. Elle avait de larges et beaux pétales. Alors les gens l’appelèrent la Reine des roses et en prirent grand soin. Voilà ce que dit la légende.
Kyouko trouve l’histoire triste. Ren lui dit alors qu’il y a une autre histoire qui fait suite à cette légende, une histoire heureuse : au centre de la grande rose, quand elle fut éclose, on découvrit une petite fille qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à la princesse.
Kyouko est repartie en mode « étoiles pleins les yeux ».
Les gens ont donc décidé de l’élever et de l’appeler princesse Rosa. Fin de l’histoire.
Kyouko est aux anges, cette histoire est magnifique !
Ren lui dit que c’est de là que la rose qu’il lui a offert trouve son nom. La reine des roses, qui pousse près des fontaines, comme dans la légende. Et si ça se trouve, peut-être qu’il existe une rose descendant de la rose de la Reine. Ren sourit innocemment.
Kyouko s’exclame que ce n’est qu’une légende. Ren lui dit qu’elle a raison, c’est une légende. Mais une légende, c’est différent d’un mythe ou d’un conte de fée. Les légendes ont toujours une part de vérité. Il lui lance un sourire charmeur avec un regard fin.
Kyouko a les yeux écarquillés, brillants, et les joues rouges d’excitation.

Dans la voiture, Yashiro lance un regard suspicieux à Ren. Qu’est-ce qu’il a essayé de faire ?

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Ren lui demande de quoi il parle. Yashiro lui dit de ne pas jouer les imbéciles, il sait très bien de quoi il parle : de cette histoire, de dire que les légendes peuvent être réalité. Kyouko avait ce regard dans les yeux tout au long de l’histoire. Il accompagne cette phrase d’une parfaite imitation de Kyouko. Il reproche à Ren de lui donner de faux espoirs. Mais Ren sourit en disant de ne pas s’en faire, Kyouko a du se calmer à l’heure qu’il est.

Et bien, oui et non. Montant les escaliers qui mènent à sa chambre, Kyouko lutte encore entre l’envie d’y croire et la dure réalité de la vie. De toute façon, même si c’était réel, ce genre de chose ne lui arriverait jamais à elle. Parce qu’elle a la poisse. La preuve, elle était si contente en arrivant ici qu’elle a sauté des marches et du coup, elle a cogné son petit doigt de pieds. Elle en souffre encore. Ca, c’est un avertissement des dieux. Elle a déjà commis une énorme erreur ce matin parce qu’elle était trop heureuse devant ses cadeaux. Elle ne peut pas se laisser aller au bonheur, elle risque de revenir au point de départ (= au moment où Sho l’a jeté). Elle se remet à monter l’escalier, comme guidée par la lumière, et se dit qu’elle ne retournera pas au point de départ, elle ne refera pas les même erreurs. Elle est sûr la route pour devenir une adulte. Elle a 17 ans !
Elle ouvre la porte de sa chambre, allume la lumière et là, oh catastrophe !!! Le vase provisoire contenant la rose de Ren s’est renversé, il y a de l’eau partout et surtout, la rose est à moitié tombée par terre.
Hurlement qui réveille les patrons du Daruyama dormant à l’étage du dessous. La patronne se contente de sourire en se disant que Kyouko se parle encore à elle-même. On dirait que tout c’est bien passé au travail pour elle. Elle s’inquiétait un peu parce que ce matin, Kyouko était devenue toute pâle. Le patron sourit dans le noir et répond que Kyouko a gagné un an, mais elle n’a pas du tout gagné en maturité. La patronne rigole en disant qu’il a raison.
Il est 1h30 du matin et Kyouko parle à sa rose. Elle la prend délicatement dans ses mains en lui disant qu’elle va immédiatement lui trouver un confortable fauteuil digne de la recevoir = le vase qu’elle a acheté. Alors qu’elle repose la rose sur la table, elle aperçoit quelque chose qui en sort et tombe sur un coussin au sol. Elle se penche, curieuse, s’en saisit et pose l’objet dans la paume de sa main. Du centre de la rose est sorti un cristal rose en forme de larme.
Elle repense à la légende racontée par Ren : la reine a pleuré tous les jours… du centre de la rose épanouie… Une lueur passe dans ses yeux.
Dire qu’il y a quelques instants, pour prouver qu’elle avait muri, elle s’était juré de ne pas refaire les mêmes erreurs…

Le lendemain, au studio de Dark Moon. Kyouko se précipite vers Ren en criant son nom, les yeux brillants, totalement rouge, elle lui dit qu’elle le remercie du plus profond de son cœur et virevolte devant lui et Yashiro. Elle leur montre le petit cristal sorti du centre de la rose et émerveillée, déclare qu’il doit être issu des larmes de la reine des roses. C’est un cristal contenant l’esprit de la princesse Rosa !
Yashiro : -_-
Ren lui dit que c’est incroyable. En souriant, il ajoute que finalement, les miracles peuvent vraiment arriver, quand on y croit.
Kyouko se tourne vers lui et lui sourit, yeux fermés, avec un air heureux/gamin. Elle se sent invincible. A partir de maintenant, peu importe les obstacles, elle y arrivera !

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Dans la loge de Ren, Yashiro lance à nouveau un regard suspicieux à Ren : c’est lui qui a fait ça, n’est-ce pas ? D’abord il a préparé cette histoire pour Kyouko, pile le genre d’histoires qu’elle adore, puis il a mis le cristal dans la rose, rose qu’il a ensuite offert à Kyouko. Ren nie le tout avec un sourire. Mais Yashiro n’est pas dupe, il a très bien compris ce qui s’est passé : ce cristal doit valoir très cher, Kyouko ne l’aurait jamais accepté. Donc il a du créer toute cette histoire pour être sûr qu’elle ne refuserait pas son cadeau. Et lui qui se demandait pourquoi Ren n’offrait qu’une rose à Kyouko… Ren nie à nouveau, prétendant ne pas savoir de quoi il parle. Yashiro lui dit de ne pas jouer à ça avec lui ! Il sait bien qu’il ne peut pas lui mentir !

Kyouko tient le scripte de Box’’R’’ dans ses mains. Elle a l’air sûr d’elle.

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