résumés

Volume Chapitre 115

« Pff, qu’est-ce qu’on s’ennuie… y’aurait pas quelque chose de marrant à faire ? »
Kyouko est en état de choc. Arrêtée en plein milieu d’un couloir de la LME, elle fixe le script qu’elle tient entre les mains, les yeux ouverts. De toute sa vie, elle n’a jamais prononcé de tels mots, elle en est même totalement incapable ! Sans vouloir se venter, en 16 ans d’existence, elle n’a jamais eu une réflexion reflétant une telle fainéantise. Ce script est vraiment difficile.
Il semblerait que princesse Shouka (surnom donné à son personnage dans une vaine tentative de mieux l’apprécier) soit une fille issue de la classe moyenne, avec une famille aimante, qui pourrait faire de grandes choses si seulement elle s’en donnait la peine. Elle a aussi beaucoup de charisme, ce qui fait qu’elle est entourée par beaucoup de personnes. Franchement… qu’est ce qui la rend aussi blasée de la vie ??? Cette fille est égoïste, détestable !!
Le baromètre d’affection de Kyouko envers son personnage chute en flèche, aussi essaye-t-elle de se reprendre. Calme-toi, contrôle tes émotions. Pour devenir une vraie actrice, la première étape, c’est de ressentir de la joie à interpréter ce personnage. N’est-ce pas, père ?
A nouveau très enthousiaste, Kyouko lève la tête avec un air triomphant, comme si elle faisait face à Kuu, et imagine ce dernier lui répondant par un clin d’œil et un pouce en l’air. L’image repart aussi sec : princesse Shouka ne ressent aucune plaisir, aucune joie dans la vie, alors comment Kyouko pourrait en éprouver en l’interprétant ?
Elle se remet à marcher, se demandant quelle émotion elle devrait transmettre à travers cette tirade. Alors qu’elle traverse un hall, elle entend une réflexion collant étonnement à son personnage : « Raaahhh, j’en ai marre. Je m’ennuie. Il n’y a rien de marrant à faire… ». Elle s’arrête car elle a reconnu la voix, et cherche du regard sa propriétaire.
La propriétaire, c’est Maria. Blasée, se tenant la tête d’une main, elle discute à un pauvre employé de la LME fraichement débarqué et qui a eu le malheur de croiser sa route. Assis à une table en face de Maria, il se contente d’acquiescer sans réelle opinion à tout ce qu’elle raconte.
Maria part en guerre contre le manque de volonté des japonais. Regardez ce qu’ils ont fait pour Halloween, ils voulaient en faire un jour fériés ! Franchement, Halloween, c’est juste une bande de gamins déguisés qui fait du porte à porte pour réclamer des friandises, qu’est ce qu’il y a de marrant là-dedans ?! Ok, prendre conscience des cultures étrangères, c’est bien, mais y’a des limites tout de même ! Et là, ils envisagent même de faire une grande activité en plein air ! Ils sont vraiment stupides ! Vous êtes d’accord, hein ? Oui, bien sûr, et la plupart des citoyens sont aussi de cet avis.
Alors qu’elle repart de plus belle, elle entend un bruit, comme un claquement de main. Elle tourne la tête, suspicieuse, et se retrouve nez-à-nez avec un Ren miniature qui la salue avec un grand sourire. Elle rougit et s’exclame. Le petit Ren lui demande ce qui se passe. Elle n’a pas l’air de bonne humeur aujourd’hui, or Maria est plus mignonne quand elle sourit. Maria, souriante, est complètement sous le charme de la poupée et, entourée de petits cœurs, dit que s’ils se touchent, elle aimerait que se soit lèvres sur lèvres.
Kanae arrive à cet instant. La scène de Kyouko, accroupie derrière la chaise de Maria, tenant la poupée Ren à son niveau, et de Maria se penchant, lèvres en avant et yeux fermés, en espérant recevoir un baiser la laisse sans voix. Mais qu’est ce que c’est que ça… Vous êtes… stupides ?

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Découvrir qu’en plus, la poupée de Ren porte un masque au visage souriant et qu’en dessous, le visage cache une autre expression, le tout étant très réaliste, la met encore plus mal à l’aise. Mais qu’est ce qu’elle compte faire Kyouko, en développant ainsi son talent de créatrice de poupée ? Elle veut ouvrir une boutique ou quoi ???
Kyouko rigole et lui répond qu’elle n’y a jamais réfléchi. Elle est juste le genre de personne qui, une fois qu’elle s’est lancée dans quelque chose, s’y donne à fond pour atteindre la perfection.
Maria regarde Kanae rendre la poupée Ren à Kyouko. Elle supplie alors sa « grande sœur » de la lui donner. Kyouko est d’abord surprise et regarde Maria sans rien dire. On peut voir l’enthousiasme de Maria, ses yeux brillants d’espoir et d’étoiles. Kyouko a alors un regard doux mais désolé. Elle se penche un peu vers Maria et lui explique qu’elle ne peut donner cette poupée à personne.
Maria est très déçue, elle baisse la tête, disant qu’elle comprend. Kyouko se sent très mal à l’aise. Elle cherche un moyen de lui remonter le moral. Elle trouve un sujet de conversation : les fêtes qui ont lieu chez Maria. Ou plutôt, les fêtes que donne le président. Elles sont sans aucun doute splendides et tout le monde espèrent pouvoir y participer, n’est-ce pas.
Maria regarde Kyouko en silence, puis : quelles fêtes ?
Eh bien… les fêtes de Noël… le 24 décembre…
Maria lui répond, l’air sérieux, qu’elle a depuis longtemps décidé qu’on ne ferait pas de fête à la maison pour le 24 décembre. Elle n’est plus une gamine.
Kyouko se dit que Maria est une enfant bien étrange, à son âge, elle, elle était vraiment impatiente de pouvoir célébrer Noël. Kyouko secoue la tête et se reprend : ce n’est pas le sujet !
Tout sourire, elle fait la réflexion que le 24 décembre, c’est l’anniversaire de Maria.
Kyouko, ou comment mettre les pieds dans le plat : Maria lui répond, le regard vide, qu’elle a décidé depuis longtemps qu’elle ne fêterait plus jamais son anniversaire, parce que c’est l’anniversaire de la mort de sa mère.
Ouuups ! Boulette !!!!!

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Kyouko fait à nouveau un remake du tableau « Le Cri ».
Maria ajoute qu’elle a peu que quelque chose de mal se produise, si elle disait qu’elle voulait que les gens viennent à son anniversaire.
Kyouko la regarde, triste. La mère de Maria est morte dans un accident d’avion alors qu’elle se dépêchait de revenir au Japon pour l’anniversaire de sa fille. Parce que c’était le seul cadeau que Maria avait demandé : avoir sa mère auprès d’elle pour son anniversaire… Maria doit vraiment détester son propre anniversaire. Si ça se trouve, c’est pour cette raison qu’elle ne veut pas fêter Noël, à cause du lien avec son anniversaire.
Une idée surgit dans la tête de Kyouko. Toute excitée, elle interpelle Maria, qui relève la tête. Elle lui dit qu’il y a quelque chose qu’elle a toujours voulu essayer. Elle lui fait signe de se rapprocher, puis murmure à son oreille. Kanae aussi se penche pour écouter.
La tristesse de Maria disparaît pour laisser place à la surprise, tandis que Kanae affiche son air blasé habituel : des ennuis en perspectives. Pas question qu’elle participe à ça. Kyouko lui répond du tac au tac qu’évidemment, elle n’espère pas son aide. Puisque c’est elle qui en a eu l’idée, c’est elle qui s’en chargera. Puis avec un petit air embarrassé, elle dit qu’elle joue les durs, mais qu’en fait, faire ça tout seule… est-ce que Maria voudrait bien lui donner un coup de main ?
Kanae : « Tu va demander à une enfant de 7 ans de faire des travaux manuels ? »
Mais Maria n’est pas du tout contrariée par l’idée, simplement étonnée. Que doit-elle faire ? Toujours souriante, Kyouko lui dit que ce sera facile, elle aura juste à faire ce qu’elle lui dit.
Donc apparemment, oui, elle compte bien utiliser une gamine de 7 ans pour faire des travaux manuels.
Et donc, la tâche de Maria est de préparer les cartons d’invitation. Elle écrira : « Vous êtes invités à ma fête, le 24 décembre ». « Je serai heureuse de vous avoir à mes côtés », c’est ce que Maria voudrait dire aux êtres qui lui sont chers, n’est-ce pas ? Kyouko se lève, très enthousiaste et les bras écartés, décrit la fête : de quoi manger, de nombreux et délicieux gâteaux, tout plein de plats préparés spécialement pour les invités ! Et tous ensembles, nous passerons un super moment !
Son enthousiasme est contagieux et le rouge monte aux joues de Maria. Kyouko lui demande si l’idée lui déplaît. Les yeux de Maria brillent et elle laisse éclater un sourire. Kyouko est rassurée.
Bon, maintenant qu’elles sont d’accord sur l’idée, il faut s’y mettre. D’abord, les invitations ! Kyouko se réserve celle de Kanae. Celle-ci n’est pas spécialement ravie. Encore des problèmes… elle lui tourne le dos. Kyouko lui lance un regard de chien battu. Kanae repense à Kyouko, quand elle parle des êtres qui leur sont chers. Son visage devient sérieux. Les yeux de Kyouko deviennent dégoulinants de larmes. Kanae finit donc par craquer. Ok, elle viendra ! Franchement, Kyouko ne lui cause que des ennuis ! Kyouko lève les bras en l’air en signe de victoire.
Maria l’interpelle, la ramenant sur terre : comment elles doivent appeler cette fête ?
Ah, c’est vrai, il leur faut un nom.
Kanae se dit que c’est le moment, il faut qu’elle en profite pour s’esquiver. Mais en attendant la réponse de Kyouko, elle ne peut qu’intervenir : Kyouko a décidé d’intituler cette fête « Merci à tous ! ». Ridicule ! Si elle ne change pas le nom pour quelque chose de plus classique, elle ne viendra pas !

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Ailleurs, dans une loge, Ren feuillette un magazine. Il s’arrête, pensif, sur quelque chose qui s’appelle « Reine Rose ». Il réfléchit, pèse le pour et le contre sans un mot, puis sourit.
Yashiro entre alors pour lui dire qu’il va pouvoir tourner la scène. Ren pose le magazine et sort. Le manager lui fait remarquer qu’il est rare de le voir lire un catalogue dans sa loge. Ren joue les innocents, disant que ça lui arrive de temps en temps. Yashiro lui demande s’il a vu quelque chose qui l’intéresse.
Oui, il a trouvé quelque chose.

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